Il est des lendemains de match aux allures de gueule de bois avec cette impression d’avoir loupé une partie de la fête bien que s’y étant bien préparé, d’avoir eu des événements contraires au bon déroulement des choses et une conclusion sous forme de chute pour le moins brutale. Les maux de tête laissent alors la place à la résolution de tout changer ou du moins, de faire beaucoup mieux la prochaine fois.
Tout cela doit passer et repasser dans la tête des « Rouge et Noir » ce vendredi matin, sur le retour à La Piverdière après une soirée quelque peu ratée sur la pelouse du King Power Stadium, qui n’eut de royal et de puissant que le nom. Leicester, au-delà de sa victoire, n’a pas laissé une folle impression sur une rencontre remportée avec réussite 2-0. Trois tirs cadrés, deux buts imparables dans la finition mais entachés d’erreurs individuelles, surtout sur le second, deux parades efficaces de Kasper Schmmeichel et l’affaire était entendue pour les Foxes, malins et opportunistes.
En face, une incapacité à déstabiliser le bloc anglais, à mettre de la folie dans de vrais déséquilibres, comme en Ligue 1 mais surtout, la difficulté à conclure ses temps forts par une occasion sont payées cash. Il faudrait aussi penser à verrouiller quand cela est nécessaire pour ne pas se faire transpercer dans les arrêts de jeu, comme à Brest, Lens ou Paris cette saison en Ligue 1, afin d’éviter de remplier à ras-bord le sac de regrets pour le retour. Il y eut quelques occasions notamment pour Jonas Martin en première période, Martin Terrier en seconde ou sur les corners obtenus où les Anglais donnèrent le change dans le domaine aérien mais cela reste insuffisant pour réussir un exploit européen. Si en plus, l’UEFA, on ne sait pourquoi, oublie que son joujou VAR existe et prive sa propre compétition d’une compétence existante pour soi-disant aider le corps arbitral, on obtient une petite dose d’injustice en plus avec plusieurs décisions qui auraient du changer avec le fameux replay, notamment sur une main assez nette sur la ligne de Caglar Soyuncu. S’il serait malhonnête de résumer la défaite rennaise à cela, il l’est tout autant de nier l’importance de cette erreur sur le déroulement de la rencontre, à 1-0… Ah, l’UEFA…
Jeudi, tous ces « vices de forme » constatés devront être autant de leviers pour les Bretons qui, malgré les apparences d’un 2-0 paraissant difficile à remonter, ont les cartes en mains pour écrire l’histoire, LEUR histoire, dans un Roazhon Park bouillant, désireux d’être le douzième homme. Une façon de venir compenser les éventuelles défaillances individuelles, des joueurs ou du corps arbitral, mais aussi de vivre une de ces soirées que l’on raconte encore dans deux, cinq ou dix ans. Deuxième attaque du championnat, capable dans un bon jour de claquer 3, 4, 5 ou 6 buts s’il parvient à poser son jeu avec agressivité, maîtrise technique et conviction, le Stade Rennais a les moyens de cette « pas si folle » ambition. Personne, parmi la communauté rennaise, n’a été impressionné par l’équipe de Brendan Rodgers, qui pourrait être tentée de penser la partie gagnée, sans connaître le Roazhon Park en configuration Europe. L’arrogance Premier League, vous connaissez ? Aux « Rouge et Noir » de balayer les regrets légitimes et amers, d’enflammer son écrin ce jeudi 17 mars et d’y écrire sa première « Rennontada » pour poursuivre l’aventure continentale avec appétit, ambition et communion avec ses supporters, qui ne demandent que cela.
D’ici là, une autre « finale » attend les Rennais au Groupama Stadium de Lyon, dimanche, pour écarter éventuellement pour de bon un autre prétendant aux places européennes en Ligue 1, dans un stade où les Bretons réussissent plutôt bien. La meilleure façon de mettre de nouveau l’Histoire en « mars ».