Troisième dans la hiérarchie des gardiens, Dogan Alemdar profite d’un concours de circonstance et vit le mois de janvier dans la peau d’un titulaire. Titulaire à Nancy en Coupe de France, puis à Lens ce samedi, le joueur qualifié de « profil d’avenir » par le directeur technique Florian Maurice justifie son arrivée à Rennes en fin de mercato estival.
Une semaine après sa première titularisation à Nancy en Coupe de France, Dogan Alemdar réalisait samedi soir son baptême en Ligue 1, à Lens. Une titularisation logique suite aux absences d’Alfred Gomis (CAN) et Romain Salin (blessé), mais également attendue, face à un club ambitieux, afin de connaître la vraie valeur du gardien d’1m89. Ses faits d’armes jusque là ? Être la révélation du championnat turc la saison passée. Avec 9 cleans sheets en 28 matchs avec Kayserispor, il a été l’un des artisans du maintien de son club formateur. Cette deuxième titularisation face à Lens, une formation très joueuse et tournée vers l’attaque (4e meilleure attaque), était l’occasion de le voir en action.
Dans un match fermé, avec peu d’occasions, Alemdar a peu été mis à contribution par l’attaque des « Sang et Or » avant le dernier quart d’heure. D’abord attentif sur le centre de Seko Fofana en début de match qu’il prolonge en corner, le gardien turc a ensuite été impliqué dans les relances rennaises (30 ballons touchés). Gênés par le pressing lensois, les défenseurs rennais sont souvent passés par Alemdar pour se sortir du marquage et repartir sur une phase de possession. On a vu un gardien plutôt à l’aise ballon au pied, en une ou deux touches de balle. Une des nouvelles qualités recherchées pour un gardien moderne : premier relanceur. Une seule intervention pour le gardien rennais en première période, une frappe enroulée de Kalimuendo dans la surface, bien captée, et heureusement puisque Frankowski rodait dans la surface. Un peu plus de travail au retour des vestiaires pour le portier rennais. On l’a vu plus communiquer avec sa défense, replacer son bloc sur les corners lensois (12). C’est d’ailleurs sur corner que les Lensois se sont procuré la première occasion de la seconde mi-temps à la 78e. Alemdar, toujours vigilant, réalise une belle parade sur la frappe de Corentin Jean à l’entrée de la surface. Le jeune gardien, recruté pour 3,5 millions d’euros en fin de mercato estival, a pu mettre en lumière sa bonne capacité d’anticipation dix minutes plus tard, en sprintant hors de sa surface pour couper une déviation de Sotoca pour Kalimuendo. Alemdar, malgré son jeune âge, dégage une certaine sérénité lors de ses interventions, acquise grâce à son expérience turque. Mais il ne peut pas grand faire grand-chose de plus sur le but lensois, face à la frappe en première intention de Saïd qui arrive fort sur lui. Cruel.
Ce but vient ternir une bonne prestation pour sa première en ligue 1. Lui qui repoussait cette défaite depuis plus de dix minutes, une punition logique au vu du match des Rennais. Un match tout de même rempli de promesses et dans lequel il a pu s’exprimer un peu plus qu’en Coupe de France le dimanche précédent à Nancy (1-1 tab. 4-3). Il pourrait avoir une nouvelle opportunité de s’illustrer dimanche, à 13h, face à Bordeaux, et ainsi découvrir le Roazhon Park. Et pourquoi pas, poser un peu sa patte sur ce début d’année 2022, peut-être début d’une nouvelle histoire pour le jeune Dogan ?
Mathis Launay
