Pilier au Stade Rennais Rugby depuis 8 ans, Mélissa Bettoni a plus d’une corde à son arc. En plus de ses entraînements, de ceux qu’elle dirige pour les jeunes et du suivi des éducateurs à l’école de rugby, l’Internationale Italienne sillonne les établissements scolaires de la région Rennaise pour transmettre sa passion du rugby. Entretien avec la plus française de la Nazionale dans un français impeccable.
Peux-tu nous détailler ta mission dans les établissements scolaires ?
Avec le REC et le Stade Rennais Rugby, nous proposons tous les ans en septembre « des cycles de balles ovales ». Cela se passe surtout dans les écoles primaires et un petit peu dans les collèges. Le but c’est de faire découvrir les règles de bases du rugby. Nous ne sommes pas sur « le plaquage », ça va être plutôt sur les passes en arrière par exemple. La Bretagne est une région très portée sur le football, ici c’est foot foot foot ! (rires) Nous voulons montrer que le rugby existe et que le rugby, c’est un sport bien ! (rires)
Comment t’es-tu lancée dans cette aventure ?
Moi je l’ai commencée il y a deux ans mais le programme existait déjà. Nous le portons avec les deux clubs de rugby Rennais en tant qu’association. En plus de jouer avec les jeunes, nous allons également faire intervenir des joueuses et des joueurs du REC et du Stade Rennais pour discuter avec les élèves. Notre objectif, c’est aussi de montrer qu’il y a des filles qui vont loin comme Jade Utulule et Caroline Drouin, qui ont ramené une médaille d’argent des Jeux Olympiques. Si les jeunes accrochent, ils peuvent ensuite venir s’inscrire à l’école de rugby mais ce n’est pas l’objectif premier.
Toi-même, as-tu commencé très jeune le rugby ?
Non, au contraire, je n’ai démarré qu’à 17 ans ! Ce qui est marrant, c’est que je m’y suis mise après une intervention dans mon école, exactement comme ce que je fais aujourd’hui ! Un entraîneur est venu pour nous proposer ce qu’on appelle un cycle de rugby. Il nous a fait découvrir ce sport et les règles de base. J’ai adoré ça ! Il a ensuite créé une équipe et nous avons pu jouer dans un championnat.
Tu n’étais pas du tout intéressée par le rugby à ce moment-là ?
Non parce que le rugby n’est pas très populaire en Italie, comme en Bretagne ! Je faisais déjà beaucoup de sport, comme de la natation et du ski. Je viens du nord de l’Italie donc il y avait de la neige pour pratiquer des sports d’hiver. Quand j’ai essayé le rugby avec cet entraîneur, ça été un coup de cœur. C’est un sport qui colle à mon état d’esprit. J’aime cette idée de soutien entre coéquipières, d’être ensemble.
Vous êtes Internationale depuis une dizaine d’années, votre ascension a donc été très rapide ?
Oui mais c’est vrai qu’il y a moins de licenciées en Italie, ça reste plus facile d’y accéder. Aujourd’hui c’est en train de changer. Il y a de plus en plus de filles, le niveau est de mieux en mieux, ça commence à se développer. Par exemple, à la mi-février, il y a eu un match entre les U18 d’Italie et une équipe du sud de la France. Cette équipe de jeunes vient de se créer, c’est une bonne chose. La Fédération Italienne s’y intéresse en tout cas. Nous le savons, si nous gagnons quelque chose, nous aurons beaucoup plus de visibilité ! Notre équipe d’Italie a fait de belles prestations dans le tournoi des 6 nations et nous nous sommes qualifiées pour la Coupe du Monde cette année. Nous nous améliorons, c’est ce qu’il faut retenir. Il faut garder le positif !