En retard mais pas hors course pour autant, l’URB affronte Dax ce vendredi dans le sud ouest. Le club rennais, qui joue sa seconde saison de rang en N1, continue son développement hors parquet, à l’image des liens tissés avec les entreprises locales, les quartiers rennais, via URB dans la Cité mais aussi vers l’étranger, grâce à YaThi’Breizh, dont le lien originel est symbolisé par El Kabir Pene, le plus Sénégalais des Bretons… à moins que ne soit le contraire ! Un projet toujours en plein essor que d’autres acteurs ont rejoint depuis, dont TELSI, l’un des fidèles partenaires de l’URB.
Nous avons rencontré Jean-Thomas Lacour, président de TELSI, et El Kabir Pene pour évoquer les liens entre les deux entités. Pour rappel, YaThi’Breizh est une association à vocation humanitaire et culturelle, créée par Kabir en 2013. Elle intervient pour faciliter le développement de Thiès, l’une des plus grandes villes du Sénégal, et pour développer les liens entre la Bretagne (et Rennes en particulier) et la province sénégalaise, dont est originaire Kabir.
Pour les plus jeunes supporters, rappelons que Kabir fut longtemps l’un des piliers de l’équipe senior de Rennes et même l’un des joueurs emblématiques de l’URB. Après avoir participé aux Jeux Olympiques avec l’équipe du Sénégal, il a rejoint le club rennais en 2011. Porteur du numéro 13 -retiré depuis-, il a participé à 2 montées en NM1 avec l’URB, à l’épopée en coupe de France (avec la finale à Bercy) mais Kabir a surtout fait vibrer Colette Besson, plus d’une fois, que ce soit sur le terrain ou pour son implication dans YaThi’Breizh.
Bonjour Kabir, que deviens-tu ?
J’ai pris ma retraite sportive en 2018. Depuis j’ai repris mes études et je prépare actuellement un master marketing et communication événementielle : je suis en M2, en alternance chez FD-S, une société très proche de l’URB. Je suis par ailleurs responsable du développement de l’engagement pour l’URB.
En quoi consiste ton rôle, plus précisément, à l’URB ?
L’URB est mon club de cœur ! Je suis chargé de transmettre les valeurs du club auprès des joueurs -de NM1, mais aussi des plus jeunes-, et de renforcer les liens entre les acteurs sportifs, les partenaires publics et privés et les autres satellites, en particulier URB dans la Cité
Tu ne joues plus au basket ? Tu pratiques d’autres sports ?
En effet, j’ai complètement arrêté le basket, et je ne fais plus trop de sport [sourire gêné], mais j’aimerais pratiquer un autre sport, notamment le badminton, mais mon agenda est très chargé en ce moment ! Si je ne joue plus au basket, j’ai tout de même gardé le contact avec mes anciens coéquipiers : Edouard [Esneu-Doguet] qui est revenu sur Rennes, Louis [Trohel], Philippe [Gautier], Youen [Garel] ou encore Ludovic [Negrobar]. Je garde le contact avec le monde du basket : j’interviens même parfois pour faciliter la venue et l’intégration de joueurs sénégalais, comme Mohammad [Diop] et Mo Faye cette année.
Tu es un jeune retraité, et tu prépares un Master… tu as toujours des projets avec / pour le Sénégal ?
Bien sûr ! Et même plus que jamais ! J’ai un projet professionnel qui prend forme, mais je ne peux pas encore en parler… Si tout se passe bien, je devrais pouvoir faire des annonces bientôt. Mais au-delà de cela, le projet YaThi’Breizh continue de se développer. A Thiès, ça avance beaucoup ! Les infrastructures progressent, les potagers se développent et permettent aux villages de gagner en autonomie. Sur le plan éducatif, les femmes se sont largement approprié le projet et gèrent tout ça de façon extraordinaire. Cela concerne maintenant 8250 collégiens qui peuvent accéder aux camps de basket, en récompense de leurs résultats scolaires.
Et en France, la crise sanitaire n’a pas trop perturbé l’association ?
Si, évidemment, le COVID a interrompu les collectes et l’envoi de matériels, mais les activités reprennent, depuis que les restrictions sont plus légères. Et les liens entre Thiès et la ville de Rennes continuent de se renforcer. J’étais au Sénégal avec Frédéric Bourcier [conseiller municipal de Rennes] dernièrement. Les projets sont nombreux, et viendront compléter les actions déjà en cours, notamment le partenariat avec la faculté de Médecine (échanges entre étudiants) et celui entre le CHU de Rennes et l’hôpital régional de Thiès pour faciliter la mobilité professionnelle. Frédéric Bourcier a rencontré les présidents des ligues sportive à Thiès pour envisager de nouvelles collaborations avec la capitale bretonne.
Quel lien y a-t-il entre l’URB et YaThi’Breizh ?
C’est un lien extrêmement fort. L’association devait favoriser le développement éducatif, économique et sanitaire de Thiès et me permettre d’envisager une reconversion faisant le pont entre la Bretagne et la province du Sénégal. Mais le projet a pris beaucoup plus d’ampleur, grâce à la notoriété apportée par l’URB ! L’écologie est venue compléter le projet, les matchs YaThi de l’URB ont permis de récolter des fonds mais aussi et surtout de populariser l’association.
C’est vrai qu’on voit le logo YaThi’Breizh en évidence sur le surmaillot des joueurs de NM1, des U15 et des U18 ! Ça prouve que l’association a les moyens de se payer une campagne de communication !
En réalité, l’URB a toujours communiqué sur YaThi’Breizh. Mais depuis 4 saisons, c’est TELSI qui finance l’affichage du logo sur les maillots de l’URB. C’est une grosse visibilité que nous offre cette société, sans contrepartie et c’est vraiment génial ! Merci Jean-Thomas !
Bonjour Jean-Thomas, peux-tu nous présenter TELSI et nous expliquer le lien entre TELSI et YaThi’Breizh ?
Jean-Thomas Lacour : TELSI est une société qui fait du service (mise en place d’outils, formation, conseil) auprès des entreprises qui ont un service clients, que ce soit un centre de contacts pour des particuliers, ou d’autres professionnels. Comme TELSI n’intervient pas directement auprès du grand public, je ne voyais pas l’intérêt de communiquer auprès des supporters de l’URB. En revanche, notre niveau d’engagement nous permet de bénéficier d’un affichage sur les maillots. Nous avons donc cherché à faire profiter une association de cette exposition. Comme l’URB est très proche de YaThi’Breizh, il nous est apparu naturel de mettre en valeur cette association. D’ailleurs, Clara, l’une de mes filles, m’avait déjà sensibilisé à cette association, à la suite d’une intervention faite dans son lycée [lycée Saint Joseph de Bruz]. L’année suivante, nous avions même lancé un challenge interne à TELSI pour collecter de l’argent pour YaThi’Breizh. Les salariés avaient couru pour l’association et TELSI avait doublé la somme collectée.
TELSI a d’autres engagements associatifs ? Peut-être avec d’autres clubs ?
En tant qu’ancien rugbyman, président de clubs de rugby et encore engagé au niveau du rugby amateur régional, je suis évidemment très sensible au support des clubs de sport. De plus, au XXIe siècle, une entreprise ne peut pas ignorer son engagement sociétal. Pour TELSI, cela se traduit par des soutiens à des clubs sportifs (REC rugby et URB en particulier) et à des associations engagées. Dernièrement, par exemple, nous avons financé la visibilité et la collecte de fonds, en association avec l’URB, pour l’association Eau de Rose, dans le cadre d’Octobre Rose.
Et quel lien as-tu avec le Sénégal ?
Aucun, en dehors de nos liens avec YaThi’Breizh ! J’ai appris à connaître Kabir ces dernières années et c’est un formidable ambassadeur pour le Sénégal et la Bretagne ! Son dynamisme et son engagement donnent envie de s’investir pour aider Thiès et plus largement de découvrir la culture sénégalaise !
Kabir, Jean-Thomas, que faut-il vous souhaiter pour les prochains mois ?
EKB : Beaucoup de réussites pour l’URB, pour YaThi’Breizh mais aussi pour mes autres projets au Sénégal !
JTL : Des victoires pour l’URB, la poursuite de la croissance de TELSI, et pourquoi pas un voyage au Sénégal avec Kabir ?