Ca ne pouvait pas se terminer autrement. Il fallait des émotions, des frissons et tant qu’à faire, un véritable ascenseur émotionnel. Sur le plateau de Pleine Lucarne, lundi dernier, les confrères ironisaient sur un possible but de Timothy Weah, très rarement à son affaire dans le Nord. Celui-ci à fait mieux, avec un doublé pittoresque… Son premier but, laborieux, est offert par Alfred Gomis, auteur d’une très grossière faute de main sur un ballon facile pour permettre aux Lillois d’ouvrir le score à l’issue du premier quart d’heure. Le « 3ème gardien de Ligue 1 le plus décisif » selon Bruno Genesio et ses analystes (à savoir décisif pour qui…) réussit surtout là sa troisième boulette grossière de la saison (après Lens et Angers, en co-production avec Nayef Aguerd) et confirme que Rennes devra trouver un nouveau gardien l’an prochain pour viser plus haut ou déjà, se maintenir à ce niveau. Sur le second en revanche, le 2ème gardien des Lions de la Terrenga ne peut rien. Celik delivre un bonbon en pleine surface pour le fils de l’ancien ballon d’Or qui de la tête, donne l’avantage au LOSC (88′) et rappelle les fantômes nommés « Fauvergue » à l’esprit de tous les Rennais, Nice ayant renversé Reims dans le même temps et passant devant Rennes à la 4ème place pour quelques minutes…
Avant cela, les joueurs de Bruno Genesio ont livré un match moyen mais courageux face à un adversaire mobilisé mais loin d’être génial. Sans doute un peu crispés par l’enjeu, rapidement tourné vers la conservation de la quatrième place, Marseille et Monaco faisant le boulot, les Rennais n’auront cadré que trois tirs, comme leurs adversaires. Après la boulette initiale de leur gardien, les « Rouge et Noir » ne se sont pas désunis, trouvant récompense à leur envie de revenir dans la partie grâce à Benjamin Bourigeaud, ultra-efficace à la réception d’un centre de Lovro Majer. Le neuvième but de la saison pour le régional de l’étape, ravi de « climatiser » le Stade Pierre Mauroy, pour sa possible dernière sous le maillot rennais. L’occasion aussi d’asseoir sa saison XXL comme le révèle Opta, qui indique que le Rennais est le milieu de terrain le plus décisif parmi les cinq gros championnats européens (9 buts et 8 passes décisives).
La seconde période, elle, sera longue, sans grandes émotions footballistiques jusqu’à un final intenable niveau stress. Une fois le but lillois inscrit, condamnant le SRFC à retourner en Ligue Europa Conférence, il fallait donc un homme providentiel, un exploit. Celui-ci est venu à la 93′ du pied d’Adrien Truffert au débordement, auteur d’un caviar parfait pour la tête d’un homme souvent rallié et bousculé par le microcosme rennais, Serhou Guirassy, auteur de son 9ème but de la saison, le plus important. S’il ne faut pas non plus ériger une statue pour l’international guinéen, le Stade Rennais doit gros à son remplaçant de luxe qui qualifie directement pour l’Europa League grâce à son coup de boule plein de détermination. Symbole aussi de tout un groupe uni où chacun a apporté sa pièce à l’édifice sans jamais jouer pour sa « tronche », où le collectif et l’unité sont bien plus importants qu’un seul homme, avec les résultats qui suivent très régulièrement.
La récompense de cette cinquième qualification consécutive est très largement méritée pour les « Rouge et Noir », qui n’auront remporté qu’un de leurs trois derniers matchs, tremblant un peu dans le « Money Time » mais ne lâchant rien, en allant chercher ces points nécessaires face à des Niçois coriaces et vainqueurs à Reims mais punis par la bêtise de leurs supporters au moment du décompte final, n’en déplaise à Christophe Galtier (retrait d’un point suite au jet de bouteille sur Dimitri Payet). Dans le jeu, Rennes a régalé, convaincu et progressé, passant un vrai cap et devenant désormais l’un des membres incontestés du TOP 5 de Ligue 1. La progression linéaire depuis la victoire de la coupe de France en 2019 se confirme et demain se présente déjà, avec une nouvelle saison riche à vivre et la possibilité de construire un bel effectif sans l’aléatoire barrage ou play-off européen à disputer.
Gardien, défense centrale, possibilité de conserver Benjamin Bourigeaud, Nayef Aguerd, Hamari Traoré et Martin Terrier, autant de chantiers déjà attaqués à n’en pas douter, par Florian Maurice, Bruno Genesio et les états majors du club, qui seront encore plus attendu dès août prochain. Avec l’envie de revivre autant d’émotions et de battre les frais records réalisés cette année, soit un sacré défi mais en attendant, au peuple « Rouge et Noir » de savourer l’exceptionnelle saison qu’il vient d’achever.