A l’instar de Damien Le Tallec promis à monts et merveilles au début des années 2000, le Stade Rennais voit l’une de ses supposées pépites s’en aller sans avoir ( avec dix petits bouts de matchs en pro) pu faire profiter du travail de formation effectué à son club formateur. Arrivé en 2020, l’attaquant n’aura pas connu la moindre titularisation en pro sous les couleurs « Rouge et Noir ». Ainsi va le foot …
Le joueur s’est engagé ce jour, après avoir satisfait sa visite médicale avec le Bayern Munich, pour un montant avoisinant, selon plusieurs sources, les 30 M€ bonus inclus, comme le veut l’expression consacrée. Ajoutez-y un pourcentage à la revente et bienvenue pour un nouveau tour dans le fameux Football Circus cher à Stéphane Guy. Un montant impossible à refuser pour le club breton au sujet d’un joueur n’ayant à ce jour rien démontré en professionnel malgré d’évidentes qualités et un gros potentiel entrevu chez les jeunes, au Stade Rennais comme en Bleu. Un joueur mineur, qui plus est, où l’on parle d’investissement à long terme, de plus value à venir à plusieurs années sans évoquer un instant ou presque l’homme, sa potentielle progression ou adaptation au monde professionnel, à l’Allemagne, et ses réelles perspectives de temps de jeu dont on peut largement douter, n’en déplaise aux discours des dirigeants bavarois. Ceux-ci, dont on se demande quelle est la logique après avoir perdu Robert Lewandowski, ont beau répéter à l’envie qu’il s’agit d’un investissement immédiat, chacun est libre d’y croire… Il en était de même à l’époque où Tanguy Kouassi, à peine sorti de la réserve du PSG, signait en Bavière, pour être en rade et en quête d’un nouveau défi deux ans plus tard. On ne souhaite rien de « Tel » à Mathys mais le challenge de s’imposer dans un club au pedigree aussi affirmé est relevé, très relevé.
Le Stade rennais, en attendant, se consolera en pouvant toujours compter sur une vingtaine de millions d’euros supplémentaire dans ses caisses en vue d’un mercato qu’il va falloir démarrer dans le sens des arrivées (hormis Steve Mandanda) une réputation de club formateur encore renforcée, et plusieurs de ses pépites toujours dans ses pénates. Damien Le Tallec, lui, pendant ce temps-là, s’apprête à enchainer sa seconde année de rang avec l’AEK Athènes, où il disputera les barrages de Ligue Europa Conférence, pour retrouver une coupe d’Europe jouée uniquement deux ans de suite à l’Etoile Rouge de Belgrade (2016-2018, 16 matchs). C’est peu en plus de dix ans d’une carrière qui était annoncée sur les cimes du foot européen. Espérons un parcours continental plus étoffé pour le néo-bavarois…