Difficile, au sortir de la Glaz Arena ce vendredi soir, de savoir si les Irréductibles avaient gagné ou perdu un point à l’issue d’un match « double-face » face au Fenix de Toulouse, qui a rarement aussi bien porté son nom ! Vainqueurs de ses quatre premières sorties à la Glaz Arena, le CRMHB comptait bien prendre sa revanche sur des visiteurs étant repartis de la Glaz Arena début octobre avec la qualification en quarts de finale de coupe de la Ligue. Une rencontre presque anecdotique, mais suffisamment en mémoire pour un petit goût de revanche.
Et sur la première période, les Cessonnais réussissent ni plus, ni moins, leur meilleure mi-temps de la saison. Ultra-appliqués et efficaces en attaque, solidaires et redoutablement solides en défense, les joueurs de Sébastien Leriche mettent au supplice leurs adversaires. Un cinglant 4-0 donne le ton avant que Toulouse ne se refasse petit à petit, au gré des minutes, pour coller à une ou deux unités des locaux, sans réussir à recoller. Pire, les dix dernières minutes de la première période sont un récital breton qui lamine la formation toulousaine, qui reçoit un cinglant 7-2 pour rentrer aux vestiaires sur le marque improbable de 19-12 !
Difficile, alors, d’imaginer Cesson perdre le fil et ne pas enquiller une cinquième victoire de rang à la maison. Et pourtant… Le sport a cela de magique, le handball encore plus, qu’un match peut comporter plusieurs vérités. Requinqué ou « rallumé » par son coach, Danijel Anđelković, le Fenix renaît de ses cendres sous l’impulsion d’un Jef Lettens monstrueux après avoir pourtant passé une première période à aller chercher le ballon au fond de ses filets. Auteur de six arrêts pour permettre à ses coéquipiers de revenir à un petit but (15 au total !), à 19-18, l’ancien Irréductible a éteint les lumières de la confiance et de la sérénité côté cessonnais. Le 20ème but, enfin, arrive à la 41′ par Romain Briffe et les Bretons repartent de l’avant. Tremblant, ces derniers ont perdu de leur superbe mais restent devant au score, jusqu’à la 59′, où Téo Jarry, très en vue, donne l’avantage pour la première fois du match aux « Bleus » 26-27. Le coup parfait est en voie mais c’est sans compter sur le mental et la fierté des Irréductibles, qui égalisent d’abord par Hugo Kamtchop-Baril, tout en détermination, avant de voir Jozé Baznik réalisé « THE ARRET » sur un dernier tir de Borzas aux neuf mètres. Un arrêt à un point, tout simplement !
Si certains faisaient grise mine après la rencontre, c’est tout de même à ne plus rien à y comprendre… Oui, Cesson tenait son adversaire, et pas qu’un peu, à la pause mais un match de handball dure une heure et maintenir une telle densité et une telle qualité tout au long de la partie est plus l’apanage du PSG que du CRMHB. Rappelons-le à ceux qui l’auraient oublié, Cesson n’est pas candidat au titre, ni au podium ! En face, Toulouse, adversaire de qualité, a également le droit de proposer une magnifique réaction d’orgueil et une réponse tactique après une telle fessée reçue en première période, un match demeurant une opposition avec des rapports de force pouvant s’inverser !
La mauvaise nouvelle, c’est que Cesson, comme à Nancy, pouvait sans doute ajouter des points à son escarcelle déjà garnie au-delà de toute espérance en ce début de saison. La bonne c’est cet état d’esprit qui a permis aux Cessonnais d’offrir un hand de très grande qualité pendant une demi-heure et de ne pas couler ensuite, quand plus rien ne tournait rond. Loin des tourments des saisons précédentes, des luttes angoissantes de bas-fond de classement, le CRMHB prolonge le plaisir, en faisant tourner le compteur point. Il voit aussi tout le travail qui lui reste encore pour rester dans les cimes d’un classement qu’il connaissait jusque-là si peu… Avec 3600 personnes présentes, record de la saison, la belle histoire continue et ne demande qu’à connaître un nouvel épisode le 25 novembre prochain pour la venue de Chartres. Entre temps, la semaine prochaine, Sylvain Hochet et ses partenaires iront défier Aix pour un choc…de haut de tableau. Rien que pour cela, réjouissons-nous de ce point obtenu, faut-il le rappeler, face à un adversaire européen depuis deux saisons. Ne pas oublier d’où l’on vient, partager, savourer puis travailler, encore et encore, dans l’humilité, c’est aussi cela, l’ADN CRMHB !