Le foot a ceci de beau qu’il est parfois éphémère. La douce euphorie du milieu de semaine suite à la gifle infligée au trop audacieux Clermont-Foot (6-0) s’est déjà dissipée pour laisser place à l’enjeu de la partie dominicale de 13 heures, une nouvelle fois suivie avec ardeur par les fans chinois de Bruno Genesio. Et ne nous y trompons pas, si les Rennais ont remis les pendules à l’heure tant dans le contenu qu’au goal-average contre les Auvergnats, Bordeaux sera une toute autre étape pour laquelle des ingrédients identiques voire supérieures seront nécessaires afin de ne pas revenir bredouilles de Gironde.
Car oui, ce Stade Rennais reste convalescent, lui qui n’a remporté jusque ici que deux de ses sept premiers matchs de Ligue 1, sans voir eu à affronter les « cadors » si l’on excepte le Marseille de cette saison. Il y a eu un vrai mieux, oui, comme il y avait aussi eu du mieux contre Tottenham en milieu de semaine dix jours avant, mais pour autant, tout n’est pas oublié et les incertitudes demeurent. Cet après-midi, Hamari Traoré devrait retrouver sa place de titulaire et son brassard à droite, ayant soufflé mercredi, et Loïc Badé probablement son poste dans l’axe. L’animation offensive, en verve mercredi avec le duo Laborde-Terrier devant et Tait-Bourigeaud au milieu a lui aussi l’occasion de confirmer. Quid de Baptiste Santamaria au milieu de terrain ou de Jonas Martin, intéressant pour son retour mercredi ? L’équipe aura-t-elle la concentration, l’application mais surtout la détermination à aller chercher les nouveaux coéquipiers de Mbaye Niang, imprévisibles au possible même si souvent médiocres cette saison ?
Capables de grandes choses comme de prestations indigestes, le Stade Rennais reste une équipe encore en construction, dont le visage n’est pas encore affirmé avec certitudes. Il reste également un postulant eut égard à son statut de ces dernières saisons et à son investissement sur le marché des transferts l’un de ceux qui se doit d’animer le haut de tableau de Ligue 1. Il est enfin, souvent, son pire ennemi quand il oublie l’ADN de ses récents succès passés fait de solidarité, de réalisme et de refus de baisser la tête ou de perdre. Nul besoin de s’inventer des courants contraires ou des ennemis dans son microcosme contre qui lutter pour se rassembler, ce Stade Rennais là possède les armes et les qualités pour avancer par le jeu, le talent et l’envie. A lui de le démontrer à 13 heures pour confirmer le redressement ou replonger dans le doute, en plein ventre mou de Ligue 1, loin des ambitions attendues mais aussi des doutes qui pour le coup, deviendraient tout sauf éphémères…