Elles étaient une trentaine à être conviées à la mi-septembre au premier entrainement de la section féminine du stade rennais. Avec le Roazhon Park en arrière-plan pour horizon, les U8 ont doucement pris leurs marques sur le terrain de la Piverdière en compagnie de leurs trois éducateurs, Michel Sorin, Aurélie Morand et Marion Darcel. Le tout, sous le regard attendri et fier de leurs parents !
Bien sûr, il y a eu quelques retards au démarrage, quelques pleurs aussi. Toutes vêtues de la tête au pied en « Rouge et Noir », le bord du terrain a de quoi impressionner. Entre les médias conviés pour l’occasion et les parents venus en masse observer leurs petites, il y avait foule à la Piverdière pour ce mardi après-midi de rentrée. Comme à l’école, le staff fait l’appel. La quasi-totalité des heureuses élues sont venues, l’entraînement peut commencer. Divisées en trois groupes, les petites slaloment balle au pied entre les obstacles, comme nous l’explique Noélie, bientôt 6 ans : « J’ai fait du parcours et ensuite, on a fait des matchs. » Ses parents, Marie et Feldric, sont ravis de la voir évoluer sous les couleurs rennaises : « Elle joue au foot avec son grand frère dans le jardin et nous avions envie qu’elle fasse un sport collectif. Ça nous fait plaisir d’avoir la possibilité d’offrir cette opportunité à sa petite fille. Ce cadre-là pendant un an, deux ans, le temps qu’elle le voudra, c’est extraordinaire. Profitons-en ! »
Côté terrain, si la priorité est donnée au plaisir, Michel Sorin, responsable de la section (revenu en Bretagne après un passage comme adjoint de Jean-Luc Vasseur avec les féminines de l’OL, excusez du peu), axe aussi les séances sur la proprioception et la motricité : « A notre époque, on jouait à la marelle et on sautait dans les arbres mais aujourd’hui, les enfants sont beaucoup plus sédentaires donc ces exercices de coordination sont importants. »
Une pédagogie logique tout comme la création de cette section féminine, retardée à maintes reprises. Un soulagement pour Josselin, papa de la petite Adèle : « L’égalité hommes – femmes, ça passe aussi par ça, le foot et pleins d’autres choses. En tant que supporter du Stade Rennais et parent de deux filles, c’était pour moi quasiment une obligation pour le club phare de la Bretagne. Il commence dans le bon sens en démarrant avec les U8 ». Un sentiment partagé par beaucoup. Romain Danzé, au coeur de ce projet, a l’envie de développer d’autres équipes féminines au sein du Stade Rennais, notamment en seniors : « C’est une volonté mais il faudra attendre de voir de quelles infrastructures nous disposeront dans le futur ». En effet, les joueurs et dorénavant les joueuses vont commencer à se sentir à l’étroit à la Piverdière. En attendant cette possible restructuration, les parents présents sont admiratifs de leurs progénitures gambadant en « Rouge et Noir » sur le synthétique : « En tant que supporter et abonné au Stade Rennais depuis 20 ans, je ressens de la fierté en voyant Adèle à ce premier entraînement » nous raconte Josselin. Son autre fille Louise aussi, alors qu’elle nous glisse : « Et Adèle n’a que 5 ans ! ». Allant de 5 à 7 ans, la jeune joueuse fait donc partie des plus jeunes, ce qui ne l’a pas empêché de s’éclater : « On a fait deux matchs et j’ai marqué un but ! » Fatiguée après une heure et demi d’efforts, elle en a oublié ce qu’elle avait fait au début de l’entraînement. Elle n’était pas la seule à avoir « #tout donner ». « Je suis rincé ! », nous lâche Michel Sorin avec un large sourire, tout en ramassant les chasubles au sol. « Il faut que je me remette dans le bain, ce n’est pas évident. Les enfants, ça demande beaucoup d’énergie mais c’est super ! Nous en donnons beaucoup car nous voulons qu’elles soient heureuses. »
A voir les visages souriants des petites pousses à la sortie de l’entrainement, aucun doute : la mission des trois éducateurs est parfaitement remplie. La seule ombre au tableau reste l’organisation pour les parents. Si l’entraînement du samedi matin ne pose pas de difficultés, celui du mardi à 18 heures est plus complexe à gérer comme nous le précisent les parents de Noélie : « Nous n’habitons pas très loin mais la rocade le mardi soir, plus le travail… Il va falloir s’adapter ! » Si Josselin peut amener Adèle à vélo, la question du travail reste une préoccupation : « Il n’y a apparemment pas d’autres petites filles de son école, c’est dommage car nous aurions pu nous arranger pour déposer chacun notre tour les enfants. J’espère que l’on pourra trouver des groupes de parents pour se relayer. » L’idée est lancée ! En plus des séances à la Piverdière, la section féminine aura l’occasion de faire des plateaux une fois par mois : « Nous allons sans doute les diviser en six groupes de cinq joueuses. Les plateaux vont se déroulés dans le département, elles vont rencontrer d’autres équipes et pouvoir faire des petits matchs », explique Romain Danzé. Le plaisir de jouer et rendre les petites filles heureuses, voici donc les deux principaux objectifs de cette section féminine.
Sans appréhension et avec son expérience, Michel Sorin a, lui aussi, envie de se faire plaisir : « J’ai commencé à coacher des enfants de 6 ans quand j’étais joueur au Stade Rennais, je termine au club là aussi avec des enfants de 6 ans. C’est une bonne fin, je trouve ! » Une belle manière de boucler la boucle. Noélie et Adèle, elles, n’en sont pas encore là, bien au contraire, et ne pensent qu’à une seule chose : le prochain entraînement, au plus vite !