Club le plus dépensier sur le marché français, le Stade Rennais F.C a fortement bouleversé son effectif cet été pour entamer un nouveau cycle. Si les choix du trio Holveck-Maurice-Genesio sont aujourd’hui globalement salués, les résultats seront l’unique curseur fiable d’une campagne 2021-2022 réussie. Les débuts contrastés en L1 appellent néanmoins à de rapides progrès.
Lens, Brest, Nantes et Angers. Sur le papier, rien d’insurmontable pour un prétendant au top 5, avec deux réceptions. les plus optimistes imaginaient presque un carton plein. dans la réalité, il n’y a que cinq points, 3 petits buts inscrits, quatre encaissés et un tout autre refrain, avec déjà cinq points de retard sur le SCo, par exemple… Si le barrage de qualification européenne face à Rosenborg aura été une formalité face à des norvégiens faibles et rapidement dépassés, la ligue 1 a offert bien d’autres difficultés à une formation rennaise encore en rodage et en quête de certitude mais aussi, comme d’autres, tributaire des incertitudes du mercato jusqu’au 31 août. Celui-ci étant terminé et la trêve internationale en cours, l’heure est aux premiers constats.
Le tableau, loin d’être inquiétant ou sombre, n’est pas vraiment idyllique pour autant. Si le propriétaire, M.pinault, a semble-t-il donné les pleins pouvoirs (et moyens) au board rennais, avec un investissement total de près de 80 M€ (contre 45 M€ de ventes), les résultats ne sont pour le moment pas à hauteur du potentiel supposé de l’équipe sur le terrain. question de temps, évidemment, d’automatismes et aussi d’idées pour définir une identité de jeu, des principes et surtout, du spectacle. qualifié sur le fil la saison passée pour l’europe, le Stade Rennais tient son rang européen une quatrième année de suite mais la communauté « Rouge et noir » ne se contentera pas d’y faire figuration, sans émotions. le Roazhon park, de nouveau plein et prêt à bouillir, ne demande que cela ! dans un championnat destiné à être écrasé par paris, les challengers seront nombreux. au bal des ambitieux, Marseille, Monaco, lyon s’affichent sans complexes, tandis que nice, lille et le Stade Rennais en embuscade, entendent bien contester une hiérarchie souvent mouvantes des pronostics sur le papier à la pelouse.
Pour cela, le Stade Rennais devra afficher un plus grand réalisme mais surtout, se créé bien plus d’occasions que ce qui a été fait jusqu’à présent. arrivé cet été, Kamaldeen Sulemana doit trouver ses repères et apporter un peu de consistance et de variété à ses prestations. Rentrer au cœur du jeu, prendre appui et frapper de loin, autant de mouvements à peaufiner et non encore acquis. plus étonnant, le même constat s’effectue à droite avec Jérémy doku, toujours aussi déroutant. Capable d’éliminer n’importe quel défenseur sur le démarrage ou un drible, l’international belge a toujours ce déchet dans le dernier geste, contrariant au possible. un peu de variété dans son jeu pour le moment trop lisible et collé à la ligne sera la bienvenue. un axe sans doute travaillé quotidiennement, qui fera très mal une fois acquis. Sur ces mêmes côtés, Benjamin Bourigeaud, lovro Majer ou encore Martin terrier apporteront également, au besoin, leurs qualités sur des postes où leur polyvalence sera un vrai atout. l’arrivée de Gaëtan laborde, enfin, chamboule le diaporama offensif breton. Capable de jouer dans un système à deux devant, auquel tient Bruno Genesio, malgré les évidentes difficultés de Martin terrier et Serhou Guirassy à jouer ensemble, l’ancien montpelliérain peut aussi jouer côté droit (cela tombe bien avec l’absence sur blessure de doku pour plusieurs semaines) et rentrer intérieur. technique, fin et sentant bien le jeu, les unes-deux et frappes enroulées devraient venir animer une attaque manquant jusque-là de surprise et de variété. le côté renard des surfaces de l’ancien girondin et sa capacité à prendre la profondeur offrent aussi une vraie possibilité en 4-3-3.
Au milieu de terrain, Baptiste Santamaria est déjà parfaitement intégré et garant de l’équilibre de l’équipe, en devenant le centre de gravité mais aussi le point névralgique. Bon dans l’orientation du jeu, la projection et la vision, on comprend aisément pourquoi le SRfC n’a pas hésité à mettre le paquet pour le rapatrier de fribourg. a ses côtés, les solutions seront variables et diversifiées selon que l’équipe joue en 4-4-2 ou 4-3-3 avec lovro Majer, flavien tait, Benjamin Bourigeaud, lesley ugochukwu, Jonas Martin ou le jeune andy diouf. abondance ne nuit donc pas au milieu mais en défense, c’est une toute autre histoire, avec un secteur délesté de plusieurs joueurs (damien da Silva, faitout Maouassa, Gerzino nyamsi, Sacha Boey…) et renforcé par les seuls Birger Meling et loïc Badé.
Ce dernier, expulsé à angers, propulsera le jeune Warmed omari titulaire face à Reims à la reprise. trois défenseurs centraux, seulement, sont à ce jour dans un effectif équilibré sur les côtés (traoré, assignon, Meling, truffert), espérons que la jeunesse du centre de formation réserve de belles surprises en cas de pépins… la pression sera donc forte sur loïc Badé, recrue pour le moment très satisfaisante et Nayef Aguerd, au début de saison contrasté avec deux buts marqués et de belles qualités affichées mais aussi deux grosses erreurs de relance courte contre lens et angers, avec la complicité fébrile d’alfred Gomis, ayant coûté très cher aux « Rouge et noir »… un dernier rempart qui, paradoxalement, semblait revenir en confiance au moment de son énorme boulette à Raymond Kopa. dogan alemdar, arrivé pour « apprendre » et pour l’avenir, n’aura pas manqué de constater qu’avec travail au quotidien, observation et grosses prestations à l’entraînement, la concurrence pourrait rapidement devenir réalité. Septembre marquera ainsi le vrai démarrage de la saison, le mercato étant terminé (même si l’arrivée d’un joueur libre en défense centrale restait une véritable hypothèse à l’heure où nous bouclions ces lignes, ndlr) et les premiers chocs de la saison en vue. une première semaine à trois matchs se présente après la trêve internationale avec du lourd : Reims et tottenham à la maison puis Marseille au Vélodrome, puis une seconde semaine à trois matchs avec la réception de Clermont, un petit tour à Bordeaux puis un autre à Vitesse arnhem (les 22, 26 et 30 septembre) avant de recevoir le pSG pour démarrer octobre et faire une nouvelle pause internationale méritée. plus le temps de parler rodage, le Stade Rennais, pour assumer son statut et ses ambitions, doit passer la seconde dès maintenant !