Avant la rencontre, il y a les « confiants », persuadés que les Rouge et Noir vont infliger une nouvelle raclée à un club en souffrance et les autres… Les sceptiques. Ceux des années 90, trop habitués à voir Rennes se prendre les pieds dans le tapis quand la porte semble grande ouverte. Les vestiges logotés Nicolas Fauvergue, finales Guingampaises mais surtout, ceux qui n’en croient toujours pas leurs yeux de vivre une saison aussi prolifique en buts…
La peur du « génie tactique et grand orateur » Pascal Dupraz et de son commando spécialisé dans le béton… qui ne tient pas ? Oui… et non. Sans jamais nourrir la moindre ambition de jeu, d’attaque ou d’audace, les « Verts », en blanc pour l’occasion, n’ hésitent pas à défendre à dix face à un Stade Rennais volontaire, mais emprunté et bloqué dans ses idées habituelles. On pourrait le comprendre, au vu des dynamiques des deux équipes mais à ce point-là, quelle tristesse… Au secours, monument du foot français en péril ! La défense rennaise Omari-Santamaria répond présente face à …aucun avant-centre, les ailiers Arnaud Nordin et Denis Bouanga ayant 90 % de l’animation offensive à gérer sans point d’appui. Génie. Malgré tout, le premier tir cadré est vert, signé Adil Aouchiche, sans conséquence pour Dogan Alemdar si ce n’est de rester tout de même sur ses gardes pour le SRFC. Avec 82 % de possession à la demi-heure de jeu, la domination Bretonne est écrasante mais le verrou ne saute pas. Frustrant mais quand on insulte le jeu de la sorte, la sentence est sans appel. Suite à une relance ratée d’Elaquim Mangala, après deux duels gagnés, Martin Terrier remise pour Lovro Majer, qui tout en technique, se place aux 18 mètres et mystifie proprement Paul Bernardoni, toujours aussi décisif… Sur son seul tir cadré de la première période, Rennes fait mouche. Sans être beau et aussi sexy qu’à l’habitude, Rennes a déjà fait la moitié du chemin.
Au retour des vestiaires, la louche d’Adil Aouchiche pour Arnaud Nordin est toute proche de refroidir le Roazhon Park, une nouvelle fois au rendez-vous. Alemdar s’interpose et douche les espoirs stéphanois sans broncher. Ce sera la seule occasion stéphanoise que l’on pourrait qualifier ainsi, montrant le visage affligeant d’une équipe qui va devoir croire au miracle pour éviter, au mieux, le barrage pour le maintien. En face, les occasions ratées pour le SRFC vont s’empiler. D’abord une passe de Lovro Majer pour Benjamin Bourigeaud et son « demi retourné » à côté. Une tête de Martin Terrier passera à côté, avant que le meilleur buteur rennais, sur une talonnade altruiste, ne mette Serhou Guirassy en position idéale mais contré au dernier moment ! Quelques secondes plus tard, Elaquim Mangala ponctue son récital défensif en permettant à Lovro Majer d’ajuster Bernardoni une seconde fois, sereinement (84’). Break fait, histoire d’éviter le hold-up dans les arrêts de jeu et trois nouveaux points dans la besace d’un Roazhon Park heureux bien que n’ayant pas eu sa ration habituelle de folie.
Les confiants et les prudents repartent ainsi bras dessus-dessous. Rennes assure l’essentiel et remporte 3 points indispensables dans cette course à l’Europe. Une belle récompense également pour le capitaine Hamari Traoré, auteur de son 200ème match sous les couleurs du Stade Rennais salué par le RCK. Troisième, la troupe de Bruno Genesio a désormais le temps de préparer le derby du 11 mai prochain à La Beaujoire, où une victoire, dans le cas où l’OM piétinerait d’ici contre Lyon ou Lorient, offrirait une finale totalement dingue au Roazhon Park pour la 37ème journée, avant de finir à Lille. On en salive d’avance.
M.D et J.B,
Photos J.BOUGUERRA