Coach du Rheu depuis la saison passée, où il n’eut pas vraiment le temps de faire évoluer son projet, la faute à la crise sanitaire, Martin Lagarde repart à l’assaut du nouvel exercice avec exigence, hâte et envie de retrouver le plaisir partagé avec ses joueurs et le public de Beuffru mais aussi, des ambitions modérées dans un premier temps avant de voir plus haut.
Comment se sont déroulées les retrouvailles avec vos joueurs, après près d’un an sans compétition ?
Nous avons eu la chance de pouvoir continuer à nous entraîner, non sans difficultés, pendant cette longue coupure mais évidemment, ça ne remplace pas la compétition. C’est un plaisir de retrouver un calendrier, le c h a m p i o n n a t , l’adrénaline de la compétition même si les premières sorties nous ont indiqué que nous ne sommes pas encore au point physiquement. Entre nos jeunes qui avaient hâte de retourner au combat, de foncer et les trentenaires pour qui ce fut parfois plus difficile de s’y remettre, de retrouver l’envie et la détermination, il a fallu s’adapter sur tous les plans.
Pourquoi estimes-tu que vous n’êtes pas encore au point ?
On l’a vu contre Courbevoie, où nous avons fini le match dans le dur physiquement, en perdant pied en seconde période. Les joueurs sont revenus de congés en août à des dates différentes, le niveau athlétique de l’équipe est hétérogène et cela se sent dans nos premiers matchs. Il y a des bobos, de plus grosses blessures, comme celle au nez de Jean Forgue sur le premier match. Nous ne sommes pas servis sur le côté blessure et contretemps mais peut-être n’avons-nous pas, avec le staff, dosé parfaitement les charges pour le moment M. Mais cela va venir, tout le monde bosse en ce sens.
Quelles seront les ambitions du Rheu cette saison ?
Nous attaquons une saison dans un championnat très serré, où j’ai l’impression que tout le monde pourra battre tout le monde. Hormis Nantes, Courbevoie et Le Havre que je vois un cran au-dessus en vrai prétendants à la montée, ce sera serré, accroché. Pour notre part, le souhait est de venir se battre pour accrocher un TOP 6 et se mêler aux phases finales au printemps. Cela serait une vraie belle progression. Cette année, il n’y aura pas de descente, du fait de la refonte des divisions et ce que nous souhaitons éviter à tout prix, c’est une saison autour de la dixième place sans enjeu sportif une fois le weekend venu. Le moteur de la motivation reste l’ambition et nous souhaitons figurer au mieux et nous faire plaisir dans le jeu.
Quel sera, justement, le projet de jeu du Rheu ?
Je ne vais pas être très original mais nous travaillons sur une identité de jeu basée sur la vitesse et le jeu vers l’avant. Physiquement, nous ne sommes pas les plus costauds mais nous avons des avants qui courent, et vite ! Il faudra baser nos systèmes sur le déplacement du ballon et des joueurs, la capacité à trouver les failles et la vitesse. Contre Domont, il y avait des centimètres et des kilos d’écart mais pour autant, nous avons trouvé des solutions. Le succès de ce projet passera par un investissement des joueurs, une réflexion dans l’instant mais je sais que le groupe est réceptif.
Ton staff a également évolué…
En effet. Julien Marie, que je connais depuis le centre de formation à Vannes m’a rejoint cette année en remplacement de Maxime qui est parti sur un autre projet professionnel. Anthony Quemerais a lui arrêté sa carrière et nous rejoint en tant que préparateur physique. Nous nous connaissons parfaitement tous les trois et c’est un plaisir de mener ce projet ensemble.
Un mot sur l’équipe réserve et la formation, dont tu es aussi responsable ?
A mes yeux, un club comme le nôtre doit s’appuyer impérativement sur son centre de formation. Il est vital pour nous de sortir des joueurs et de les amener en équipe fanion. A ce jour, une dizaine de l’équipe actuelle ont été formés ici et c’est aussi une fierté. Nous avons bien sûr l’oeil sur l’équipe réserve, ses productions et sommes en constante relation avec le staff. Nous avons trois juniors montés en équipe B qui en appellent d’autres.
Retrouver le public, enfin, près d’un an plus tard, reste un gros soulagement ?
Bien sûr. Nous avons nos fidèles qui étaient déjà présents lors de nos premières rencontres et retrouver la convivialité et l’esprit propre au Rheu fait du bien. Cela donne un sens à notre travail et nous devrons nous attacher à faire de notre terrain un match compliqué pour toute équipe venant ici. Je voudrais aussi avoir une grosse pensée pour deux dirigeants bénévoles de très longue date au Rheu, Marcel Bouvier et Jean-Pierre Lamour, dit Pepeye, décédés cette année et qui comptaient beaucoup pour le club, le groupe et de nombreux joueurs qui les ont connus depuis tout petit. La minute d’applaudissements contre Courbevoie à leur mémoire fut très éprouvante, avec des larmes pour beaucoup présents au stade. Cette saison, nous penserons fort à eux.