Face à l’AS Saint-Etienne, le capitaine des « Rouge et Noir » a fêté son 200e match sous les couleurs « Rouge et Noir » avec un nouveau succès à la clé. Arrivé en 2017 en provenance de Reims, le latéral droit également capitaine des Aigles du Mali a su faire évoluer son jeu et ses stats au fil des années. Retour sur les évolutions d’un leader de vestiaire, un vrai !
De moins en moins addict aux biscottes !
11 cartons jaunes pour sa première saison bretonne, 13 puis 9 lors des deux suivantes, le bilan imposait un constat, implacable : la fougue d’Hamari Traoré devait être canalisée sous peine de pénaliser son équipe. Souvent pris en faute pour excès d’engagement ou maladresse sur un repli défensif bien plus que pour méchanceté, le joueur semble s’être canalisé lors des deux saisons suivantes tombant à 6 avertissements au total en 2020-2021 et 7 pour la saison en cours. Une métamorphose imposée par Julien Stéphan puis Bruno Genesio ? Sans doute, avec du dialogue, des ajustements dans le placement et un rôle de capitaine depuis deux saisons pris à cœur avec une exemplarité à montrer aux plus jeunes. L’expérience, c’est aussi cela et Hamari Traoré, à 30 ans, ne se prive pas d’en faire usage au plus grand bonheur des « Rouge et Noir ».
Un apport offensif de premier plan
Les mauvaises langues ont pu raconter que certains des centres d’Hamari Traoré avaient terminé dans la Vilaine où dans les bars de la Route de Lorient mais une fois la boutade posée, retour à la réalité ! Non, Hamari Traoré n’est pas un mauvais centreur, très loin de là ! Avec dix passes décisives (et trois buts, une première depuis son arrivée au SRFC !) cette saison, il est même parmi les meilleurs, notamment sur l’année civile 2022 ! Opta nous apprend en effet qu’il est le défenseur latéral le plus décisif des cinq « grands » championnat européen avec 7 passes et 2 buts, permettant aux attaquants rennais de se régaler dans les seize mètres adverses. Buteur à trois reprises contre Lyon, Metz et Lorient grâce à son placement de renard dans les six mètres, du pied ou de la tête, prouvent là aussi le gain impressionnant de réalisme et de lecture du jeu, acquis au gré des matchs de Ligue 1 mais aussi européen. La maturité, on vous dit !
Il a appris à souffler
Qui veut voyager loin doit ménager sa monture ! Cela tombe bien pour Bruno Genesio, le jeune Lorenz Assignon montre de très bons signaux pour l’avenir et a permis à son capitaine de souffler en sortant régulièrement à un quart d’heure de la fin. Auteur d’une bonne quarantaine de matchs par saison, Hamari Traoré offre un jeu tout en générosité, énergivore à souhait pouvant être propice aux blessures, tant musculaire sur la répétition des efforts qu’exposé aux coups, la faute à des percussions et dribles pour se mettre en position de centre. Une évolution de son temps de jeu qui ne l’a pas empêché d’être titulaire à chaque match cette saison en Ligue 1 et de savourer à juste titre son 200e match en « Rouge et Noir » : « Je suis très fier d’avoir fait 200 matches pour ce grand club. Je suis arrivé en étant un jeune joueur, aujourd’hui je suis un homme. J’ai pris beaucoup d’expérience, j’ai progressé. J’ai eu des moments difficiles mais je me suis toujours relevé. Je suis vraiment très fier de ces 200 matches. » S’arrêtera-t-on à 203 ? A un an de la fin de son contrat, le joueur serait sollicité, notamment du côté de Dortmund et Francfort, mais n’en dit pas plus pour le moment : « Je ne connais pas l’avenir. J’essaye de faire ce que je sais faire (…) Je me sens bien ici depuis le premier jour. Continuer ou pas, je suis Rennais. Il me reste encore un an de contrat, après on verra. » Il y a fort à parier qu’une seconde campagne en Ligue des Champions, cette fois-ci avec un Roazhon Park plein à craquer, pourrait bien convaincre le capitaine de repartir pour un tour, pour le plaisir. Réponse imminente dans les semaines à venir pour une décision qui ne sera pas un choix financier mais un dernier défi au plus haut niveau pour un joueur dont il faudra quoi qu’il arrive respecter le choix !
Julien Bouguerra