Un simple résultat peut influencer voire changer la vision que l’on a construite depuis plusieurs mois de compétition. Il peut oui, mais le doit-il ? Pas sûr même si, évidemment, le classement sanctionne la réalité du terrain et ne peut être laissé de côté totalement. En s’inclinant à Monaco ce mercredi, pour boucler sa phase aller, le Stade Rennais est tombé du podium (4ème) qu’il occupait avec fierté depuis de longues semaines, sans pour autant tout remettre en cause mais en alertant sur la fragilité du statut de « poursuivant du PSG » dans ce championnat où les dauphins ont des nageoires en coton.
Les « All Blacks » d’un soir s’étaient pourtant mis dans les meilleures conditions pour réussir un casse sans embûche dans la ville des casinos. Après plusieurs approches, le duo Terrier-Laborde, dans un mouvement initié par Adrien Truffert, faisait sauter la banque grâce au premier nommé parfaitement servi par le second au cœur de la surface. Cette action d’éclat sera néanmoins l’une des dernières de la soirée, avant celle de Laborde qui élimine Nubel mais ne redresse pas assez son tir. Rennes voulant ensuite, ce qu’il ne sait pas encore suffisamment bien faire, gérer son avantage, Monaco peut revenir dans le coup. Résultat, sur une remise anodine de Caio Henrique de la tête, jeux de mains, jeux de vilains pour Hamari Traoré, qui laisse trainer le bras et pénalty ,après appel à la VAR, pour l’ASM. Sans ses pénalties, que serait l’incontournable international Wissam Ben Yedder ? Ce n’est pas Alfred Gomis, dont on attend toujours une parade en un an et demi sur l’exercice, qui contredira l’art de faire du taulier local qui permet à l’ASM de rentrer aux vestiaires à égalité.
Après le repos, Rennes et Monaco livrent une belle rencontre, où chacun a les occasions de faire basculer l’affaire en sa faveur. A ce petit jour, Kévin Volland se montre le plus opportuniste en mystifiant de près Alfred Gomis, une nouvelle fois bien passif, aux six mètres, d’une jolie tête décroisée. En fin de partie, Baptiste Santamaria trouve la barre puis Benjamin Bourigeaud fait briller Nubel, qui pour une fois, vaut son prix et assène le coupe de « Grace » aux Rennais ! Ces tentatives de sauver un point restent vaines. Du casse au crash, le résultat est sans appel pour le Stade Rennais qui cesse de régner sur le podium à Monaco.
De cette défaite, la troisième sur les quatre derniers matchs de championnat, s’imposent quelques indications à l’instant T au moment d’entrer dans l’hiver : Nayef Aguerd est bel et bien indispensable, lui qui manquait son premier match de championnat, Gaëtan Laborde, élu joueur du mois de novembre, marque un peu le pas et ne trouve plus la faille tandis que le jeu rennais est désormais de mieux en mieux lu par ses adversaires. Sans être dominé ou mangé par son adversaire, comme face à Lille ou Nice, deux autres concurrents directs, le Stade Rennais n’a pas su garder le contrôle d’un match qu’il avait à sa mise et s’est trop facilement fait transpercer, sur les quasi seules vraies occasions adverses. A court d’idée et de rythme, la formation bretonne a besoin de souffler avant de repartir de l’avant dès la prochaine journée, à Lens, s’il vous-plait, le pire endroit pour redémarrer… Avant cela, il y aura un seizième de finale à Nancy à disputer, dont on se demande encore comment la date a pu être aussi ridiculement fixée par de véritables génies… (le 2 janvier à 16 h). S’il ne veut pas galvauder une première partie de saison jusqu’à décembre très réussie, aujourd’hui plutôt bonne, le onze « Rouge et Noir » doit vite retrouver efficacité et maîtrise sous peine de voir tous ses concurrents le recoller et même le dépasser.
2022 sera passionnante, à n’en pas douter et les axes de progression sont bel et bien là, devant le staff et la direction du club breton. Il faudra faire mieux et peut-être améliorer ou renforcer certains secteurs. Le mercato sera calme, voir inactif, nous dit-on. Personne n’est obligé d’y croire et avec les échéances à venir, nous demandons à voir…