Thomas Villechaize, au micro sur BeInsport, a parfaitement résumé les choses : « Avec Cesson, cette saison, il se passe toujours quelque chose ! ». Dans une Arena clairsemée à Aix, cela n’a pas manqué hier et les Bretons sont passés tout proches de réussir une remontada que n’auraient pas dénigré Messi ou Neymar !
Invaincus depuis trois matchs et au complet, si l’on excepte la blessure longue durée de Corentin Lorvellec, le sixième de Liqui Moly Starligue entame son duel avec le PAUC de Thierry Anti sans complexe mais avec une grosse discipline en défense. Appliqués et impliqués, les joueurs de Sébastien Leriche bloquent parfaitement le jeu propre mais lent des locaux, qui s’en remettent aux jets de sept mètres de Mathieu Ong gracieusement offerts par les sœurs Buenaventura pour scorer. Au bout d’une dizaine de minutes, Cesson est devant, 3-4, dans un match aux stats faméliques et sans rythme offensif. Néanmoins, le vent tourne après le premier temps mort posé par l’ex coach nantais et les Bretons boivent la tasse durant le second quart d’heure. Sans huile Liqui Moly dans le moteur pour attaquer, eux qui excellent depuis le début de saison sur les montées de balle rapides, les Cessonnais voient leurs adversaires s’envoler au score pour compter jusqu’à 7 buts d’avance. Sans doute trop sûrs de leur force, alors que surtout opportunistes sur les trop nombreuses pertes de balle bretonnes, les Aixois, qui perdent deux unités d’avance juste avant le repos, se sont à ce moment-là, sans le savoir, fourvoyés (14-9, mt).
Car à force d’imprimer un rythme de sénateur, certes propre techniquement mais sans vitesse, le PAUC laisse à Cesson la possibilité de revenir. Et ça, Sylvain Hochet et ses partenaires ne vont pas s’en priver, marquant deux fois d’entrée de jeu au retour des vestiaires comme pour indiquer que l’on a changé de salle et d’ambiance. Une balle de -2 est même galvaudée dans la foulée pour le CRMHB, qui voit son adversaire reprendre et garder, jusqu’au dernier quart d’heure, cinq buts d’avance. Pourtant, ce n’est plus du tout la même partie qui est offerte au public, qui sent au fil des minutes le souffle des Bretons s’approcher de la nuque Aixoise. L’entrée de Miguel Espinha dans les buts permet à Cesson de grapiller (6 arrêts à 54 %) et remet les Brétilliens dans le bon sens. Sans doute fatigués par leur match européen du début de semaine, Carl Konan et ses coéquipiers sont irrémédiablement rejoints au score dans les dix derniers minutes, grâce notamment à un Théophile Caussé aussi spectaculaire qu’efficace (5/5), malgré ses deux exclusions temporaires infligées d’entrée de jeu… (53′ 23-23). En pleine bourre, les Cessonnais voient, à partir de la 55′, la possibilité de ramener un point totalement inimaginable au sortir de la première période mais concèdent deux pertes de balle fatales qui offrent à nouveau deux unités d’avance à Aix, qui n’en demandait pas tant. Si Espinha fera les deux arrêts permettant l’exploit dans les ultimes secondes, le « revenant » Wesley Pardin en avait fait de même avec un double arrêt en une minute sur un sept mètres de Robin Molinié puis devant Junior Tuzolana. Le dernier but de Théophile Caussé puis l’arrêt du portier portugais offrent à Robin Molinié la balle de match sur le gong mais Pecina dévie et soulage sa formation, finalement toute heureuse de s’en sortir avec deux points.
Côté cessonnais, peu de place pour les regrets néanmoins, avec un premier acte en partie raté mais de nouveaux enseignements, confirmés. D’une, ce CRMHB a le refus de la défaite ancré en lui et ne lâche jamais, au point de revenir de nulle part comme Toulouse l’avait fait face à lui une semaine auparavant. De deux, la qualité offensive et défensive de l’équipe ne souffre d’aucune contestation mais doit gagner en constance. De trois, enfin, comme Toulouse, Aix n’était pas le premier venu à se casser les dents sur ces Irréductibles. Second au classement, la formation de Thierry Anti est très impressionnante défensivement, et sera à n’en pas douter très proche du podium en fin de saison. Cesson sera-t-il aux environs ? Véritables invités surprises dans la première partie de tableau, les Irréductibles prennent plaisir à y demeurer ainsi qu’à donner la réplique aux meilleurs. Réussiront ils à offrir tant de qualité et de générosité jusqu’au bout de l’année civile, puis du championnat ? Là est la question mais avant de savoir jusqu’où ces Irréductibles iront, aux supporters, partenaires et suiveurs de ne jamais oublier d’où ils viennent, comme pour mieux savourer au-delà des défaites et victoires, la formidable première partie de saison de ce CRMHB version 2021-2022. Prochain rendez-vous jeudi prochain, dans une Glaz Arena toujours imprenable (4 victoires, 1 nul) face à l’imprévisible Chartres.