Cesson a profité du calendrier du mois d’avril pour redresser fortement une situation mal engagée. Le maintien te parait-il entrès bonne voie désormais ?
Rien n’est encore fait, attention, loin de là car le championnat, avec tous les matchs de retard, est illisible mais il est sûr que les sept points pris en quatre matchs courant avril offrent une vraie bouffée d’oxygène à tout le monde. Nous sortions d’une période compliquée, où les défaites se sont enchaîné, dont certaines dures à encaisser moralement. Il a fallu trouver les ressources et trouver les solutions. Quand on est passé par là, on ne va pas crier victoire trop vite, certainement pas. Il faut encore gagner au moins deux matchs d’ici à juin.
Que s’est-il passé dans le vestiaire, au club, pour constater un tel changement de résultats mais aussi d’attitude sur le terrain ?
Personne n’a triché dans ce groupe, nous avons connu des passages à vide et le doute s’était installé dans les têtes. En février et mars, c’est vrai, ce fut difficile. Il y a eu des matchs où après deux ou trois échecs, c’était le monde qui s’écroulait, on se prenait la tête comme si c’était la fin du monde. Il y a eu des discussions avec les dirigeants, le staff. Nous avons aussi eu une réunion avec un préparateur mental (Frédéric Damato, ndlr) et certains joueurs ont pu bénéficier de séances avec lui, à leur demande. Et puis nous avons gagné ce match au couteau à Tremblay, début avril, qui nous a libérés…
Là-bas, vous gagnez pourtant d’une très courte tête, 26-27…
Oui et c’est peut-être cela qui a redonné confiance à tout le monde. Cette fois-ci, le résultat a basculé de notre côté, nous avons su surmonter ce passage à vide qui nous a coûté tant de matcsh cette année en deuxième partie de seconde période. Tous ces ajustements ont permis à l’équipe de reprendre confiance et les résultats se sont enfin enchaînés. Il était hors de question de couler sans nous battre, de continuer à encaisser les défaites. Nous avons notre fierté et nous voulions réagir, nous l’avons fait mais notre mission n’est pas encore terminée, loin de là. Nous n’allons rien lâcher et aller chercher le maintien.
L’accumulation de matchs sur ce mois d’avril risque-t-elle de se payer pour le sprint final ?
Nous sommes épargnés par les blessures importantes ces dernières semaines et l’enchaînement des matchs permet aussi de garder le rythme et une certaine dynamique, surtout quand celle-ci est positive. Nous l’avons vu avec l’enchaînement Tremblay, Chartres, Toulouse et Limoges, où les « repères récents » d’un match à l’autre ont permis de trouver des solutions sur le terrain, d’avoir des références d’une situation à l’autre. Nous avons surfé sur cette dynamique, avec un peu de fatigue, bien sûr, mais un effectif permettant des rotations. Contre Chambéry, cela a moins souri, nous avons été en échec sur les tirs et perdu confiance. Hors de question néanmoins de se réfugier derrière la fatigue pour expliquer cette défaite. Nous avons été moins efficaces, sans solution et avons logiquement perdu. Il reste encore des adversaires de haut de tableau à affronter, d’autres luttant avec nous en deuxième partie de tableau. Nous savons ce qu’il nous reste à faire…
Sur le plan personnel, comment juges-tu ta première saison bretonne ?
Mitigée. Honnêtement, je suis un peu déçu de mes prestations, j’estime que je peux et dois faire mieux. Je n’apporte pas tout ce que je voudrais offensivement où je dois trouver la bonne carburation entre les courses, les tirs et les duels. Je dois marquer et frapper plus, je le sais, le club l’attend et nous allons tous travailler dessus.
Tu évoquais de grosses différences de style de jeu à ton retour en Lidl Starligue avec l’Espagne. Les matchs et les systèmes de jeu t’ont-ils confirmé cela ?
La façon d’aborder la tactique diffère. En Espagne, il y a un jeu énormément basé sur la vitesse, la multiplication des courses, notamment des ailiers qui dézonent en permanence, avec des feintes et des mouvements très variés. Pour un arrière, il faut arriver lancé et frapper, il y a beaucoup moins de duels qu’en France, où l’arrière rentre plus dans le duel. Je pense avoir souffert de ce changement de style pour lequel mon physique doit évoluer pour que je puisse être plus performant.
Parle-t-on là de kilos à perdre ?
Il y a aujourd’hui sans doute du muscle de trop, en effet, qui contrarie le jump, l’impulsion, la force dans les jambes et l’équilibre avec le haut du corps. Je travaille dur pour mettre tout cela d’aplomb. A l’époque de Sélestat, j’étais déjà grand avec un bras en lequel j’avais confiance mais j’étais plutôt longiligne… J’ai dû prendre pas loin de 10 kg de muscles en Espagne et cela a forcément modifié mes qualités intrinsèques. On m’a fait venir à Cesson pour tirer de loin, être le pendant de Florian et Mathieu à gauche, il faut donc que j’améliore mes jambes afin de pouvoir être une arme pour l’équipe de loin et sur la vitesse. J’ai l’image d’un joueur physique, taillé pour la défense et les duels, costaud et athlétique mais je ne suis pas que ça. Je n’ai jamais autant couru qu’en Espagne et j’aime arriver lancé pour utiliser mon bras. Je pense ne pas l’avoir perdu et j’ai hâte d’être au point pour en faire bénéficier l’équipe.
Tu as encore un an de contrat. Dans quel état d’esprit envisages-tu l’avenir ?
Comme je viens de le dire, j’ai vraiment envie de donner plus et de prendre une plus grande part dans nos performances. Je travaille et vais continuer de bosser dur pour cela. Ce retour en France est ce que je voulais et l’an prochain, je dois montrer plus et me prouver que j’ai encore des qualités. Je sais ce dont je suis capable, ce que je veux et je dois m’en donner les moyens.
La vie rennaise, sous cloche, te plait-elle ? T’es-tu bien intégré à la vie bretonne ?
Sincèrement, oui. Avec Sarah, ma copine, nous apprécions vraiment la région, avons un peu visité et vivons tranquillement, dans une petite commune à côté de Rennes. Etant donné qu’elle a évolué en début de saison avec Saint-Grégoire avant d’arrêter, nous avons pu rencontrer pas mal de monde et avons intégré un vrai groupe d’amis, entre les filles du SGRMH et les nouveaux ici à Cesson, où nous avons été proches dès les premières semaines. Quand cela était possible, nous avons pu regarder des matchs ensemble, faire quelques dîners, c’était vraiment sympa. Côté intégration, pas de soucis, nous sommes très bien ici. Quand le public était autorisé, je suis allé voir chaque match des « Roses » avec d’autres joueurs, comme Marco ou Mathieu, c’était sympa. Nous avons hâte, comme tout le monde, de pouvoir revivre un peu, retrouver les copains et le public.