Jef Lettens n’est plus cessonnais, ce, depuis plusieurs saisons déjà… Pourtant, ce mercredi, l’international belge s’est rappelé au bon souvenir des supporters bretons en écœurant les tireurs d’Ivry au fil des minutes et contribuant fortement à la victoire finale des siens, 29-24, qualificative pour l’Europe. Conséquence directe ? Ivry est rétrogradé et Cesson officiellement maintenu en Lidl Starligue, un an après son retour dans l’élite.
Les grincheux diront ainsi qu’il aura fallu compter sur les autres pour se sauver. Ce n’est pas faux mais il aurait déjà fallu compter sur la Ligue pour faire preuve d’équité et voir toutes les équipes terminer leur championnat en même temps, afin d’éviter toute suspicion possible entre équipes n’ayant plus rien à jouer et celles jouant leur survie. Heureusement, la logique sportive a nettoyé toute hypothèse du genre. Battu par Créteil samedi, le CRMHB gaspillait là l’une des nombreuses cartouches qu’il eut cette saison, dans des moments où il était attendu. Nous citerons volontiers Tremblay à domicile, Ivry en février, Dunkerque, Istres, Toulouse et Chambéry à la maison pour exemple, où les ingrédients manquèrent pour faire nettement mieux. A l’inverse, Cesson fut capable de bouger Saint-Raphaël, Aix, Nîmes à l’aller comme au retour, pour seulement 1 point au final sur ces six matchs, d’aller chercher un point à Montpellier ou à Chambéry et de gagner à Limoges.
Mais surtout, cette saison fut inédite dans sa configuration avec 16 équipes, pour la première fois de l’histoire, avec ses tests Covid répétitifs, à longueur de semaine, ses reports de matchs et un calendrier totalement illisible. Plus factuellement, côté terrain, les blessures lors de la première partie de saison des cadres recrutés pour mener l’équipe vers le haut, Romaric Guillo et Romain Briffe et bien évidemment, comme pour chaque formation du championnat, l’absence du public pour pousser dans les moments chauds, partager et vibrer, donnant à ce championnat ce goût si particulier…
Evidemment, le bilan à proprement comptable et sportif ne peut être jugé comme positif quand l’on se sauve in-extremis, avec 18 défaites en 30 matchs mais à y regarder de près, le mieux n’était vraiment pas loin et quelques points de plus dans l’escarcelle bretonne auraient mieux illustré le chemin cessonnais cette saison. Il y a à redire sur les performances, collectives et individuelles, et l’irrégularité de l’équipe a failli coûter très cher mais l’essentiel est ailleurs. Une descente aurait probablement été ingérable pour le club dans son fonctionnement actuel et bien difficile à digérer. Le résultat final et donc, le maintien, est là et réjouissons-nous en, sans pour autant pavoiser. Il y a du boulot et cela tombe bien, Sébastien Leriche mène un projet basé sur le travail, la formation et l’humilité, dans la durée. La saison prochaine, le CRMHB essaiera de se faire avant tout moins peur et de mettre à son crédit les acquis de ce championnat terminé sur les rotules, mentalement et physiquement.
Nous aurons le temps d’y penser et d’analyser tout cela mais pour l’instant, savourons de garder notre digne représentant breton au plus haut niveau du handball français.