Élu à la tête du SGRMH en septembre 2020 après avoir été manager du club, Jean-Luc Bosse n’a pas connu une première année des plus simples pour ses débuts à la présidence. Pourtant et malgré les aléas liés au coronavirus, les « Roses » ont réussi à se maintenir en d2 sur le fil. Bilan, projet et ambitions, le président de Saint-Grégoire évoque le devenir du club.
L a saison 2020-2021 vient de s’achever. Comment l’avez-vous vécue ?
Ça n’a pas été facile du tout, surtout sur le plan moral ! Nous n’avions qu’une seule équipe qui jouait dans tout le club et encore, nous avons dû faire face à de nombreux arrêts et redémarrages. En ce qui concerne les autres équipes de la structure, notamment celles qui évoluent au niveau amateur en seniors comme en jeunes, cette saison est vierge de tout résultat. Ce n’est pas simple à vivre !
L’objectif de cette saison est-il rempli ?
Oui. Il était clair en début de saison : le maintien et une troisième saison d’affilée à ce niveau. C’est chose faite. Nous aurions aimé jouer les play-offs mais avec tous les aléas de cette saison, nous avons dû jouer notre maintien en Playdowns. Déjà, question effectif, tout a été chamboulé très vite : nous avons dû faire cette saison avec cinq joueuses en moins sur lesquelles Olivier comptait beaucoup au moment de construire son effectif. Il y a eu Claire Scheid et Anne-Gaëlle Chevalier qui ont été longuement blessées et ont rechuté, Laure Bulucua qui a eu son premier bébé et qui n’est revenue qu’en mai et Camille Da Sousa et Sarah Herzog qui ont stoppé net en cours de saison, sur des postes clés. Nous avons alors fait le choix de faire monter de jeunes joueuses de N1 pour palier à ces manques et celles-ci n’ont clairement pas démérité.
Quels sont les points négatifs et positifs à retenir de cette saison ?
Le point négatif, sans hésitation, c’est clairement ce sont ces huis-clos, avec le manque terrible de nos supporters et partenaires. Le sport de haut niveau est avant tout un spectacle et si la salle est vide, le spectacle n’est plus du tout le même. Je dirais même qu’il n’y en a pas, cela sonne faux. Nous n’avions personne : ni supporters, ni partenaires, ni bénévoles, rien. C’était vide et triste. Le point positif, en revanche, c’est bien sur notre maintien en D2 malgré toutes les embûches que nous avons pu avoir sur notre chemin. Maintenant, il faut se mettre autour d’une table et voir comment nous pouvons améliorer les choses pour les annéesà venir. Pour cette première saison, avec le bureau, les bénévoles et le staff, nous avons fait comme on a pu avec cette crise sanitaire inédite… La constitution d’un dossier pour accéder au statut VAP pour ensuite viser plus haut, fait-elle partie des projets qui pourraient être justement évoqués autour de cette table ? Oui, on y pense toujours. Je pense que l’on va essayer de mettre ce projet en place d’ici trois ou quatre ans. Aujourd’hui, il nous manque des financements pour pouvoir y arriver mais aussi et surtout des équipements. Le club est trop éparpillé sur toute la ville. Les filles s’entraînent à Bréquigny, font leur musculation à Robert Poirier et le siège et l’administratif sont ailleurs. Il faut centraliser tout cela.
C’est indispensable pour aller plus haut ?
Oui. Il faudrait que nous puissions nous retrouver tous ensemble, dans un même lieu de vie. A l’heure actuelle, les filles ne croisent jamais les personnes de l’administration et pareil dans l’autre sens. Mais pour l’instant c’est impossible. Nous sommes trop dépendants des équipements qui sont disponibles pour nous. Cette année, nous avons mis sur pause nos recherches du lieu idéal mais je lance un appel : s’il y a une salle de sport à vendre, je suis prêt à l’acheter. Aujourd’hui, il est impossible de construire une nouvelle salle ou de transformer un ancien hangar en salle, c’est ainsi. Nous manquons d’équipements à Rennes. Dans d’autres villes de taille égale, chaque sport et chaque club à sa salle.
Après une année de crise sanitaire et par conséquent, économique, comment évaluez-vous les conséquences du Covid-19 au sein du club ?
Nous avons perdu 30 % de partenariats, que ce soit en arrêts totaux ou en diminution des donations. Cela se comprend totalement car certains corps de métiers ont été durement touchés. J’espère que la reprise économique sera rapide et le sera par ricochet, pour nous aussi. On veut sauver notre club. Nous n’avons pas autant d’aides publiques que certains autres clubs de même niveau alors nous devons nous tourner vers les partenaires privés. Malheureusement, eux aussi qui ont été directement impactés par les fermetures durant les confinements.
Sur un plan plus personnel quel bilan tirez-vous de votre première saison de présidence ?
Je suis très heureux et très satisfait. J’admire la solidarité qu’il y a au seinde ce club. Aucun bénévole n’a arrêté son activité, les réunions ont continué, même en visio. Grâce à eux, nous avons pu continuer de faire nos matchs et de pouvoir les diffuser sur nos réseaux sociaux. Il y avait par moment 250 à 300 personnes de connectées. Nous avons pu continuer de communiquer, de faire vivre le club. Il a un vrai enthousiasme dans et autour de ce club. Aujourd’hui, je n’ai aucune envie d’arrêter d’être président. La FFHB souhaite réformer la D2 en créant une poule unique de 14 équipes.
Que pensez-vous de cela ?
Une poule de 14, pourquoi pas, mais cela veut dire qu’il y aurait 4 descentes… Cela ne s’est jamais vu auparavant ! Ça va être un vrai combat tout au long de l’année. J’espère seulement qu’il n’y aura pas d’autre confinement pour que nous puissions nous battre dignement sur la durée complète du c h a m p i o n n a t . Pour moi, cette saison aurait dû être une année blanche. Le rythme des matchs était trop intense pour nos équipes, pour les filles qui ont aussi un travail à côté de leur activité handball. Nous ne sommes pas professionnels et la Fédération doit prendre en compte la santé des joueuses et joueurs à tous les niveaux.
La saison prochaine, l’objectif sera de nouveau le maintien ?
Il n’y aura plus de Playdowns ou Playoffs, juste une poule de 14 avec 4 descentes donc il faudra jouer la première partie de tableau et le top 10 pour éviter à tout prix la descente. Mais surtout, on espère pouvoir faire une saison pleine avec toutes nos équipes sur les terrains à tous les niveaux et pour tous les âges. Le SGRMH ne résume pas uniquement à notre équipe D2, c’est toute la structure qui va revivre et nous attendons cela avec impatience.
Un mot sur le handball rennais, composé du SGRMH, du CPB et du CRMHB. Est-il imaginable qu’un jour, tous ces clubs se regroupent pour n’en former plus qu’un ?
Nous avons déjà des ententes avec d’autres clubs, notamment pour les U17, dont le CPB Handball. Il y a aujourd’hui trois clubs phares sur le pays Rennais et du travail en commun est déjà réalisé. L’enjeu est avant tout au niveau de la formation, où nous devons avoir un grand vivier de joueurs et de joueuses qui ensuite, s’épanouiront au plus haut niveau. Si un jour, nous pouvions faire des équipes 100% Bretonne, ce serait génial mais nous savons que c’est un peu utopique au plus haut niveau. Il est très rare de trouver des équipes uniquement formées avec des joueurs locaux, le sport professionnel est ainsi. A nous en revanche, d’emmener les meilleur(e)s locaux tout en haut, si possible sous nos couleurs.