Extrait JRS 53 – SRFC : Réécrire la fin de l’histoire, quinze ans plus tard !

Cette fois-ci, Jean-Michel Aulas, écrasé à deux reprises cette année par le SRFC, ne pourra pas contester ou invoquer une fin de championnat faussée. La Ligue des Champions, disputée il y a deux ans par le club breton malheureusement sans public ou presque, est à portée de crampons à l’issue d’un mois de mai totalement dingue à venir !

L’histoire est souvent un perpétuel recommencement… ou pas. Il y a quinze ans, le 26 mai 2007, le Stade Rennais était déjà à Lille pour la dernière journée de la saison. L’histoire est bien connue, avec le coup-franc de Ludovic Obraniak pour Nicolas Fauvergue… Qualifié virtuellement pour la Ligue des Champions l’espace de 20 minutes ce soir-là, le Stade Rennais a depuis découvert la compétition reine et ambitionne clairement d’y revenir pour y proposer tout autre chose mais surtout, partager cette prouesse avec son public. Se présenter au Stade Pierre Mauroy avec la possibilité d’une qualif’ serait déjà une très grosse performance, aujourd’hui conditionnée par un « perfect » qui ponctuerait incroyablement une saison d’ores et déjà historique ! L’occasion est belle d’effacer définitivement la « malédiction Fauvergue » de la mémoire collective. Le Stade Rennais a gagné cette possibilité aux forceps mais aussi au talent.

Gagner le derby puis le match de l’année contre l’OM !

Les deux défaites concédées coup sur coup contre Monaco puis à Strasbourg auraient pu briser l’élan breton mais deux nouvelles victoires face à Lorient et Saint-Etienne ont rassuré tout le monde et, enfin, posé les ambitions sur la table, officiellement : « Aujourd’hui, on est troisièmes et on a envie de garder cette place-là, avouait enfin Bruno Genesio après la victoire sur les Verts. On fera tout pour la défendre, même si on sait que ce sera difficile parce qu’il y a d’autres équipes qui marchent bien en ce moment. Maintenant, on doit avoir cette ambition-là. » Attention, pour le moment, le coach ne parle pas de qualification directe, via la deuxième place, pourtant accessible après la claque reçue par l’OM devant l’OL (0-3) mais bien d’un classement qui pourrait aussi envoyer vers un tour préliminaire plus que piégeux à bien des égards (mercato, préparation, impact mental pour la suite à gérer…) sauf si Leipzig remportait l’Europa Ligue et se qualifiait en LDC via son championnat (article rédigé avant les demi-finales d’Europa League, ndlr). La Ligue des Champions à coup sûr, elle, passe d’abord par un derby bouillant à remporter face au voisin nantais, qui à l’heure de recevoir son meilleur ennemi, sera en pleine fiesta avec la coupe de France ramenée du Stade de France. De l’état général dépendra sans doute la résistance imposée aux Rennais mais ceux-ci devront faire plus que face à Saint-Etienne ou Strasbourg pour espérer empiler trois nouveaux points avant le choc contre l’OM, sachant que Monaco et Nice demeurent dans le coup aussi au moment de ces trois dernières journées !

Lille n’aura rien à jouer… comme il y a quinze ans !

Pas vraiment à l’aise face à l’OM, avec seulement deux victoires lors des dix dernières confrontations, dont une l’an passé grâce à Adrien Hunou peu avant son départ, les « Rouge et Noir » tiennent une finale unique au parfum européen pour conclure la saison à domicile réussie quasiment de A à Z, si l’on excepte les quelques ratés au Roazhon Park (Reims 0-2, Nice et Lille en décembre). Peu en réussite contre le Top 8, le club breton à l’occasion de frapper fort et prendrait mathématiquement la 2e place quoi qu’il arrive, en cas de victoire à Nantes quatre jours plus tôt, en battant l’OM. Merci l’immense différence de but favorable face à tous les rivaux ! Un scénario de rêve, la dernière journée offrant deux affiches dingues entre Lille et Rennes – ou les retrouvailles Létang-Armand-Stade Rennais – ainsi que l’OM face au Strasbourg… de Julien Stéphan. Désormais hors course pour l’Europe et dans une situation extra-sportive, tant humainement que financièrement délicate, avec de nombreux départs majeurs à venir, le LOSC aura surtout hâte de tirer un trait sur une saison ratée dans les grandes largeurs. Logiquement, le champion de France en titre n’aura rien de particulier à jouer ou à démontrer et présente le profil d’équipe en vacances, contre qui il « suffira » de conclure. Un peu comme il y a quinze ans, du côté de Villeneuve d’Ascq.

Cette fois-ci, Messieurs, en cas de pareil scénario, merci de changer la fin du film. N’en déplaise à Jean-Michel Aulas, au cœur des années 2020, le Stade Rennais vit l’Europe tous les ans, au contraire d’un OL bien parti pour être une nouvelle fois privé de toute compétition européenne l’an prochain. Cette fois-ci, c’est sur le terrain, avec un probable record de points que les Bretons entendent écrire une nouvelle brillante page de leur histoire. La barre des 80 buts probablement dépassée, des « manitas » à gogo, du spectacle, des joueurs enthousiasmants et un jeu porté vers l’avant, il sera bien difficile d’y trouver à redire avant de refermer le livre et déjà, de penser à demain, où les questions et dossiers urgents (Bourigeaud, Tait, Traoré notamment) arriveront en trombes. Chaque jour suffisant à sa peine, place à un sprint final passionnant, avec un verdict européen avec étoiles et petite musique, le 21 mai aux alentours de 23 heures !

J.Bouguerra

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