Incontestablement, la Mosson et son ambiance particulièrement « fleurie » verbalement, doux euphémisme, sa capacité épatante de mémoire démontrée à l’égard de Gaëtan Laborde, qui méritait un tout autre accueil et la qualité, quand même, de son résident, avait tout du traquenard et d’un cadre parfait pour une « super production ». Dans le premier rôle, mieux qu’un Marvel, les « Avengers Rennais », bien décidés à rattraper le temps comptablement perdu en janvier et à remonter le plus vite possible sur le podium.
Pour cela, pas de temps à perdre ! Au gré d’un jeu collectif parfaitement huilé, d’une maîtrise de la balle délicieuse et d’un réalisme, enfin, chirurgical, les joueurs du « Doc Genesio » ne mettent qu’un quart d’heure pour assener deux coups qui font mal aux locaux : d’abord « Iron-Mar » -tin Terrier, de la tête sur un centre d’Hamari Traoré, sur une merveille d’action collective aux allures de passe à dix face aux plots héraultais. Dans la foulée, le Cap’tain Roazhon s’enfonçait dans la surface d’Omlin et trouve en retrait le « Cht’i Running Man » Benjamin Bourigeaud, qui du droit, assomme l’assistance pour le KO ! Bon, 0-2 en un quart d’heure, le plan semble se dérouler sans accroc mais avec Rennes, on ne s’ennuie jamais. Et un bon blockbuster n’a de sens qu’avec un peu de suspens et de show. Du coup, Montpellier, sur deux éclairs d’Oyongo et Wahi, recolle avant la pause, sans trop vraiment savoir comment ni pourquoi… De même que ce public, jadis si prompt à encenser son ex sérial-buteur Gaëtan Laborde, se pense malin à huer un joueur n’ayant jamais triché sous les couleurs de la Paillade. Triste foot d’aujourd’hui, parfois…
Côté terrain, les « Supers-Hérault » rennais livrent une seconde période en réalisme et maîtrise, avec talent et expression collective comme on l’aime. Oui, cette équipe a quelque chose et gagne un match dès qu’elle le décide vraiment face à des adversaires comme Montpellier. Un pénalty, d’abord, logique, pour une faute de Thuler sur Martin Terrier, permet à Gaëtan Laborde d’annoncer les nuages au-dessus de la Paillade, tout en maitrise. Sonnés, les locaux n’abdiquent pas et auront la balle de 3-3 avec une tête de ce même Laborde, sur sa propre barre et dans la continuité, un sauvetage exceptionnel de » Biggie Warrior » Meling sur la ligne. Une sortie au-delà de ses 16 mètres de « Monsieur Alfred » Gomis sonnera le glas des espoirs pailladins avant que « SuperMajer », à l’issue d’un une-deux exquis avec Benjamin Bourigeaud, à l’angle de la surface, ne donne l’avance définitive nécessaire aux Bretons pour repartir avec le pécule précieux des trois points pour lequel ils étaient venus, non sans égratigner sur sa célébration Thomas, caméraman du club qui a découvert pour l’occasion « le câlin croate », sympa mais musclé !
Avec cette nouvelle démonstration et une nouvelle claque collée à un adversaire avec quatre buts inscrits de plus, portant à 51 le total rennais cette saison (seul Paris fait mieux, avec 53), le SRFC a refait son retard et reprend provisoirement la 4ème place en attendant un Strasbourg – Nice dont il y aura obligatoirement un profit à tirer. Qu’on se le dise, les émotions ne sont pas prêtes de s’estomper avec la meilleure super-production bretonne de l’année !