Arrivé cet été, le Normand formé au PSG grappille les minutes dans l’élite pour sa première année chez les pros. A 23 ans, la marge de progression est grande pour la doublure de Florian Delecroix. le chemin est long pour s’installer dans le 7 de Séb’ Leriche, mais avec le travail…
« Au fur et à mesure de la préparation cet été, j’ai compris que j’aurais beaucoup de travail à effectuer pour être au niveau des autres. C’est deux divisions au-dessus de ce que je connaissais donc c’est compliqué, il faut s’adapter. » Pas simple en effet de passer du centre de formation du PSG, évoluant en Nationale Une, à l’élite du handball français. Supporter de l’Olympique Lyonnais, le jeune homme est déterminé à réussir et ne compte pas ses efforts à l’entraînement. Au point d’avoir mis entre parenthèses son Master 2 en optimisation de la performance sportive : « Je pensais pouvoir conjuguer les deux mais au final, j’ai privilégié le handball. Entre les entraînements, les matchs et les déplacements, il a fallu mettre les études de côté pour redoubler d’efforts sur le parquet. Je les reprendrai un jour pour obtenir mon bac+5. »
Qu’il est loin, le temps de l’insouciance à jouer au hand avec les copains sous le soleil de La Réunion. Arrivé sur l’île à l’âge de 6 ans suite à une mutation du papa, l’arrière droit rennais baigne dans un univers sportif grâce aux passions paternelles pour différentes disciplines. C’est en CE2 qu’un mot dans son carnet de liaison va lui donner envie de s’adonner à son sport désormais favori : un club de hand ouvre en ville ! L’inscription s’ensuit, tout en continuant le football et le tennis.
« Je regardais tous les matchs du CRMHB ! »
Une fois au Pôle Espoirs de La Réunion pour ses années lycée, le handball balaie tout : « Dès que je suis rentré dans ce cursus, j’ai eu envie d’être professionnel. Ça a été mon objectif. Nous sommes moins visibles à La Réunion mais une fois par an, il y avait des tournois entre tous les Pôles de France. C’est comme ça que le PSG m’a repéré. » Sollicité par plusieurs centres de formation, dont celui, déjà, du Cesson Rennes Métropole Handball, le Réunionnais va opter pour le plus grand club français : « C’était impressionnant d’y être. Tu croises des joueurs que tu regardes à la télé, ça fait un peu bizarre au début ! Au final, ça s’est très bien passé. » Forcément impressionné, il peut compter sur le soutien de ses amis pour faciliter son intégration : « C’était difficile de tout quitter à 18 ans, notamment mes parents, mes frères et mes sœurs. J’avais déjà un pote au centre et un autre joueur de la Réunion m’a suivi au PSG. C’était bien d’avoir des amis pour s’entraider dans les périodes plus difficiles »
Après quatre années dans la capitale, Louis Despréaux ne signe pas de contrat professionnel. Avec deux dernières saisons agrémentées de matchs annulés et du confinement, la fin de formation ne se déroule pas dans des conditions idéales. Comme chaque jeune, s’il ne signe pas, il doit trouver un autre club : « C’est l’inconvénient d’être dans un club comme Paris. C’est très difficile d’accéder à l’équipe première au vu des joueurs présents dans le collectif ». Fort de son expérience avec quelques minutes chez les pros, il est contacté par le CRMHB. Déjà repéré par Sébastien Leriche et son staff par le passé, le numéro 22 ne se pose pas de questions et pose ses valises en Bretagne, une région où il a déjà vécu deux ans avant d’atterrir à la Réunion : « J’ai suivi toute la fin de saison l’année dernière, je regardais tous les matchs ! J’ai vibré à chaque fois en espérant que le club se sauve ! » Calibré pour jouer le maintien en Lidl Starligue, le néo-Rennais a rapidement senti que la saison pouvait être belle : « Dès la préparation estivale, j’ai senti que le groupe était très soudé. Pour les jeunes, l’intégration a été très facile car ici, il y a des joueurs qui permettent ça, tu es rapidement à l’aise. Sylvain Hochet a évidemment été très présent mais chaque joueur apporte pour que tu te sentes bien. » Une intégration réussie et des progrès à l’entraînement mais pour le moment, pas suffisant pour être titulaire : « J’ai passé un cap cette année mais maintenant, il faut que j’arrive à faire la même chose pendant les matchs. Je ne lâcherai pas, je vais continuer de travailler. Le club m’a fait confiance en m’amenant ici, je veux la lui rendre en bossant dur. Ce n’est pas tout le temps facile mais je vais et veux m’accrocher ».
Doucement mais sûrement, il espère pouvoir franchir un cap prochainement, à savoir reproduire ce qu’il fait à l’entraînement en compétition. « Je sens qu’il faut que j’aie le déclic en match, je vais travailler pour trouver ce qui cloche. J’ai peut-être un peu de pression, ça reste le plus haut niveau français. Il faut que je m’y fasse, si je suis ici, c’est que je le mérite. A moi maintenant de répondre présent quand on fait appel à moi. » Intelligent et bosseur, le jeune arrière droit a encore plus d’un an pour y parvenir. Sous contrat jusque juin 2023, il sera conservé une saison supplémentaire s’il arrive à atteindre ses objectifs. De quoi redoubler d’efforts et s’émanciper de toute timidité sur le terrain pour de bon !