Non, nous ne sommes pas devenus plus royalistes que le roi, loin de là, mais ce Cesson 2021-2022 est un vrai fournisseur d’émotions, d’envies et de bonnes vibrations. Ses deux derniers mois nous laissent ainsi un peu sur notre faim, convaincus qu’il y a encore mieux à faire, même si la copie de cette phase aller est très convaincante !
Des batteries à recharger
Incontestablement, les Irréductibles ont terminé 2021 lessivés, avec une grosse fatigue mentale et physique. Si la victoire en coupe de France à Istres, après un long périple, laisse à penser que les Cessonnais avaient encore du ressort, les matchs précédents, eux, indiquaient le contraire. Battus dans le money-time à Aix et Dunkerque bien qu’ayant eu la possibilité de gagner, rejoints dans les ultimes secondes contre Istres à la maison, en championnat, les joueurs de Sébastien Leriche n’ont plus réussi à afficher la constance et la maîtrise vues la majeure partie du temps jusqu’à début novembre. Si l’aspect mental peut être défaillant, nul n’ignore que la lucidité se fait moins évidente quand la fatigue éreinte tout athlète de haut niveau. Les jambes et la tête, oui, et ceci explique en partie cela. Pourquoi cette légère baisse de régime ? Probablement la faute à un jeu énergivore, très porté sur une défense rugueuse et dense et sur un jeu rapide très souvent utilisé, avec succès. Ambitieux, le staff cessonnais n’a jamais rechigné à demander à ses joueurs de prendre des risques et a souvent pu s’appuyer sur huit à neuf joueurs ultra-utilisés, les autres entrant ensuite dans les rotations au gré des matchs, des circonstances et choix tactiques. La fraîcheur sera probablement l’un des paramètres clés de la seconde partie de saison et le rôle de Thibault Minel, à la préparation physique sera lui prépondérant. Savoir répartir son impact et son influx, mieux gérer les dix dernières minutes, en garder un peu sans se faire marcher dessus et réussir mentalement, à garder le cap quand la fatigue ankylose les jambes : autant de challenges pour réussir un beau semestre et continuer de surprendre, jusqu’à ce que plus rien de tout cela ne soit une surprise…
Etre plus « tueurs »
Si Nancy est le match ayant donné le plus de regrets à Sébastien Leriche, comme celui-ci le confiait en fin d’année à nos confrères de Ouest France, d’autres points pourtant si proches, ont échappé aux Irréductibles. La liste est là, avec Istres, Dunkerque, Aix, Nancy et dans une moindre mesure Toulouse, malgré une issue plus heureuse. La fatigue physique peut expliquer ces points abandonnés en route, mais pas que. Bien que constitué de bon nombre de joueurs expérimentés et habitués de l’élite, le sept de Sébastien Leriche a souvent pêché par précipitation, shoots trop rapides ou pertes de balles trop nombreuses, surtout dans les moments qui comptent. La gestion tactique et technique de ces moments-là appartient aux joueurs, au cœur de l’arène. Si ceux-ci se sont enfin débarrassés de cette « peur de gagner » qui paralysa trop longtemps le club marqué par des années si difficiles, quelques séquelles subsistent et devront être gommées dans les mois à venir. C’est là-dessus que travaille déjà le staff, convaincu qu’il faut décoller cette étiquette de « petit » du championnat, valeureux et guerrier. S’il a retrouvé son état d’esprit du combat, oui, Cesson, c’est aujourd’hui bien plus que de simples valeurs basiques. Le talent est là, l’intelligence aussi. Et allié au goût de l’effort, du don de soi, cela peut faire très mal, comme l’ont constaté Nantes, Montpellier mais aussi Saran et Limoges en début de championnat. De ce constat, les exigences sont aussi là et l’envie de voir Cesson rester où il est, et même, aller voir plus haut, légitime. Aux Irréductibles de relever un beau défi qu’ils se sont probablement déjà fixé entre eux !
Des départs annoncés déjà digérés ?
Ah, la fameuse spécificité du handball de ces dernières années… Malgré leurs efforts, impossible pour la majeure partie des clubs d’éviter la fuite des informations. Celles-ci finissent toujours par sortir, souvent avant l’heure. Et parfois, dans un timing pas vraiment idéal. En décembre, les départs de Jozé Baznik et Hugo Kamtchop-Baril ont ainsi été dévoilés. Ce sera à Nîmes, même si le club gardois, qui rendra visite à ses futurs joueurs le 5 février prochain, n’a pas encore officialisé la chose. Deux départs de joueurs très importants validés depuis plusieurs mois déjà, dans des négociations face auxquelles Cesson ne put rivaliser. Pour remplacer Jozé Baznik, l’arrivée d’Arnaud Tabarand, en provenance d’Istres, est déjà actée. Sur le poste de pivot, le profil est aussi identifié et validé, même si l’identité du futur préposé n’a pas encore été officiellement annoncée. Un international, expérimenté, est en route. Tout cela peut-il avoir une incidence sur la deuxième partie de saison ? Non, à en croire David Christmann, directeur sportif, qui ne veut pas croire aux conflits d’intérêts, au moment où certains futurs-ex Cessonnais afronteront leur prochain club qui joue gros au clasmeent : « Aujourd’hui, le handball est ainsi fait, chacun gère sa carrière, ses intérêts, les joueurs, la plupart du temps sont de passage et parfois, reviennent. Je n’ai pas de problème avec cela, la règle est ainsi faite. Nous avons déjà agi en conséquence et je sais que Jozé comme Hugo seront ultra-pros et parfaits dans la mentalité pour aller au bout de la saison et nous aider à terminer le plus haut possible. Et je leur souhaite bonne chance pour la suite. » Si un ou deux autres départs pourraient s’ajouter aux deux premiers, et seront compensés, l’effectif restera stable et cela permettra assurément une continuité, tant dans l’état d’esprit que dans le plan de jeu. Un véritable luxe !
Un calendrier idéal
Le championnat l’a déjà démontré à plusieurs reprises cette saison, aucun match n’est simple. Ceux qui sont d’ailleurs présentés de la sorte représentent même le plus gros danger pour les intrépides qui s’imagineraient la tâche facile au moment d’affronter un adversaire soi-disant faible. Ça, Sébastien Leriche et Yann Lemaire le savent pertinemment, et ne seront pas du genre à sous-estimer qui que ce soit. Quand même, il faut bien avouer que le calendrier de reprise du CRMHB est très intéressant. Nîmes, en dessous de son niveau des années précédentes, apparaît ainsi comme une superbe affiche pour reprendre début février, où un succès serait idéal pour reprendre. Viendront ensuite les promus, Saran à l’extérieur et Nancy à la maison, avant un déplacement à Limoges puis la réception de Créteil, début mars. A l’issue de ces cinq matchs-là, le CRMHB pourrait bien avoir définitivement réglé la question du maintien s’il réussit à faire aussi bien voire mieux qu’à l’aller face à ces adversaires-là (victoires contre Saran, Limoges et Créteil) et atteindre la barre des 20 points, soit déjà deux de plus que sur toute la saison passée. Ensuite, qui sait ce qu’il adviendra d’une saison qui pourrait devenir historique, à condition que la crise sanitaire ne passe pas par là… Avant la reprise, Cesson affrontera Caen le 15 janvier avant le tournoi de Cherbourg face à Créteil puis contre Dunkerque ou Cherbourg le week-end du 22 janvier. Place, enfin, à un déplacement à Chartres, que les Bretons retrouveront début avril, pour boucler la remise en route avant le retour aux affaires sérieuses et l’envie de réattaquer aussi fort qu’en septembre. Chiche ?