Passé par le foot, la natation ou encore le judo, Samuel Alexandrine s’est finalement amouraché de la petite balle pégueuse. Le numéro 20 du CPB Handball, arrivé par hasard dans les gymnases, a dû travailler dur pour en arriver à devenir l’un des meilleurs pivots de la Nationale Une.
L’info circule dans les coulisses de la Nationale 1 depuis des semaines : te voilà devenu buteur ! Comment vis-tu ce nouveau statut ?
Je ne l’ai su que très récemment à vrai dire ! Dans mes anciens clubs, quand je jouais en équipe première, ce n’était quasiment que pour la défense alors je ne faisais pas du tout attention à mes statistiques offensives. Je priorisais mes capacités sur ce que l’on me demandait de faire en défense. C’est vrai qu’en attaque, je ne suis pas toujours dans la finesse, ce n’est pas moi qui vais marquer les plus beaux buts mais j’arrive quand même, finalement, à en marquer beaucoup. Pierre Le Meur m’a beaucoup aidé à progresser sur cet aspect-là.
Tu évoques tes anciens clubs et les rôles que tu y as tenu. Peut-on qualifier ton parcours d’atypique ?
Oui, complètement. J’ai grandi en Martinique et j’ai commencé le hand assez tard après être passé par la natation, le foot ou encore le judo. L’année de ma seconde, au lycée, je ne faisais pas de sport, alors un ami m’a emmené avec lui lors d’un entraînement et je suis tombé amoureux de ce sport. Je n’étais pas du tout au niveau mais j’ai tout de suite accroché avec l’ambiance et le jeu.
Comment s’est déroulée la suite ?
J’ai commencé en U17 dans un club près de chez moi, mais comme je n’avais pas de formation antérieure, j’allais de temps en temps avec la catégorie du dessous pour progresser, tactiquement notamment. Lors de ces entraînements, une responsable du Pôle espoir de Martinique m’a repéré. Elle m’a pris à part et m’a fait beaucoup travailler. Un jour, elle m’a proposé d’intégrer le pôle et j’ai répondu favorablement, avec dès lors cinq entraînements par semaine. A l’époque, tous mes copains du pôle pensaient à aller en centre de formation mais je n’avais pas encore atteint ce niveau. C’est à ce moment-là que j’ai eu écho de la recherche du PSG sur le poste de pivot dans ma catégorie d’âge. Je n’ai pas hésité, je me suis lancé dans l’aventure. C’était pour moi la première fois que je quittais mon île. Je pense que c’est ça qui a été le plus dur. J’ai beaucoup appris sur le plan sportif pendant un an avec les U18 du PSG.
Tu rejoins alors le club de Saint-Gratien (N1)…
Je suis arrivé dans un club où il y avait un groupe expérimenté, j’ai énormément appris avec eux. J’ai beaucoup travaillé. Après, je me suis vite dirigé vers les Vikings de Caen, en Proligue. J’ai été recruté pour rejoindre l’équipe réserve. Le groupe Elite, lui, avait de grosses difficultés, je ne suis pas forcément arrivé au meilleur moment. J’ai quand même pu faire quelques apparitions en Proligue, je n’en revenais pas, c’était vraiment incroyable !
Te voici désormais au CPB. Comment se passe l’aventure rennaise pour toi ?
Je pense avoir trouvé un vrai équilibre et j’ai la sensation que tout va bien ici. On s’entend tous bien, nous avons une équipe extraordinaire. On est vraiment une bande de potes qui aime jouer ensemble. L’année dernière, j’ai pris deux cartons rouges avant que la saison ne soit arrêtée. Cette année, lors des premiers matchs amicaux, Pierre est venu me voir en me disant que cette année, ça allait être ma saison. Aujourd’hui, je sais qu’il avait raison, je peux montrer tout ce que je sais faire sur le terrain.
Quel coéquipier ou pote es-tu hors du terrain ?
J’ai été assistant d’éducation pendant quelques temps mais désormais, je me suis lancé dans le projet du lancement d’une marque de maillots de bain et d’accessoires de plage en Martinique, avec ma copine. Je consacre beaucoup de temps à ce projet. En parallèle, je suis chauffeur-livreur le matin et je fais un bilan de compétence accompagné par la mission locale. Professionnellement, je n’ai jamais vraiment su ce que je voulais faire et j’étais un peu perdu. Alors, je fais le point pour savoir ce qui pourrait m’intéresser et connaître davantage le monde du travail. Je suis heureux d’avancer aussi hors terrain.