A l’évidence, le réveil a du être des plus doux qui soit pour Stéphane Clémenceau et Sébastien Leriche en jetant un œil au site de la Liqui Moly Starligue au moment du café matinal : cinquièmes après trois journées de championnat. Voilà si longtemps que les Irréductibles n’avaient pas été à pareille fête et nul n’a le droit d’empêcher le président, le coach mais aussi tout un club, des bénévoles aux joueurs en passant par les administratif, de savourer ce moment, si éphémère soit-il. Ce moment de joie, d’apaisement après des années passées à vérifier qu’il y avait bien deux ou trois équipes derrière soi au classement, se savoure mais surtout, est mérité au vu du premier mois de compétition breton !
Contre Saran, ce dimanche, le CRMHB a été dans la lignée de ses productions fournies lors de la préparation mais aussi depuis le début de saison, si l’on excepte la seconde période de Saint-Raphaël. S’ils ont été accrochés lors de la première période par un promu venu défendre ses chances avec ses armes, les rotations multiples et bien senties et la cohésion dégagée de l’ensemble n’ont pas laissé l’ombre d’un doute sur l’issue de la partie. Aujourd’hui, Cesson est nettement au-dessus de Saran et va accrocher beaucoup de monde s’il continue sur cette lignée : « Nous ne gagnerons pas tous les matchs mais nous allons tous les jouer pour les remporter » confiait Sylvain Hochet après la rencontre.
Appuyé sur son collectif, le CRMHB peut aussi compter sur des individualités déjà dans le coup. Côté recrues, l’apport est totalement incontestable avec Robin Molinié, meilleur buteur du club avec 20 but, à 68 % de réussite, à deux petits buts de Dragan Gajic, meilleur buteur du championnat ! Une adaptation express, facilité par la relation technique avec Romain Briffe, qui métamorphose le visage cessonnais. Théophile Caussé, lui aussi arrivé cet été, apporte la concurrence à l’aile droite et réussit un très gros début de saison, dans un style fait d’imprévisibilité, de vitesse et d’efficacité (10/13). De l’autre côté, Junior Tuzolana et sa fougue permettent à Sylvain Hochet de souffler et d’être à 100 % en permanence, tout en offrant une option de plus en défense pour Sébastien Leriche. Ajoutez à cet ensemble une doublette de pivot monstrueuse en défense et efficace en attaque avec Romaric Guillo et Hugo Kamtchop, un Florian Delecroix décisif à l’impact considérable et un Jozé Baznik en feu (14 arrêts ce dimanche à 42 % !), deuxième gardien de l’élite à ce jour (37 arrêts à 38 %, seul Emil Nielsen fait mieux ) et la recette est parfaitement équilibrée pour « kiffer » ce début de saison.
Si, en plus, les joueurs sortis du banc donnent tout à chaque entrée sans état d’âme avec une implication totale et que le public répond au rendez-vous, tout est réuni pour vivre une belle saison, même si nous ne sommes qu’au début de celle-ci et que le match de Saint-Raphaël a rappelé que tout n’était pas parfait, loin de là et que le moindre relâchement dans le projet de jeu serait payé plein pot !
Devant à la pause et au buzzer ce dimanche, Cesson a géré son match avec une sérénité et une confiance nouvelle, marque d’une équipe aux schémas bien huilés pour qui le travail paie dès septembre. Samedi à Paris, ce sera évidemment mission impossible ou presque, mais Cesson se rend à Coubertin sans complexe ni appréhension, avec la seule envie de se confronter au grand PSG sans pression, pour préparer au mieux les venues à suivre de Toulouse en coupe de la Ligue puis de Montpellier en championnat. Avec l’ambition de faire durer le plaisir et l’ambiance actuelle le plus longtemps possible…