Maudits arrêts de jeu… mais surtout une impression de déjà vu. Au terme d’une fin de match crispante, les « Rouge et Noir » ont finalement concédé le nul, sur un pénalty dans le temps additionnel (2-2). Etouffés et pressés par des visiteurs galvanisés, Rennes n’a pas su tenir, faute de sang-froid. D’expérience également ? Le paradoxe soulignera que ce sont deux des joueurs les plus expérimentés, les deux capitaines, qui ont bien malgré eux failli sur la fin, bien qu’ayant réussi auparavant un match très correct. Côté tribunes, malgré les restrictions prises par mesure de sécurité, les supporters rennais ont été au rendez-vous de cette soirée européenne. L’ambiance des grands soirs était là, et va laisser de beaux souvenirs mais aussi des regrets au vu du scénario.
Même si quelques incidents ont émaillé la rencontre, la confrontation entre le Stade Rennais et le Fenerbahçe s’est ainsi déroulée dans une ambiance globalement bonne, sans les incidents tant redoutés par les autorités. La première période est sans grand relief et le SRFC ne réussit pas à imposer son jeu. Bousculés par une solide équipe turque, les Bretons s’en sont remis à de longs ballons pour essayer de déstabiliser le bloc adverse. Mauvaise solution, stérile, parfaitement lue par Luan Peres notamment. Seul éclair de la première mi-temps côté rennais, une frappe de Benjamin Bourigeaud à l’entrée de la surface de réparation sur une bonne déviation de Martin Terrier, à côté. L’impact mis par le Fenerbahçe gêne considérablement les « Rouge et Noir » dans ce premier acte et les meilleures occasions sont pour les Turcs qui se voient même refuser l’ouverture du score pour une position de hors-jeu après l’intervention de la VAR. Avant Steve Mandanda dans les airs mais aussi à terre face à son ancien coéquipier Michy Batshuayi avait assuré l’essentiel avec autorité. Incontestablement, Rennes s’en sort sur cette bien sur cette première période.
Rennes revient des vestiaires avec de bien meilleures intentions. Plus d’agressivité et plus d’impact dans les duels, les Rennais font reculer l’équipe de Jorge Jesus. Lovro Majer lance parfaitement Martin Terrier dans la profondeur qui ouvre parfaitement son pied face au portier adverse pour débloquer le compteur. Le temps de faire un petit clin d’œil à son coéquipier et grand absent des mois à venir Baptiste Santamaria et le Stade Rennais enchaîne en inversant les rôles grâce à Lovro Majer qui efface le gardien et marque du droit suite à une offrande de Martin Terrier. Le Fenerbahçe a la tête sous l’eau, KO debout et Rennes l’occasion d’enfoncer le clou mais Martin Terrier trouve le poteau puis voit sa frappe à bout portant arrêtée par Altay Bayindir. La chance des Bretons est passé et en coupe d’Europe, cela ne pardonne pas. Dans la foulée Irfan Can Kahveci envoi un missile dans la lucarne gauche de Steve Mandanda trop court et redonne l’espoir aux siens. Rennes recule et manque de maîtrise nerveuse à l’image du coup de coude d’Hamari Traoré, renvoyant le capitaine aux vestiaires un quart d’heure avant tout le monde après vérification auprès de la VAR. Avec la jeunesse sur le terrain et recroquevillés sur leur but, les Rennais vont finalement céder sur un pénalty concédé par Benjamin Bourigeaud et transformé par Enner Valencia. Rageant tant l’occasion était belle et là, à portée…
La soirée prend ainsi un goût amer tant la seconde période a soulevé le public et l’adversaire, durant vingt grosses minutes mais l’ensemble offre un partage des points assez logique entre les deux meilleures formations du groupe. La prestation des joueurs de Bruno Genesio demandera confirmation le 6 octobre prochain contre Kiev, pour mettre un pied en huitièmes mais rappelle aussi l’exigence du haut niveau. Le troisième but du match, comme le veut l’adage, s’est avéré décisif. L’axe de travail côté gestion émotionnelle et tactique est ainsi tout désigné pour les semaines à venir pour un groupe jeune qui a payé ce jeudi soir pour apprendre.