Nul ne doute qu’il aurait imaginé, et sans doute aimé, entendre voire saluer le RCK pour son premier retour au Roazhon Park depuis février 2020. De RCK, toujours en sommeil, ni de victoire il n’y eut mais Julien Stéphan a tout de même pu savourer quelques secondes d’ovation, juste avant le coup d’envoi. Un « Merci » qu’il n’avait pu entendre quand, usé, il avait choisi de laisser la place il y a désormais un an et demi, à Bruno Genesio, sans dire aurevoir. Pour marquer ces retrouvailles, « l’enfant du club » avait bien un plan, comme le veut la formule consacrée, celui de ramener le point du nul. Echec. Dans sa défense classique à 5, l’ancien entraîneur du Stade Rennais n’avait pas forcément l’envie de proposer du jeu et a manqué d’ambition, contrairement aux locaux.
Dans un 4-4-2 dorénavant rodé et approuvé, les Rennais peinent pourtant à se procurer des occasions franches malgré leur domination. Lorsque celles-ci se présentent, Matz Sels fait les arrêts comme face à la tête piquée de Nayef Aguerd suite à un corner de Benjamin Bourigeaud ou devant Gaëtan Laborde. Le dernier rempart alsacien tient comme sa défense, pourtant martyrisé par un Kamaldeen Sulemana intenable, incroyable de vitesse, technique et percussion. Plusieurs ballons filent devant le but ne trouvant ni Benjamin Bourigeaud, ni Gaëtan Laborde sur deux d’entre eux, pas plus que Flavien Tait n’accroche le cadre après une belle incursion côté gauche de la surface. Avec beaucoup de réussite, Strasbourg, invisible en attaque, est encore vivant à la pause…
En seconde période, la partie perd en intensité côté rennais et les tirs bretons s’envolent bien loin des cages Strasbourgeoises ! Côté RCSA, ça pédale toujours autant dans la choucroute côté offensif même si le danger semble se rapprocher par intermittence des buts d’Alfred Gomis. A la 71ème, l’ancien Rennais Sanjin Prcic trouve même la lucarne mais son but est refusé pour une position de hors-jeu. Premier avertissement… Quelques secondes plus tard, Ludovic Ajorque est à un cheveu, qu’il n’a pas, de pousser au fond un centre tendu venu de la gauche. A court de solution, les Bretons s’en remettent aux coups de pieds arrêtes. Entré quelques minutes après les occasions alsaciennes, Lovro Majer donne un aperçu de la qualité de son pied gauche en déposant sur corner le ballon sur la tête de Nayef Aguerd qui cette fois, l’envoi hors de portée du gardien ! Le contact Djiku-Ajorque aura beau alimenter les débats d’après-match et la rancœur des visiteurs, Rennes est enfin libéré mais souffre jusqu’au bout. Dans les arrêts de jeu, Habib Diallo a bout portant de la tête contraint Alfred Gomis à une parade sublime, permettant à ce dernier, très (trop) souvent critiquer, d’enfiler le costume de héros du match et de confirmer sa belle forme actuelle.
Cette courte victoire mais victoire quand même, comme face à Mura le Stade Rennais assure l’essentiel et vient confirmer la belle dynamique bretonne. Revenus dans la partie du classement qui est la leur, les « Rouge et Noir » sont rassurés et enchaînent ! Avec cinq matchs gagnés toutes compétitions confondues, Rennes tentera d’enchaîner un sixième succès d’affilé sur la pelouse de Troyes dimanche prochain, histoire de réussir un « Perfect » impressionnant et imaginé par peu de monde il y a à peine un mois…