Après près d’un an sans match, le CPB Handball reprend enfin du service, la salle Géniaux se préparant déjà à retrouver son public et son ambiance pour une nouvelle saison. L’occasion de donner la parole à Franck Roussel pour faire le point sur le club, les ambitions, les nouveautés, les projets et son poste de président
Avant de parler de la reprise, revenons sur la décision de la Fédération de vous rétrograder de la poule Elite à la N1. Pourquoi cette décision et qu’elle a été votre réaction ?
Nous savions que si nous voulions rester en N1 Elite, le cahier des charges ne serait plus le même. Il avait été repoussé une première fois à cause du Covid, et nous pensions qu’il le serait de nouveau repoussé. C’est le cas pour les autres niveaux mais pas pour la N1 Elite. Pour rester à cet étage, nous aurions dû prendre un joueur en contrat pro mais nous avons fait le choix avec toute l’équipe de ne pas le faire. C’est une vraie décision prise avec le groupe pour plusieurs raisons : tout d’abord le joueur en question doit apporter une plusvalue et ça, nous n’en sommes jamais sûrs. Ensuite, à ce jour, je n’ai pas de visibilité sur mon budget et enfin, ce n’est pas philosophie du groupe et du club. Les joueurs ont été mis devant le fait accompli début juillet. La Fédération a pris cette décision à la hâte, tous nos gars étaient en vacances. La Fédération anticipe le cahier des charges alors que ce n’est pas du tout le moment. Les clubs veulent juste retrouver de la sérénité, le jeu. Le projet reste d’être en N1 et nous savons que si nous sommes en N1 Elite, nous ne pourrons pas aller plus haut.
Le club envisagera d’aller plus haut dans les années à venir ?
Nous pourrions avoir cette envie et viser de monter en D2 mais nous savons que nous serions alors un concurrent direct de Cesson et ce n’est pas l’objectif. Nous voulons rester attractifs dans notre domaine, à savoir des joueurs qui choisissent de venir au CPB pour mener sereinement leur double projet sport et métier, ou pour une transition. C’est notre ADN, notre rôle. Nous avons eu des générations exceptionnelles avec Jean-Baptiste Laz, Alexandre vu ou encore Gwendal thouminot. Au bout d’un moment, ils ont envie d’autre chose, de construire une famille. C’est la toute la magie du CPB : des joueurs qui n’ont pas de contrat, qui donnent tout mais qu’on ne peut pas retenir. Les joueurs vont être plus tournés vers le travail et on ne peut pas leur en tenir rigueur.
Vous parliez de sérénité. Au CPB, les équipes sont-elles sereines pour reprendre ?
A cause de cette trêve sanitaire, nous avions peur de subir une fuite des licenciés mais en fait, nos handballeurs sont plutôt avides de reprendre le sport. Il reste tout de même beaucoup d’interrogations, mais nous sommes plus confiants car je pense que pendant cette période, est née chez certains l’envie de se prendre en main. Le Pass sanitaire va peut-être en freiner certains mais nous trouverons de nouveaux licenciés.
Quelles seront les nouveautés de cette saison 2021-2022 au CPB Handball ?
Nous souhaitons proposer des nouvelles disciplines comme le hand fit ou encore le hand à 4. Nous voulons lancer un sondage pour essayer de toucher un maximum de personnes afin de faire découvrir ces pratiques. Nous allons faire des séances de découverte puis nous verrons comment nous allons pouvoir nous organiser. La Ligue de Bretagne et la Fédération ont fait des efforts sur le prix des licences et nous aussi. Les licences passeront donc à 100 € au lieu de 200 €. Nous avons toujours en tête de créer un sandball à Géniaux. La ville de rennes doit nous donner de nouvelles indications pour réaliser le Beach Park et après, créer une section beach hand. Nous faisons tout pour rester attractifs sportivement.
Côté social, les actions menées partout dans les quartiers rennais vont-elles pouvoir reprendre ?
Avec le Covid, tout cela avait été mis entre parenthèses. Alors, dès la rentrée, nous allons retourner dans les quartiers à la recherche de nouveaux joueurs autour de la détection. C’est à nous d’être bons dès le baby hand notamment, car il peut y avoir un effet de chaîne : si le grand frère ou la grande sœur fait du hand, les plus petits peuvent avoir envie de faire la même chose.
Sportivement, comment se dessine la saison ?
Tout d’abord, Franck Prouff a quitté le club. Côté terrain, tout le monde est heureux de reprendre les entraînements pour enfin refaire de la compétition. Concernant les entraîneurs seniors, Pierre Le meur avec les garçons et Alan Gauvineau pour les filles sont toujours en place. Le projet est clair : maintien pour les deux équipes en N1 et N2. Notre objectif est aussi hors terrain avec l’envie de structurer toute la partie socio-sport. un fond de dotation est en cours de création pour permettre de développer cette partie.
Le sujet revient souvent sur la table et reste une vraie du sport rennais. A quand une nouvelle salle ?
Aujourd’hui, nous n’avons aucune nouvelle. Pour ma part, j’ai une proposition d’agrandissement de Géniaux. Le devis s’élève à deux millions d’euros. Ça passera également par là si nous voulons aller plus haut et plus loin. Plusieurs sites sont évoqués pour la création de cette fameuse salle mais rien n’est fait.
Quel regard portez-vous sur le handball rennais ? Comment se porte-t-il ?
Nous continuons de travailler les uns avec les autres. Aujourd’hui, il existe l’ARCH pour les garçons avec Cesson et l’ARF avec Saint-Grégoire pour les -17 filles en Championnat de France. Nous essayons de prouver que les clubs rennais peuvent travailler tous ensemble et en ressortir plus forts, chacun pouvant apporter réciproquement à l’autre.
Un dernier mot sur votre poste de président. souhaitez-vous encore poursuivre longtemps à la tête du CPB Handball ?
Dans 17 mois, j’aurai 60 ans, il est hors de question que je continue sur ce rythme-là ! Il va y avoir une réorganisation avec une co-présidence à trois, avec Gaelig Labbé et David Le Boursicaud à mes côtés. Ils sont bénévoles au club depuis longtemps, dans le bureau depuis 10 ans. Ils connaissent tous les aspects du club. Il faut donner un coup de jeune au club sans pour autant perdre nos bénévoles en qui nous avons confiance. Nous devons rester un club familial