Un point de gagné ou deux de perdus ? Incontestablement, la première option a de l’épaisseur au moment de se remémorer cette dernière occasion, où l’amour de passe de Gaëtan Laborde trouvait Martin Terrier, totalement seul, au second poteau. Celui-ci s’applique, reprend le ballon proprement mais butte sur Gallon, décisif dans le but troyen. A l’issue de la partie, l’attaquant rennais ne cachait pas sa déception : « Je suis déçu de la dernière action, c’est frustrant, j’avais la balle du 3-2 au bout du pied. On méritait d’en prendre trois mais on va se remettre au travail. On s’est arrêté de jouer en première période, on a donné le baton pour se faire battre. Ce qui est bien, c’est notre réaction et c’est ce qu’il faut retenir. »
Le résumé est plutôt juste de la part de l’ancien lyonnais, même si le nul parait logique, avec plusieurs visages rennais au cours de cette rencontre. L’adversaire troyen n’est certes pas un cador du championnat mais une équipe qui joue bien, préférant laisser la possession du ballon à son adversaire (la dernière de L1 avec 40 % de possession) pour mieux piquer avec justesse et intensité. L’intensité, en début de partie, n’est clairement pas du côté local et Rennes accumule d’entrée les corners et les incursions tranchantes dans les 16 mètres. Sur un corner remarquablement botté par Benjamin Bourigeaud, Nayef Aguerd, encore lui, place une tête imparable en lucarne (9′, 0-1). Sûr de sa maîtrise, le Stade Rennais s’endort quelque peu avec une mainmise sur le jeu sans réelle intensité. Troyes sort de sa torpeur et après avoir fait chauffer le gant de Gomis décisif sur une claquette magistrale sur un lob de Biancone, égalise sur le corner qui suit par Adil Rami (38′). Oui oui, l’ex de Pamela Anderson redevenu footballeur, qui profite de la main de Gomis pas assez ferme cette fois-ci . Elle ne le sera pas plus 120 secondes plus tard sur un cafouillage dans la surface qui profite à Tristan Dingomé (40′) pour donner l’avantage à Troyes, qui fructifie son temps fort de 20 minutes par deux buts ! Rennes, endormi, est puni !
Après la pause, la réaction est heureusement au rendez-vous sans pour autant assister à un déluge d’occasion. Moins précis et mordants que lors de leurs dernières sorties, à l’image de Kamaldeen Sulemana sorti à l’heure de jeu et trop individualiste aujourd’hui, le Stade Rennais n’est pas dans sa forme des derniers matchs. L’entrée de Lovro Majer fait néanmoins du bien et l’international croate, de sa patte de velours, rationalise les ballons d’attaque dans la dernière demi-heure, où Troyes ne sort plus vraiment. Sur un ballon mal repoussé par la défense locale, avec une faute sur Guirassy incontestable mais un avantage laissé par M.Stinat, Martin Terrier envoie une frappe sèche des 20 mètres pour égaliser (80′) et sauver l’essentiel.
Non, Rennes n’a pas perdu dans l’Aube et c’est la bonne nouvelle du jour, qui maintient la belle dynamique en championnat. Un revers aurait sans doute sanctionné la prestation du jour en début de saison mais cette équipe grandit, mûrit, même lorsqu’elle est dans le dur. Installé dans le premier tiers du classement, le SRFC reste sur quatre victoires et deux nuls et montre qu’il refuse la défaite. Contre Lyon dimanche prochain, l’affiche, les projecteurs braqués sur le Roazhon Park le dimanche soir à 20 h 45 et l’adversité devraient offrir un tout autre spectacle et boucler, espérons-le, de la meilleure des manières le superbe second bloc des « Rouge et Noir », revenus à leur place, dans le haut de tableau. Avant ce moment très attendu, il faudra faire le travail jeudi en Europa League Conference contre Mura. Match où ceux qui jouent moins devraient avoir du temps de jeu et devront montrer qu’ils en méritent plus…