Ce vendredi, les hommes de Bruno Genesio ont fini par être pris à défaut, et même punis, dans le temps additionnel par le PSG, coutumier du fait. La défaite, sur la plus petite des marges, est difficile à encaisser à ce moment (93′), tant le point du nul, et même mieux avec un peu d’audace, était à la portée des Bretons, néanmoins trop préoccupés à ne pas perdre plutôt qu’à gagner contre un PSG sans idées, ni rythme, si ce n’est sans remettre à leur vrai « Messie », Kylian M’Bappé… C’est un fait, les Parisiens, déjà poussifs dans le même registre contre Nice, ne se sont pas vraiment rassurés avant leur match de Ligue des Champions face au Real Madrid. Mais ça, c’est le cadet des soucis « Rouge et Noir ». Si le Stade Rennais semble malgré tout s’être remis « la tête à l’endroit » après plusieurs semaines en dents de scie, cette défaite est une bien mauvaise affaire comptablement parlant, qui enlève un nouveau joker aux Bretons dans la course à l’Europe.
Le match en lui-même, s’il a « ravi » les amateurs de tactique défensive, fut long, très long, avec seulement un tir cadré de part et d’autres, quand pourtant, les deux équipes cadrant le plus en L1 s’affrontaient… Comme d’habitude, le PSG a mis le pied sur le ballon. Avec 77% de possession au quart d’heure de jeu, puis 68 % au coeur de la seconde période, le scénario était clairement posé et accepté de tous, Bruno Genesio le premier. Pourtant, les Bretons, par deux fois, ont inquiété Kaylor Navas. D’abord Benjamin Bourigeaud sur une frappe « taupée » puis Baptiste Santamaria, de la tête sur corner mais ça passe juste à côté. De l’autre côté, les offensives parisiennes sont systématiquement stoppées par un Warmed Omari des grands soirs. Avec plusieurs retours défensifs décisifs, le tout dans un calme olympien, le jeune défenseur central fut l’homme du match côté Rennais.
Au retour des vestiaires, la physionomie reste la même avec notamment de bonnes interventions de Birger Meling. A la 64‘, Kyllian Mbappé échappe à Nayef Aguerd, s’offre Dogan Alemdar mais est signalé hors-jeu d’un poil de menton ! Premier avertissement pour le Stade Rennais face au seul Parisien dangereux ayant envie de courir et de marquer, voire gagner… Le bloc compact rennais et une belle solidarité désignent le partage des points mais une grosse erreur bretonne en décide autrement. Passé à 4 latéraux sur le terrain avec les entrées de Lorenz Assignon et Adrien Truffert pour verrouiller les couloirs, le Stade Rennais se fait transpercer sur une contre-attaque au cœur des arrêts de jeu. Dans un moment où gestion est de mise, le Stade Rennais se loupe. Six Rennais se projettent inexplicablement sur la dernière possession alors que les Parisiens sont en place derrière et résignés. Problème, la passe de Jonas Martin est interceptée pour un contre-éclair des parisiens à 4 contre 4 avec Kyllian Mbappé à la conclusion sur une offrande de Messi. Le buteur parisien est d’ailleurs seul pour contrôler et ouvrir son pied, alors que deux latéraux côté droit étaient là, censés le bloquer. Une issue forcément cruelle qui demeurait plausible à force d’accepter la domination adverse de la sorte. Paradoxe suprême, c’est sur l’une de ses rares projections en nombre que le club brétillien se fit punir. Si l’idée d’aller chercher mieux était louable, elle aurait du intervenir bien plus tôt face à l’apathie globale parisienne. Tactiquement appliqués et techniquement très propres, les « Rouge et Noir » ont pêché dans les derniers instants par « immaturité »selon Bruno Genesio, mais aussi faute d’avoir su prendre le pouls d’un match où l’ambition d’aller chercher mieux, en dehors des corners, très souvent dangereux, quitte à se mettre un peu en danger eut été, peut-être, un choix plus audacieux. Un choix qui lui, ne relevait pas de cette même immaturité…
Facile à dire, bien évidemment, après coup mais même le match nul, qui eut été bien sûr un excellent résultat, aurait laissé de petites regrets tant ce Stade Rennais-là, intéressant dans ses sorties de balle à l’image d’Omari, Meling et Majer notamment, en avait sous la semelle pour aller martyriser une défense du PSG peu rigoureuse dans ses replacements et ses attitudes. Comme à Lens, Brest ou Bordeaux en Ligue 1, où à Nancy en coupe de France, les Rennais laissent filer des points dans le Money-Time qui risquent de se payer chers au moment du décompte final. Fini d’apprendre, place à l’application des « acquis dans la douleur » pour un groupe qui, s’il rivalise droit dans les yeux sans trembler avec le PSG, doit désormais enchaîner avec les prochaines venues de Troyes et d’Angers au Roazhon Park et les déplacements à Montpellier et Lyon dans les semaines à venir pour se positionner clairement dans un TOP 5 où les places s’annoncent très chères et difficiles à tenir ! Cinquième avec 37 points, le SRFC se retrouve à portée des Monégasques, à seulement un point derrière en attendant la réception du FC Lorient. Montpellier et l’Olympique Lyonnais sont quant à eux, à 3 points de cette cinquième place Européenne. Reste à espérer des résultats favorables sur les autres pelouses ce weekend si les Rennais veulent encore être Européens, dimanche prochain, lors de la prochaine réception de l’ESTAC à 15H.