Avec une équipe tout à fait compétitive malgré les absences de cadres, les débuts d’Aldemar dans les buts et l’occasion pour plusieurs joueurs de se montrer, ce seizième de finale avait tout d’accessible pour les Bretons. Mais un match, même contre une équipe aussi ridicule en Ligue 2 qu’en crise institutionnelle, doit toujours être joué à 100 %, tant dans l’investissement que dans la détermination à faire mal pour être gagné. Etre sur le terrain ne suffit, pour gagner, encore faut-il le vouloir plus que l’adversaire, quel qu’il soit…
Il serait facile de « taper » sur le pauvre Serhou Guirassy, auteur d’une œuvre chaotique. Un pénalty complètement loupé, trois occasions qualifiables d’immanquables et un poteau, n’en jetez plus, la coupe est pleine ! Ou vide, avec cette élimination, qu’il n’est certainement pas le seul à porter. Si Jérémy Doku se félicitait de son but sur les réseaux sociaux, dans un moment où le profil bas s’impose, les responsabilités sont à partager tant Rennes ne pouvait pas perdre ce match avec un minimum de réalisme offensif comme défensif. La séance de tirs aux buts, elle, traduit parfaitement l’inversement des forces après l’égalisation nancéenne et cela n’est là non plus pas normal… 20ème de Ligue 2, avec un coach démissionnaire, jamais l’ASNL n’aurait du pouvoir prendre le dessus, d’une manière ou d’une autre, sur le 4ème de L1. Gaëtan Laborde, lui aussi en manque de confiance et de but depuis un mois, n’a pas aidé en ratant son premier tir. Que dire, ensuite, des tirs de Mathys Tel, dont on se demande pourquoi il participa à la série du haut de son jeune âge ou de la frappe molle de Loïc Badé… La sentence, inévitablement, est tombée, malgré quelques pitreries également côté lorrain lors d’une séance mémorable !
Placé de manière ahurissante le lendemain du réveillon par la FFF, dans le contexte que l’on sait, ce match avait tout d’une purge à oublier, si possible avec une qualification. Il n’en fut rien et cette défaite aux tirs aux but (1-1 à l’issue du temps réglementaire), même si improbable, doit faire réfléchir un groupe qui tourne nettement moins bien depuis le nul concédé face à Vitesse au Roazhon Park. Le pressing intense, les dédoublement et la justesse devant le but, tout cela n’a pas été effacé et perdu, mais il faut vite le retrouver sur la durée totale d’un match et non uniquement par séquences. Bouté hors de la coupe de France, le Stade Rennais a désormais la Ligue 1 et l’Europa League Conference pour s’illustrer et réussir une grande saison, ce dont il est encore tout à fait capable. Récupérer l’ensemble de l’effectif en février, si la pandémie ne fait pas trop de dégâts, permettra de remplir les objectifs mais avant cela, janvier doit réparer les bobos constatés depuis plusieurs semaines. Seul remède efficace dans le temps, la victoire. A démarrer dès samedi soir à Lens…