Fort d’une première partie de saison très réussie, le Cesson RMHB veut confirmer ses belles dispositions en s’offrant une phase retour animée pour continuer d’écrire son histoire. Cela tombe bien, Sébastien Leriche a présenté à ses joueurs une page blanche, où tout reste à conter. En attendant de relever les copies, entretien de rentrée avec un coach déterminé à confirmer !
L a reprise du championnat, c’est pour ce premier vendredi de février. Comment s’est déroulée la préparation ?
Comme un peu partout, ça n’a pas été simple à cause de la circulation du virus. Nous avons eu quelques cas positifs, sans symptômes mais nous avons surtout été tous le cas contact d’un cas contact… Le temps de bien assimiler tous les protocoles, ce ne fut pas simple. L’autre problématique de cette préparation fut celle de nous entraîner une bonne dizaine de jours sans nos gardiens. Miguel Espinha était appelé en sélection portugaise comme numéro 3 mais sa sélection est partie avec deux portiers seulement. Ce fut dur à digérer pour lui. Jozé, lui, a disputé l’Euro mais fut très déçu de sortir dès le premier tour alors que son équipe avait de belles possibilités. Il a fallu faire un peu sans eux et avec un seul gardien de N1 puisque le second fut positif au Covid. Au niveau des matchs, le tournoi de Cherbourg a permis de retoucher le ballon en conditions de match et de reprendre du rythme, celui de Chartres un esprit compétition, avec beaucoup de rotations et de bons enseignements. Nous avons tous hâte de reprendre.
Nîmes, l’adversaire de reprise, représente un gros client. Comment aborde-t-on un tel rendez-vous ?
Nîmes est une équipe qui n’est sûrement pas à sa place dans ce championnat, et qui a été plombé par les blessures sur la 1ère phase. Ce match contre un gros du championnat, aux ambitions importantes et européen, est du même calibre que ceux face à Nantes et Montpellier en début de saison. On doit avoir l’envie de réitérer une bonne performance, et de nous imposer contre ce type d’équipe aux ambitions supérieures aux nôtres. Je pense qu’aujourd’hui, les gens vont vite, en exigence ou pour vivre les choses. Les victoires du début de saison contre le H et Montpellier sont d’authentiques exploits, de très grands moments pour le club. Je ne crois pas que l’on retrouve dans le passé, une saison où Cesson a vaincu les deux à la suite… Battre Nîmes confirmerait notre capacité à élever notre niveau de jeu face aux meilleures équipes de ce championnat, et lancerait la deuxième partie de saison sur des bases de confiance et d’enthousiasme énormes ! J’ai dit aux joueurs : la première partie de saison est écrite, on ne peut pas y revenir, ce qui a été fait ne pourra pas être changé concentrons-nous sur ce qui nous attend. A vous, désormais, d’écrire la suite, et ça commence aujourd’hui, contre l’USAM…
Cette reprise ouvre de formidables possibilités, avec un calendrier que l’on peut juger abordable !
Après Nîmes, rien ne nous garantira les victoires contre Saran puis Nancy. Nous n’allons pas nous prendre pour d’autres. Si nous voulons réellement passer un cap, ce sont ces matchs contre Saran et Nancy qu’il ne faut pas laisser filer. Notre fin d’année 2021 fut sur certains matchs difficile dans le jeu et les résultats nous ont rappelé à notre réalité d’équipe qui doit avant tout assurer son maintien et pour qui chaque match est un combat. Saran et Nancy, c’est encore plus difficile à gagner et à maitriser que Nîmes ou Montpellier. Ce qui me rassure, c’est que les joueurs en sont parfaitement conscients. Ils ne se considéreront pas comme archi-favoris et ne feront pas l’erreur de voir ces matchs comme « faciles » ou gagnés d’avance mais comme des matchs très importants à gagner à tout prix. On doit afficher une vraie maitrise tactique, physique et émotionnelle pour le faire.
Où se situera l’objectif sportif sur cette phase retour, le maintien semblant en bonne voie…
D’abord, nous validons ce maintien le plus vite possible. Nous affrontons après Nîmes nos adversaires directs. Nous ferons un point après ce mini-bloc de 3 matchs. Si tout se passe bien, et que nous atteignons l’objectif de points fixés, alors, il sera temps d’en discuter, de se fixer autre chose. Les victoires contre Nantes et Montpellier nous permettent aujourd’hui d’être sereins, bien au chaud mais sans elles, notre parcours serait plus ordinaire, même si intéressant. Nous avons encore une belle marge de progression.
Un groupe qui va évoluer en juin prochain, avec déjà trois départs actés pour trois arrivées. Un mot sur ces mouvements ?
Côté départ, nous perdons Jozé Baznik et Hugo Kamtchop Baril, qui partent à Nîmes, et Rudy Séri, qui sera en fin de contrat et non reconduit. Dans l’autre sens, Arnaud Tabarand remplacera Jozé et amènera toute son expérience de la Première division, sa hargne une fois sur le terrain et sa sérénité en dehors. C’est un garçon d’expérience, qui tourne à 30 % d’arrêts chaque année. Je voulais à tout prix un gardien qui connaisse parfaitement le championnat pour faire la doublette avec Miguel, qui aura lui, l’occasion de s’émanciper et de se révéler. Sur la base arrière, Rune Shroder est un joueur très intéressant, un profil artilleur qui joue juste et dispose d’une relation avec ses partenaires proches très fine, avec un morphotype physique intéressant (1,97 m, 100 kg). Je n’ai aucun doute sur ses compétences, reste à savoir s’il s’adaptera à notre pays, à la langue, à la Liqui Moly Starligue. De notre côté, il faudra mettre tous les ingrédients pour l’y aider, faire en sorte qu’il n’ait à penser qu’au terrain. En pivot, Tiago Rocha, enfin, est un joueur très expérimenté, généreux pour le collectif, très intelligent, qui tient quasiment l’intégralité des matchs bien qu’ayant 36 ans et qui fait preuve d’une belle efficacité aux tirs. Il a joué la coupe d’Europe, des compétitions internationales avec le Portugal. Il défend bien également et partagera le poste en attaque avec Romaric Guillo, que l’on verra plus sur ce secteur et Julien Luciani, qui doit encore à travailler défensivement pour jouer avec nous. Après, on ne remplace pas Hugo Kamtchop-Baril comme ça. Je dirais même qu’on ne peut pas le remplacer…
On te sent amer…
Amer non, pas du tout. Juste triste de perdre un garçon comme Hugo. C’est son choix, je le lui ai dit, tout le monde respecte cela. Là où je dis qu’on ne peut pas le remplacer, c’est sur la qualité de l’homme et du joueur. J’ai tissé une relation très particulière avec Hugo. Quand j’ai pris l’équipe, il y a deux ans, il était sur le point de tout arrêter, assis au bout du banc, et aujourd’hui, il est pour moi parmi les trois meilleurs pivots du championnat. C’est un garçon formé ici, qui a franchi les étapes, qui est ultra complet : très efficace en attaque, très bon défenseur et contreattaquant hors-pair. Il est aussi bon dans les glissements que dans les prises de position. Il n’y a pas beaucoup de joueurs avec un tel registre, qui vous assure trois à quatre buts par matchs en contre-attaque. Je n’ai pas peur de dire que c’est peut-être l’une des plus grosses pertes de l’histoire du club en termes de qualité, que ce soit sur le point de l’homme comme du joueur. Je serai content le jour où des profils comme Hugo souhaiteront continuer avec nous, voir en Cesson le club pouvant leur permettre d’aller toujours plus haut. Nous travaillons aussi en ce sens.
Concernant Jozé et Rudy, le lien était-il aussi fort ?
Jozé est arrivé à Cesson, pour sa part, avec l’envie de prouver à tout le monde qu’il pouvait être numéro 1, ce qui n’était pas le cas dans ses clubs précédents. Nous l’avons accompagné, avons contribué à sa progression qui fait qu’aujourd’hui, un club qui n’avait pas cru en lui le reprend. Nous lui souhaitons le meilleur tout comme à Rudy, que nous n’avons pas réussi à relancer comme nous le souhaitions. Nous voulions en refaire un attaquant, avec les qualités qu’on lui connaît mais c’est un pari perdu. Le joueur le sait également mais reste concerné et pro. C’est un bon mec, lui aussi, à l’image de notre groupe.
Romain Briffe expliquait dans nos colonnes le mois dernier ne pas être pleinement satisfait des derniers résultats, malgré le bon classement. Ceci doit te conforter sur la mentalité du groupe ?
J’ai des garçons expérimentés, matures, des jeunes aussi mais surtout, des compétiteurs. Je ne peux pas leur en vouloir de faire mieux et d’être ambitieux. J’estime que mon rôle est d’essayer de trouver le juste équilibre entre cette volonté de voir plus haut de leur part, et la réalité du terrain et les moyens que nous devons mettre en œuvre pour y parvenir. Nous sommes retournés au Bois-Guy trois jours en mise au vert avant Nimes, pour se remettre en tête les bons moments fédérateurs de l’été passé, retrouver toutes ces petites choses qui ont fait le ciment de notre groupe, sa mentalité à ne rien lâcher. Les matchs amicaux gagnés ont permis de retrouver du jeu, du rythme mais aussi, le goût de la victoire, qui reste toujours à part, que l’on soit en amical ou en compétition. Que les gars ne soient pas satisfaits prouve qu’ils ont faim, qu’ils ne se contenteront pas d’un objectif comptable. Ils veulent gagner, se faire plaisir, vibrer comme ce fut le cas à plusieurs reprises à la Glaz. Cela tombe bien, le staff aussi, partage cette envie et le public aussi, je pense. Nous allons tout faire pour !