Certains, même parmi les plus fervents supporters du CRMHB, avaient préféré un dernier barbecue mode « été indien » ou prolonger la soirée sur la côte d’Emeraude. Ils ne pourront ainsi pas dire » j’y étais » lorsque dans quelques semaines, mois , voire années, l’exploit réalisé pour cette première journée de championnat sera évoqué. Après dix ans de désillusions, de victoires toutes proches et puis non mais aussi de raclées, le Cesson Rennes Métropole Handball a enfin regoûté à la victoire, chez lui, face à son voisin nantais, prétendant au titre. Et le plus savoureux, c’est que celle-ci ne souffre pas de contestation !
Fort d’une grosse série de cinq victoires de rang lors de la préparation, les joueurs de Sébastien Leriche abordent l’ouverture du championnat en confiance et sans complexe, tout en étant bien conscient de l’adversaire présent en face. Les fumigènes à l’arrivée du car du « H » indiquent la présence de supporters nantais venus pour se faire entendre et repartir avec les deux points « comme d’hab » pouvait-on entendre aux abords de la Glaz. Ils repartiront en silence, sonnés…
Groggys, les joueurs d’Alberto Entrerrios le sont en début de partie, totalement étouffés par les Cessonnais. Ultra-efficaces au shoot et déjà dans le coup en défense, provoquant des pertes de balles adverses en pagaille et s’appuyant sur une vitesse délicieuse et inhabituelle en contre-attaques. A la 10′, Jozé Baznik, en feu compte déjà 4 arrêts et son équipe, à la stupeur générale, 5 buts d’avance (9-4). Néanmoins, le métier et la qualités des Nantais permettent au H de se refaire petit à petit pour recoller au score puis passer devant juste avant le repos, portés par Emil Nilsen dans son but, en mode diesel, enfin efficace (mt, 13-15).
Menés, Sylvain Hochet et ses coéquipiers n’en perdent pas leur enthousiasme et recollent rapidement en deuxième mi-temps. Une première fois à la 36′ (17-17) puis passent devant à la 40′, 20-19. Le Glaz Arena enthousiaste et bouillante, joue à la perfection son rôle de huitième homme et un magnifique mano à mano s’engage sur le dernier quart d’heure, les deux équipes se rendant coup pour coup. Ce fameux money-time, si souvent fatal aux Cessonnais, est cette fois-ci parfaitement géré, avec une balle ne brûlant pas les doigts des tireurs cessonnais en feu, à l’image de Sylvain Hochet, Théophile Caussé et Robin Molinié (respectivement 5, 4 et 6 buts au total). Attaquées à 27 partout, les quatre dernières minutes sont terriblement tendues. Jozé Baznik sort deux nouveaux arrêts (57′) tandis qu’Aymeric Minne frappe à côté. La dernière minute est exceptionnelle, avec Robin Molinié pour l’ouvrir (28-27, 59’02 »), Jozé Baznik pour faire échec à Kiril Lazarov s’il vous plait (59’33 ») et enfin, comme un symbole, Florian Delecroix, formé à Nantes, pour achever l’œuvre du soir en contre-attaque (59’52 ») pour la victoire finale !
Effusions de joie, joueurs euphoriques et staff aux anges, sans oublier un président sautant de son siège au buzzer après avoir vibré comme rarement depuis très longtemps pour foncer féliciter ses garçons, la fête pouvait commencer, tout comme la Liqui Moly Starligue. Par de doute, les rouages de ce CRMHB nouveau sont déjà bien huilés et promettent d’autres soirées d’enfer comme cette première dont on parlera encore dans quelques années. Les heureux supporters présents ce samedi 11 septembre pourront dire j’y étais. Tant pis pour les autres.