Recruté en juin du côté d’Ivry, Théophile Caussé, 28 ans, arrive en Bretagne avec l’envie de s’éclater et d’apporter son vécu sur le côté droit du 7 cessonnais. Bon camarade, il n’a pas traîné à faire sa place dans un vestiaire qui vit bien.
Il y a deux mois, tu étais du côté des vaincus, Ivry, rétrogradés en Proligue au détriment de Cesson, maintenu. Comment s’est passée ton arrivée en Bretagne ?
Ça s’est fait rapidement et simplement. J’arrivais en fin de contrat avec l’USI mais j’ai voulu aller au bout de la saison, tout faire pour arracher le maintien. On a connu une saison difficile, comme tout le monde, entre Covid, salle vide et contre-performances. Jusqu’au bout, on était à la lutte pour nous sauver mais on n’est pas parvenus à doubler Cesson ! Ensuite, il y a un contact et j’ai rapidement donné la priorité au CRMHB. Cette opportunité me permettait de poursuivre dans l’élite et de découvrir un club au projet très intéressant.
Quel projet t’a été proposé ?
Continuer à grandir, évoluer et structurer le club et tout le monde travaille en ce sens, sur le terrain mais aussi autour. Cela se voit, d’ailleurs ! J’ai été très agréablement surpris par le niveau des infrastructures, je ne m’attendais pas à autant de qualité dans les installations, les moyens mis à disposition. Cesson n’a rien à envier aux équipes de haut de tableau. Tout ce qui est mis en place ici doit permettre de performer, j’en suis convaincu.
A l’issue de tes premiers matchs amicaux, on a l’impression que tu es là depuis des années ! Quel a été le secret de cette adaptation express ?
Je suis quelqu’un de tranquille, cool et positif, qui aime la vie de vestiaire et sincèrement, ici, il faudrait être compliqué pour ne pas s’intégrer et s’adapter. Les anciens ont parfaitement accueilli les nouveaux, le stage de pré-saison fut parfait en ce sens. Il y a une vraie cohésion et envie de réussir tous ensemble et cela va nous servir pour trouver nos marques et nos automatismes sur le terrain. A titre personnel, Sylvain Hochet m’a un peu pris sous son aile, il est à côté de moi dans le vestiaire et transmet les valeurs du club. Sur le terrain, il parle beaucoup, encourage et travaille l’adversaire. On peut partir tranquille à la guerre avec lui et je préfère être avec lui. Je l’entends même dans ma tête avant de venir à l’entraînement (rires) !
Tu arrives sur un poste où la concurrence sera rude, que ce soit avec Youenn Cardinal à l’aile ou Florian Delecroix sur la base arrière. Cela te motive encore plus ?
Ce qui est important, c’est que l’on se « tire la bourre » dans l’intérêt de l’équipe, que notre présence sur le terrain soit motivée par le résultat collectif final. J’ai pu découvrir Youenn pendant le stage, nous avons même été dans la même chambre, c’est un super mec, on s’entend très bien. Nous avons des styles différents qui se complèteront et cette saison, les coaches auront besoin de tout le monde. La saison est longue et chacun trouvera son compte. Je peux aussi jouer en défense sur la base arrière et surtout, je suis ultra-motivé pour répondre aux attentes du staff.
Quel fut ton parcours dans le hand avant de passer par Dunkerque, Montpellier et Ivry ?
J’ai débuté un peu sur le tard, sur un coup de cœur ! Au début, j’étais plutôt branché rugby, j’aimais le combat mais aussi m’échapper sur les ailes. C’était top mais j’ai participé à un tournoi de hand où Jackson Richardsson est venu. Il m’a fasciné, direct, et ce fut une révélation. Je voulais faire comme lui, du handball et tout s’est parfaitement enchaîné ensuite : sport-études, pôle de Talence puis centre de formation à Dunkerque.
A Dunkerque, tu es dans l’effectif de l’âge d’or du club, avec le titre en 2014. Une vraie belle époque ?
Oui, clairement. J’ai connu une rupture des ligaments en 2012 mais je ne retiens que du positif, dans une période où tout souriait à l’USDK. J’ai commencé là-bas mon éducation au jeu, au handball, au contact de « grands » comme Sébastien Bosquet, Patrick Cazal évidemment, mais pas que. Une très belle expérience.
Montpellier, ensuite, c’est plutôt sympa pour continuer à progresser ?
Quand l’opportunité Montpellier se présente, qui hésiterait ? J’ai foncé, découvert le très haut niveau, au quotidien à l’entraînement comme en compétition. J’ai pu participer à la campagne européenne et à la victoire en Ligue des Champions. Ce sont des souvenirs fantastiques, évidemment, trop nombreux pour être énumérés ici (rires). Quand on joue avec de tels joueurs, on apprend tellement. Ensuite, en fin de contrat, j’ai rejoint Ivry dont je garderai un bon souvenir malgré les difficultés sportives puis la descente.
A 28 ans, quand tu regardes dans le rétro, ta vie sportive est-elle à la hauteur de ce que tu aurais imaginé ?
Franchement, je vis une carrière dont je suis fier, où je m’enrichis de chaque expérience. J’ai vécu le titre champion de France avec Dunkerque, champion d’Europe avec Montpellier, ce sont de très grands moments, gravés à jamais. Mon enfance fut belle, pluriculturelle avec des valeurs que je défends toujours aujourd’hui. La famille, c’est sacré et je ne remercierai jamais assez mes parents pour tout ce qu’ils ont fait pour moi. Passer d’Haïti (où Théophile a vécu quatre ans avant d’être adopté, ndlr) à la HauteVienne, ça se fait, croyez-moi, quand vous êtes bien entouré, et je l’ai toujours été. Mais attention, ma carrière n’est pas terminée, j’ai encore de très belles pages à écrire ici à Cesson et je compte bien le faire dès cette saison. Nous avons tout pour cela et l’ambiance que j’ai trouvée ici me donne déjà l’envie de tout donner pour réussir ! Et en plus, ils ont mis l’accent sur mon maillot…
C’est-à-dire ?
Avant le titre de champion d’Europe avec Montpellier, mon nom, sur le maillot était souvent écrit sans l’accent sur le « e ». C’était aussi le cas à Ivry. A Cesson, dès le départ, j’ai mon accent et ça, c’est un signe qui ne trompe pas (rires) !