L’expérience, c’est aussi savoir tirer le positif de situation qui ne l’est pas vraiment. Pascal Thibaud, coach historique de l’équipe, sait que l’Union Rennes Basket a encore une belle carte à jouer dans sa saison régulière de nationale une avant, peut-être, de jouer son avenir en play-downs. Un apprentissage dont le club ressortira plus fort selon le technicien rennais, confiant en ses joueurs.
Ala sortie de deux rencontres plus encourageante puis convaincante, contre Poitiers et le CEP, l’optimisme, malgré les défaites, est-il là ?
Il ne s’agit pas d’optimisme ou de pessimisme mais de constater que nous sommes parvenus à tenir la comparaison avec le second et le quatrième du championnat, en proposant un jeu certes irrégulier mais globalement consistant et cohérent. Il y a les résultats, bien sûr, qui nous classe là où nous sommes et sur lesquels nous avons réfléchi, analysé et tiré les enseignements mais il faut aussi regarder de près le contenu. Et cette saison, en dehors de trois ou quatre matchs aux contenus indigents, nous n’avons jamais été totalement à côté. L’envie de croire à une belle fin de championnat reste là, une série demeure possible même si sortir de la zone qui nous enverrait en playdowns sera comptablement compliqué. Nous sommes au niveau de la Nationale Une, même si nous manquons de constance. Il reste des matchs et nous avons encore des points à prendre.
Comment expliquer le contraste entre la saison passée, si réussie, et celle-ci, plus difficile, alors qu’on ne sent pas des différences extrêmes dans les contenus ?
C’est vrai, entre notre saison 2020-2021 et celle-ci, il n’y a pas un monde même si nous sommes tout de même un peu en-dessous cette année, il faut le reconnaitre. L’an passé, nous réussissions à faire des différences sur les Money-Time mais la situation sanitaire, les salles vides et aussi, des effectifs beaucoup moins forts et fournis, ont aussi des paramètres réels qui ont permis tout cela. Nous étions peut-être un peu euphoriques après cette saison assez dingue mais la réalité cette année nous a rattrapés. Pour autant, nous ne sommes pas nettement en dessous, pas plus que nous n’étions largement au-dessus l’an passé. Il faut de la nuance et de la hauteur au regard de tout cela mais surtout, ne plus parler que du championnat actuel qui est encore loin d’avoir livré son verdict. Nous avons longtemps traîné notre pré-saison, sans se cacher derrière cela, avec la grave blessure de Rémi Dibo, qui devait tenir un rôle important dans notre 5 et les retours tardifs de la coupe d’Afrique de Cheick Condé et Bryan Pamba. Ensuite, comme tout le monde, nous avons peiné face à la crise sanitaire avec des hauts et bas. Je pense aussi que nous avons aussi trop longtemps pensé avoir comme objectif de faire mieux que l’an passé mais tout le monde a assez vite pris conscience que ce serait très difficile. J’avoue avoir mis un peu de temps à cela aussi. C’est un tout qui fait que cette année, ça rigole nettement moins.
Comment garde-t-on son groupe mobilisé et investi dans une saison compliquée comme l’actuelle ?
Plutôt que d’essayer de corriger ce qui ne va pas, nous appuyons, avec le staff, sur les choses qui marchent bien et que nous essayons de renforcer au maximum. Nous prenons le temps d’avoir beaucoup d’échanges, individuels et collectifs avec le groupe. Les joueurs sont les premiers déçus des résultats mais sont aussi conscients que nous ne sommes pas si loin, que nous avons montré de belles choses cette saison et qu’il reste encore pas mal de matchs à jouer cette saison. De plus, l’accumulation des matchs permet de vite se projeter, de ne pas gamberger.
Quelle vision portez-vous aujourd’hui sur le projet du club et êtes-vous toujours en harmonie avec vos dirigeants sur le moyen et long terme ?
La chance de l’URB, c’est l’unité qu’elle dégage à tous les niveaux. Nos résultats me frustrent encore plus aussi en raison du travail déployé par le club sur les plans hors du parquet. Nous passons dans une autre dimension, mois après mois, avec des compétences dans chaque secteur. Nous sommes tous embarqués dans le même projet et souhaitons aussi passer ce moment difficile unis, en pouvant compter les uns sur les autres. C’est aussi grâce à cela que je suis intimement convaincu que l’on va se maintenir.
Selon l’identité des équipes qui vous accompagneront en cas d’éventuels Play-downs, vous pourriez être en ballotage favorable. Réfléchissezvous déjà à tout cela ?
Sincèrement, pour le moment, la priorité est de prendre les matchs un par un. Je ne dis pas ça pour la forme mais c’est la réalité. Une très bonne série peut nous amener à une belle surprise et on voit bien que les dynamiques de Dax et Challans, par exemple, peuvent tout remettre en cause. Si nous y allons, il y aura les deux victoires obtenues contre Bordeaux qui seront là et peut-être l’une de celles prises contre Dax, Tarbes ou Challans. Après, inutile de nous lancer dans des calculs d’apothicaire maintenant. Nous verrons bien en temps venu quels sont nos arguments mais pour moi, ce sera avant tout dans la fraîcheur, le mental et la continuité des choses positives ayant été réalisées dans la saison que nous construirons notre maintien.
Comme coach, malgré ton expérience, as-tu la sensation d’apprendre beaucoup de cette saison ?
On apprend tous les jours et il faut transmettre de la confiance, réussir à valoriser des garçons qui sont peut-être un peu dans le dur ou à côté quand cela peut bénéficier au collectif. Nous savions que la seconde saison à ce niveau, surtout après les résultats de l’an passé, serait compliquée, nous y sommes. Personnellement, j’ai toujours la flamme, cette passion qui m’anime à entraîner les gars, chaque jour, à partager avec mon staff, avec mes joueurs. Les dirigeants nous font confiance, à nous de leur rendre en validant notre maintien et en nous servant, l’année prochaine, de ces moments compliqués pour continuer de progresser et de nous affirmer à cet étage.
En sais-tu déjà plus sur l’effectif et la tournure de l’équipe pour l’an prochain ?
Sincèrement, pour le moment, nous n’avons pas avancé sur tout cela et la priorité reste le terrain, ce championnat régulier à terminer et la suite. Je compte sur tout le monde aujourd’hui, les gars sont très impliqués, ont l’envie de bien faire. Il faut que nous trouvions le moyen d’être bons et efficaces non pas tour à tour mais tous ensemble, chose qui a été plutôt rare cette année. Je reste convaincu que nous ne sommes pas si loin du compte dans nos contenus, reste à faire basculer les matchs de notre côté et réussir à compenser collectivement nos défaillances individuelles temporaires. A la fin de la saison, nous nous réunirons et nous verrons bien. Mais aujourd’hui, seul l’avenir de l’équipe en N1 est au cœur de mes préoccupations