Si vous partez à la pêche aux regrets dans les eaux d’une saison pas comme les autres, les prises vont être très nombreuses et aussi imposantes les unes que les autres. D’un match à la maison totalement loupé contre Saint-Etienne (0-2) à des défaites sans relief, là aussi au Roazhon Park, contre Angers, Bordeaux ou Nice, il y a de quoi nourrir toute la communauté « Rouge et Noir ». Les plus exigeants ajouteront d’autres points perdus à Dijon par exemple ou des prestations aux allures de victoires, contre Lyon et Paris à domicile notamment, ou à Marseille, où le point du nul fut perdu dans les ultimes secondes. Marseille, ce stade où la violence des supporters l’après-midi du match permit un répit et un report à une équipe alors en crise qui recevait une équipe en pleine confiance. Un tournant dans la saison ? Sans doute… Ironie de l’histoire, ces mêmes marseillais, à l’issue d’un nouveau match médiocre, à l’image de leur saison, ont distancé définitivement ce week-end les Bretons pour s’adjuger, sauf grosse surprise, une cinquième place très chanceuse au vue de la saison olympienne…
Mais peu importe ce qui se passe à Marseille, c’est le Stade Rennais qui cristallise ce lundi nos attentions. Non, ce n’est pas hier soir à Louis II que les Rennais ont perdu cette cinquième place, chimère accessible au coup d’envoi, en s’inclinant logiquement contre la meilleure équipe sur l’année civile 2021. Ce Monaco-là, à défaut d’être flamboyant, était sans doute trop sûr de son fait et cohérent pour être déstabilisé. Si Bruno Genesio parla d’un manque de « maturité », on peut y ajouter un manque d’agressivité fatal en première période, avec deux buts généreusement accompagnés par les approximations rennaises. En face, Benjamin Lecomte restait beaucoup trop peu inquiété pour laisser un espoir.
Après la pause, c’était mieux, bien sûr, mais le mal était déjà fait et la victoire quasi actée en faveur des locaux. La présence du président Nicolas Holveck au stade, pour la première fois depuis de longues semaines, n’y fit rien, Rennes ne parvenait pas, malgré le joli coup de tête de Disasi contre son camp, à recoller au score. Un point sur neuf lors des trois derniers matchs, avec il est vrai, Monaco et Paris dans le lot, le contrat ne pouvait pas être rempli avec un capital point aussi faible. Si Monaco, hier, a mérité sa victoire, le revers concédé à Bordeaux aura donc été fatal, tant l’issue du match fut galvaudée par une erreur d’arbitrage précoce de M.Gautier puis par le manque de réussite devant le but de Benoît Costil. Des passages à vides, des impressions de force collective très convaincants, comme face à Paris, une capacité à ne jamais renoncer même quand ça ne sourit pas, ces dernières semaines ont totalement illustrer la saison offerte par les « Rouge et Noir ».
Reste désormais à conclure, dimanche, contre Nîmes avec pour enjeu une qualification pour la Ligue Europa Conférence, nouvelle née de l’UEFA. Celle-ci tend les bras au Stade Rennais, qui devra néanmoins passer devant Lens, qui reste pour sa part sur trois défaites de rang. Pour cela, il faut commencer par dominer Nîmes, condamné définitivement à la Ligue 2 après sa nette défaite contre Lyon (2-5). Les « Sang et Or », eux-aussi essoufflés dans ce sprint final, auront fort à faire en recevant…Monaco, qui joue sa place sur le podium et donc, en Ligue des Champions, dans un duel à distance avec Lyon. Les vents semblent cette fois-ci dans le dos pour aller chercher la sixième place, moindre mal après une telle saison marquée de tant d’émotions et de soubresauts. Un dernier coup de collier, une dernière sortie pour enchaîner une quatrième année européenne d’affilée et repartir du bon pied la saison prochaine, dans des conditions que l’on espère un peu plus normal, avec le douzième homme de retour. Messieurs, à vous de conclure…