Arrivé en provenance de Fribourg en Allemagne, Baptiste Santamaria s’est parfaitement intégré au collectif rennais et apporte sa pierre à l’édifice même en jouant un peu moins ces dernières semaines. Armé d’ambitions et du sens du collectif, il sera un atout précieux pour une nouvelle qualification en coupe d’europe. Affable et détendu, il s’est confié au jrs, parlant aussi tatouages et tirage de langue.
Baptiste, comment s’est déroulée ton intégration cet été au sein du groupe ?
Je n’ai pas eu le temps de gamberger puisque j’étais aligné contre Rosenborg deux jours après mon arrivée ! J’ai été parfaitement intégré à ce groupe qui vit très bien. connaître Flavien tait m’a évidemment facilité les choses !
Son avis a pesé lourd dans votre choix de rejoindre rennes ? il n’a pas connu que de bons moments ici…
Il a compté, forcément. Flavien, c’est un pote. Malgré les difficultés qu’il a rencontrées, il ne m’a dit que du bien du club. Je savais qu’il finirait par s’imposer ici, c’est un gros bosseur. me concernant, Rennes ne pouvait pas se refuser et quand on démarre dans son nouveau club en disputant son premier match européen, on se dit que l’on ne s’est pas trompé.
L’Europe était l’argument numéro 1 pour rejoindre la bretagne ?
En découvrant la scène continentale, je franchis un premier palier que je m’étais fixé mais je suis bien conscient que ce n’est qu’une première étape, il en reste beaucoup d’autres. Je souhaite disputer ces compétitions et quand rennes s’est intéressé à moi, les choses sont allées vite.
Comment cela s’est-il déroulé ?
Florian Maurice a contacté Fribourg puis ensuite, j’ai eu le coach Genesio au téléphone qui m’a exposé son projet et la façon dont il souhaitait m’utiliser. C’était une opportunité à ne pas rater et je suis très heureux d’être ici. J’étais parti au départ pour rester à Fribourg mais l’offre rennaise a tout changé.
Parle-nous de ton expérience en allemagne. fribourg, la forêt noire, la vie quotidien et la langue allemande,c’était comment ?
Franchement, c’était bien après, attention, c’était lors de l’année Covid donc je n’ai pas vraiment eu le loisir de visiter la région, hélas. Fribourg est vraiment une jolie ville, très agréable, entourée de montagnes. pour ce qui est de la langue, j’ai essayé de m’y mettre, afin de m’intégrer au mieux dans le vestiaire. Je comprenais les termes « football », mais dans la vie quotidienne, ce n’était pas simple. J’ai fait quelques sorties en alsace et je faisais mes courses à Colmar. C’est compliqué de renoncer à la gastronomie française, croyez-moi, donc je préférais faire la trentaine de kilomètres pour acheter à manger…
Et la bundesliga dans tout cela, qu’en as-tu pensé ?
C’est un championnat très relevé, où le Bayern Munich survole les débats mais où tout est très ouvert derrière, avec tout le monde qui peut battre tout le monde. l’intensité des matchs est impressionnante mais elle l’est aussi à l’entraînement.
Travaille-t-on plus dur en Allemagne ?
Je ne dirais pas que l’on travaille plus dur mais l’intensité est différente. l’exemple, simple, c’est que l’on porte des protège-tibias à l’entraînement quand en France, on fait attention aux partenaires. il y a un impact physique très fort, une grosse agressivité. Pour le reste, les méthodes de travail et la qualité des entraînements sont très proches, ça bosse beaucoup avec de plus en plus de spécifique, poste par poste, que l’on soit en France ou en Allemagne.
Le coût de ton transfert (14 m€) est-il ou a-t-il été un poids à porter ?
Sincèrement, je le prends plutôt comme un gage de confiance de la part du Stade Rennais qui a investi une grosse somme sur moi. dans un transfert, le joueur est au milieu et n’est pas responsable des montants dépensés par les clubs. bien sûr, cela met un peu la pression mais sincèrement, pour moi, elle décuple mon envie de montrer à mes dirigeants qu’ils peuvent compter sur moi, à hauteur de leurs attentes.
Tu as déjà eu l’occasion de retrouver le stade Raymond Kopa. au-delà de la défaite à Angers, comment les retrouvailles avec ton ancien club se sont passées ?
Sincèrement, si nous avions gagné, cela aurait été bien plus sympa et j’aurais sans doute chambré un peu plus. Là, j’ai plutôt fait profil bas et j’étais surtout très déçu d’avoir perdu. après, revoir les gens que j’ai longtemps côtoyés m’a forcément fait plaisir.
Un autre de tes anciens clubs n’affiche pas la même santé que le SCO, le Tours FC, descendu en Régionale 1. Gardes-tu un œil sur le club qui t’a révélé ?
Bien sûr ! Je ne vous dis pas que je regarde leur résultat dès que je sors du vestiaire mais je jette un œil assez régulièrement sur leur classement, leurs résultats. Franchement, ça fait ch… de voir ce club qui était stabilisé en Ligue 2 et même proche de jouer la montée en ligue 1 tombé à ce niveau-là. il y a quand même eu des joueurs comme Laurent Koscielny, Olivier Giroud, Denis Bouanga ou Andy Delort. Je suis natif du cher, pas très loin et j’ai débuté à tours. Franchement, quand on te demande où tu as démarré et que tu cites ton club qui a disparu du haut niveau, ça fait mal au cœur. J’espère qu’ils vont rapidement rebondir !
Revenons à Rennes. comment juges-tu le début de saison ?
Sincèrement, je dirais qu’il est plutôt pas mal, même si nous devons mieux faire, notamment sur la régularité. Le groupe est en tous cas ultra plaisant et travaille dur et bien. nous avons l’ambition de nous qualifier pour l’Europe et donc, pour cela, de terminer dans le top 5. Nous avons les arguments pour cela avec beaucoup d’atouts et une vraie complémentarité et de la qualité sur tous les postes. C’est sincèrement l’équipe la plus compétitive dans laquelle j’ai pu évoluer.
Sur le plan personnel, comment définis-tu ton rôle dans ce collectifet vis-tu bien la concurrence intense qui y règne ?
Elle fait partie du jeu et j’aime ça, cela permet de se dépasser, de se remettre en cause et de fait, de progresser. Au milieu, nous sommes autant de profils différents que de prétendants à démarrer les matchs. Pour ce qui me concerne, le plus important, c’est d’être sur le terrain. J’ai évolué quatre ans à Angers en tant que sentinelle devant la défense alors que je jouais plus haut à fribourg. J’aime les deux rôles et mon objectif reste d’être utile à l’équipe, efficace et j’aspire également à être plus décisif. Je bosse pour.
Dans le vestiaire, tu es plutôt un meneur ou quelqu’un de discret ?
Je ne vais pas trahir de secret mais je suis plutôt du côté des « meneurs ». J’aime beaucoup déconner, chambrer et j’ai un tempérament très sociable, qui m’amène souvent à aller vers les autres. J’aime mettre l’ambiance mais je suis loin d’être le seul dans ce vestiaire. il y a de sacrés phénomènes et aussi un super dJ, Benjamin Bourigeaud, qui aime diversifier ses playlists !
Arrête-nous si l’on se trompe mais ce tatouage, sur ton bras, c’est bien le bateau de Christophe Colomb, la Santa Maria ?
Tout à fait ! Je trouvais que le dessin s’immisçait parfaitement avec les autres et c’était un petit clin d’œil sympa. Je l’ai réalisé il y a cinq ans déjà environ et cela représente aussi un clin d’œil à mes origines espagnoles.
Ce caractère explique-t-il ta présence très active sur les réseaux sociaux ?
Cela fait partie de ma personnalité, sans doute. J’aime partager, échanger et les réseaux sociaux le permettent en toute simplicité, même si c’est un outil qu’il faut savoir utiliser et où il faut aussi être capable d’accepter et d’encaisser les critiques. Tant que celles-ci sont argumentées et formulées correctement, je n’ai pas de problème avec ça. c’est important, de nos jours, d’interagir avec la communauté de supporters. J’aime l’instantanéité des réseaux, le partage qu’ils permettent.
Marcoleptik, célèbre twittos du stade rennais, t’y consacre un sujet avec les photos de toi tirant la langue, assez nombreuses. L’avais-tu déjà remarqué et surtout, pourquoi ?
Oui, je m’en suis rendu compte quand justement, je cherchais des photos pour alimenter mes RS… Je ne sais pas pourquoi je fais ça, sans doute la concentration (rires) ! Qu’on me chambre là-dessus me fait en tous cas bien marrer et je trouve la communauté rennaise plutôt sympa et drôle pour le moment. J’espère que nous continuerons de bien nous entendre avec de beaux résultats cette saison.
Un autre résultat qu’une place dans le top 5 serait une déception ?
Pour moi, oui. Je suis venu ici pour franchir un palier, jouer le haut de tableau et l’Europe et je le redis, nous avons une très belle équipe, qui a les moyens de ses ambitions. Nous allons tout donner pour réussir à offrir d’aussi belles soirées que celles face à Clermont ou au PSG. Nous avons un super groupe, à nous d’en tirer les bénéfices sur le terrain !