Foot- L1 : Le Stade Rennais dominé à Lens, prend du retard (2-1).

Ainsi va le foot d’aujourd’hui… Même s’il a presque fait le tour du terrain pour célébrer son superbe but, Seko Fofana reconnaissait à l’issue de la rencontre qu’il n’avait pas du tout la certitude d’être encore lensois dans une semaine, confirmant les sollicitations dont il fait légitimement l’objet et, sans le dire, un probable départ. Si Rennes faisait partie des courtisans, voilà qui pourrait en ravir beaucoup du côté de l’Ille-et-Vilaine. De l’autre côté, à sa réduction du score après être entré en jeu, Gaëtan Laborde semblait être le plus déterminé, le plus décidé à aller chercher un improbable retour à 2-2, quand bien même le nom du Montois revient avec insistance dans la colonne des départs, en échange avec Amine Gouiri, légèrement en perdition à Nice. Une attitude type baround d’honneur, les jeux sont faits ou un signal envoyé, non, je ne veux pas partir pour retrouver le sud et mon copain Andy Delort ? La suite va rapidement le dire… Oui, le mercato offre ces scènes improbables mais de plus en plus insupportable, où l’on démarre une compétition avec un maillot et on le poursuit, un mois plus tard, sous les couleurs concurrentes. Ok, business is business mais les éminences de l’UEFA et de la FIFA seraient bien inspirées, un jour, de se mettre autour d’une table et d’uniformiser ce que l’on peut appeler trivialement un joyeux bordel, rentable et indécent, il va de soi…Au Portugal, le cirque se poursuit ainsi jusqu’au 23 septembre. Soyons fous !

Une fois ce constat fait, qui concerne aussi l’avenir d’Hamari Traoré ou Kamaldeen Sulemana par exemple côté rennais, voire Benjamin Bourigeaud même si une prolongation serait, selon nos confrères de France Bleu, sur le point d’aboutir, le match d’hier n’a guère livré d’enseignements rassurants. Gagner à Lens ressemblera cette année, pour quiconque y parviendra, à une grosse performance, ok mais cette équipe mérite ce qui lui arrive. Elle propose du jeu, de l’intensité, un don de soi et un collectif qui en fait un candidat tout à fait légitime aux cinq premières places. Seule la question de la profondeur de banc et d’un éventuel départ de Seko Fofana sur le gong pourrait contrarier les plans de Franck Haise, récompensé hier en seconde période après un premier acte équilibré mais pauvre en occasions de but. Il fallut cette accélération de Seko Fofana, auteur d’un enchaînement sublime devant Désiré Doué, dans la position cette fois-ci de celui qui se fait mystifier techniquement. Une manière de comprendre peut-être, les douleurs infligés aux reins de ses adversaires mais un tarif pour la leçon payé cash avec ensuite, une merveille de frappe enroulée pied droit à l’angle de la surface, la « spéciale Seko ». Dogan Alemdar est battu. Le gardien turc s’incline une seconde fois, quatre minutes plus tard, sur une mésentente avec Joe Rodon, bien peu inspiré dans sa couverture de balle devant le poison Openda. En cinq minutes, l’affaire est pliée pour le Racing et pointe les lacunes rennaises du moment malgré la réduction du score trop tardive de Gaëtan Laborde, tout en opportunisme (90’+2′) qui succéda à une superbe tentative de Sulemana repoussée par l’équerre de l’excellent Brice Samba.

Sans être écrasé ou dominé de toute part dans le jeu, le Stade Rennais n’a pas réussi à retrouver sa fluidité et sa sérénité sur la pelouse de Bollaert, où il réussit rarement. Il ne sut pas notamment imposer de temps fort, ni faire mal à son adversaire. Il manqua aussi d’un révolte, une vraie, peut-être aussi par pêcher de jeunesse. Jérémy Doku, aligné d’entré, a tenté quelques incursions mais manqué de justesse. Martin Terrier, sans Gaëtan Laborde, fut comme introuvable et bien moins influent tandis que le milieu de terrain manquait cruellement de puissance et d’idées, à l’image d’un Flavien Tait sans liant dans l’axe du terrain ou d’un Benjamin Bourigeaud en difficulté face à l’organisation lensoise. En défense, Nayef Aguerd, de par sa prestance et sa lecture du jeu, ainsi que son orchestration des montées ou des courses, n’a pas été remplacé. Le constat est implacable. Arthur Theate a offert une prestation plutôt intéressante et présente de vraies promesses, n’en déplaise à certains, mais Joe Rodon, qui revenait dans le onze de départ, est encore en phase de rodage et ne rassure pas. Le choix de l’aligner face à la vitesse d’Openda peut interroger et là aussi, même si Warmed Omari reviendra de blessure, il n’est pas impossible d’imaginer un renfort expérimenté en défense avant la conclusion de mercato.

Celle-ci interviendra mercredi soir. Imitant les génies de l’UEFA et de la FIFA, cités plus haut, ceux de la Ligue ont jugé bon de placer une journée de championnat en même temps que la fin du mercato. Cela risque de bloquer les fameuses visites médicales de 23h30, dont on ne se lasse jamais mais promet une soirée très étrange, où Rennes jouera son second derby de la saison à la maison face à Brest avec l’obligation de gagner, déjà, afin de ne pas connaître un vrai mauvais début de championnat. Si sept points en cinq matchs ne serait pas vraiment un rythme de candidat à la Ligue des champions, l’objectif annoncé, quatre en ayant affronté Lorient, Ajaccio et Brest notamment, ferait très sérieusement désordre. Même si l’avenir de certains se joue dans les heures à venir, c’est la (bonne) suite de la saison rennaise qui sera en jeu, en partie, la semaine prochaine, entre Brest et Troyes dimanche. Une réaction est vivement attendue, déjà…