UN CLUB FINALEMENT REPARTI DE L’AVANT
Attention, petit problème à résoudre pour les plus téméraires : prenez un club qui ne sait pas s’il va jouer en Nationale 2 ou Nationale Une, un président qui ne veut plus travailler avec des vents contraires et un flou artistique total. Vous devez qui plus est construire votre équipe et valider au plus vite votre recrutement … Tel était le paysage brumeux en juin 2020 de l’Union Rennes Basket, placée face à un halo d’incertitudes, le tout, bien évidemment, en plein coeur d’une crise sanitaire dont les premiers effets chamboulaient notre quotidien à tous. La solution ? Des discussions, des concessions, une mise à plat pour avancer et finalement, un Bureau qui repart et de nouvelles orientations. Avec des commissions dédiées à chaque secteur du club, Olivier Pérez, président reparti pour un nouveau bail, s’est entouré de bonnes volontés déjà présentes tout en intégrant jeunesse et compétence au Directoire. Les clubs satellites, concernés par le projet, adhèrent et le projet URB repart de l’avant…en Nationale Une, sur décision de la Fédération Française de basket.
L’Ille-et-Vilaine tenait alors son second club au troisième échelon national, avec l’Aurore de Vitré, nanti d’ambitions élevées à moyen terme. La base était là, restait à mettre tout cela en route sur le terrain.
UN RECRUTEMENT RÉUSSI
Le basket a ce côté déroutant sur les mouvements permanents ou presque de joueurs. Certains sportifs signent pour deux jours, d’autres pour deux ans… A Rennes, au printemps dernier, l’Union Rennes Basket avait la lourde tâche de constituer un effectif de N1 avec un budget parmi les plus étriqués de la division. Le bilan est plus que convaincant ! Les expérimentés Maël Lebrun (poste 2 ) et Bryan Pamba (Poste 1), passés par le plus haut niveau français, arrivent pour encadrer un groupe à construire et à faire mûrir. Hugo Pellure, jeune espoir prometteur en doublure de Bryan Pamba en poste 1, est aussi de la partie, tout comme Cheick Sekou Condé, poste 5 solide arrivé pour faire une paire de haut vol avec Saïd Ben Driss.
Arrivé de Vanves et habitué du troisième niveau national espagnol, l’international guinéen présente de grosses dispositions. Le grand espoir Youri Morose, poste 3 très prometteur mais frustré de temps de jeu au niveau supérieur malgré d’évidentes dispositions de premier plan, débarque pour prendre du temps de jeu et de l’expérience. Ajoutez les membres déjà présents et brillants la saison précédente, Joffrey Sclear, Mourad El Khir et Clément Poncet- Leberre, confirmés dans le groupe N1, et la montée impressionnante du jeune issu du club, Tyron Minfir et voilà un effectif cohérent et complémentaire, qui ne savait pas jusqu’où il pourrait aller. Désormais, on sait, avec la perspective d’une reconduction dans les grandes largeurs de cet effectif sur la saison prochaine. Une continuité aussi rare que précieuse à venir.
UN STAFF TECHNIQUE COMPLÉMENTAIRE
L’avenir est dans l’horizontalité, le partage, l’émulation des compétences. Le monde de l’entreprise prône les décisions collégiales et indique chercher en permanence à valoriser les personnes ayant les meilleures compétences chacune en son domaine. Ainsi va également le staff de l’URB, où l’union fait la force, en bonne intelligence. Tout le monde joue un rôle prépondérant dans le respect de l’autre, avec une confiance réciproque appréciée des joueurs, ce qui ressort dans les différentes interviewes mais aussi hors micros. Pascal Thibaud, présent dès la genèse du projet URB, porte le staff, avec toute son expérience du haut niveau et sa connaissance inoxydable du basket. Le tout sans jamais chercher à tirer la couverture ou dicter son unique vision. Son projet, toujours brillamment expliqué dès que l’occasion lui en est donnée, est partagé et travaillé à ses côtés par Bastien Demeure, qui épluche tout ce qu’il faut savoir sur les adversaires, analyse et compile les statistiques, apportant lui aussi toutes ses compétences et connaissances, complémentaires de celles de son binôme. Proche des joueurs et même plus jeune qu’une bonne partie d’entre eux, Bastien est aussi un précieux lien au contact d’une génération dont il a bien évidemment les codes, permettant probablement, dans les moments plus difficiles, une compréhension totale entre tous.
Sans faire de zèle, le plus jeune s’aguerrit aux côté d’un ancien qui ne vieillit pas. La recette est bien pensée et surtout ultra efficace, fondée sur le respect et la confiance réciproque. A leurs côtés, tout aussi important surla durée d’un championnat, Pierre Golvan, préparateur physique et lui aussi de la même génération que la majorité des joueurs, apporte sa compétence sur le domaine athlétique, physiologique mais aussi dans la prévention des fatigues et blessures. Certains clubs de Pro B n’ont pas de préparateur physique mais l’URB peut se targuer d’avoir à ce poste un garçon écouté des coachs, qui n’hésiteront pas à sortir un joueur sur sa recommandation. Ce trio fonctionne parfaitement car chacun à l’intérieur sait qu’il sera toujours plus fort et épanoui avec l’appui des deux autres. Le staff médical (médecins et kinés) complète à chaque fois que c’est nécessaire un encadrement sportif déjà prêt pour le plus haut niveau, ayant de plus la sagesse et la patience de construire pour y durer.
UN ENGOUEMENT NON DÉMENTI
Faute d’autorisation de public, il fallait bien des idées ! Pour cela, l’URB ne manque pas de ressources et a cherché, tout au long de la crise sanitaire, à garder le lien avec ses partenaires privés comme avec ses supporters. La solution idoine résidait bien sûr en une diffusion des matchs via les réseaux sociaux et Facebook, avec aux commentaires deux passionnés évoluant en N3 avec le Rennes PA, Hugo Pérez et Jochen Ravache. Complices et connaisseurs, les deux joueurs ont parfaitement endossé la panoplie de commentateurs, non pour s’amuser mais pour faire partager à la communauté URB les superbes prestations des Rennais à Colette-Besson. Avec enthousiasme et passion du jeu, ils ont été la voix d’un lien précieux entretenu et apprécié de supporters et sponsors privés de leur passion et de Colette-Besson. Avec des audiences régulièrement très intéressantes pour un format inédit, l’URB a également réussi son pari, maintenant également comme elle le put ses déjeuners partenaires en visio via URB Business, ainsi que diverses actions ou supports vidéos. Des expériences qui en appellent d’autres et ont prouvé la capacité du club à se développer hors parquet. Prometteur en attendant le retour du public à la rentrée.
UN AVENIR RADIEUX
Fort d’une année qui pourrait se boucler sur le podium de N1, l’Union Rennes Basket voit son avenir avec un élan plutôt positif malgré le contexte ultra délicat consécutif aux matchs à huis clos et donc, aux pertes de recettes pour un club fonctionnant comme tant d’autres de ce niveau sur la billetterie et les prestations pour les partenaires privés. Fort d’un travail de plusieurs années sur la gestion et le développement économique du club qui porte aujourd’hui tout son sens, l’URB est certes parmi les petits budgets de la division mais peut tout de même envisager une saison prochaine sans doute pas simple à gérer mais vivable, avec un effectif qui devrait rester stable (une ou deux retouches). L’ambition, elle, sera de confirmer, avec le public derrière soi et donc d’aller chercher une place en Play-offs avec la montée dans un coin de la tête. La Pro B n’est plus un rêve lointain mais une réelle possibilité, si la progression du groupe et un peu plus de constance dans les résultats sur l’ensemble de la saison sont de la partie. Si cette année, en qualité de promu, l’URB n’avait pas déposé de dossier pour candidater à une montée, il y a fort à parier que ceci devrait changer pour la saison 2021-2022. Un championnat à venir aussi dangereux, au vu de la densité et de la qualité du niveau, qu’excitant. On a hâte d’y être, tous ensemble si possible !