C’est sans doute l’image du match, si révélatrice de deux états d’esprits différents et si opposés. D’un côté Damien Da Silva, en fin de contrat et partant probable, qui s’arrache, donne tout jusqu’au bout et mange sur un sprint en seconde période le pseudo « Enfant Roi ou Génie Brésilien du PSG, aux dires des commentateurs du match, le surcoté Neymar, totalement aux fraises physiquement et lamentable dans son état d’esprit. Ce dimanche, le Stade Rennais a offert une prestation de niveau « européen » face aux joueurs de la capitale, qui hélas, n’a été payée que d’un petit point.
Au rayon des enseignements, il y eut d’abord la satisfaction de tenir en première période face à des Parisiens très impressionnants techniquement, à l’image des délicieuses transversales de Marquinhos ou de la technique de Draxler, mais terriblement nonchalants et suffisants, pensant qu’en Ligue 1, la technique seule est suffisante. Cette année, non, il faut plus pour gagner et Lille, qui avait affiché une solidité tout autre au Roazhon Park, devrait, sauf écroulement, priver le PSG du titre. Et tant mieux ! Rennes, dans son expression collective, son investissement athlétique et la qualité de ses transitions en seconde période notamment, a mis à mal une équipe devant au score à la pause grâce à un pénalty généreux offert par Rudy Buquet. Le contact entre Nayef Aguerd et Laywin Kurzawa existe mais méritait-il une telle sanction ? Sans doute moins que le coup de coude du sanguin Kimpembé sur Guirassy après la demi-heure ou que la poussette de ce même Kurzawa dans la surface sur Doku… Passons l’arbitrage, sur lequel nous ne sommes pas les plus compétents, laissons ces polémiques à d’autres… Néanmoins, le constat que celui-ci ne sourit pas vraiment aux Rennais s’impose depuis plusieurs semaines et attise quelques regrets.
Heureusement, du jeu, il y en eut, et pas qu’un peu, surtout après le repos. Seul souci, en face, Kaylor Navas est le taulier, le seul joueur réellement toujours au rendez-vous côté PSG. Avec Aréola, il y a fort à parier que Rennes serait parvenu à arracher deux points de plus, mérités, au vue de la débauche d’énergie. Jérémy Doku a une nouvelle fois étalage de son explosivité et de sa qualité d’élimination, faisant même disjoncter Presnel Kimpembé qui décidemment, « brille » souvent face au SRFC. Son terrible tacle totalement inconscient mérite néanmoins que sa saison ne se soit terminée ce dimanche soir… Derrière la ligne d’attaque, Benjamin Bourigeaud comme Flavien Tait ont parfaitement su animer le jeu rennais. Le but de la tête de Guirassy, injustement, à notre avis, pris en grippe par certains supporters, a récompensé ses nombreuses courses et un rôle de pivot permettant au groupe de remonter de façon homogène dans le camp parisien. Tout n’est pas parfait, loin de là, mais l’ancien amiénois réalise une première saison intéressante, dans le jeu comme dans les chiffres. En défense, face à une telle qualité technique, les erreurs individuelles étaient à proscrire et il y en eut peu, voire pas ! Alfred Gomis, enfin, fut rassurant dans ses prises de balle. Il y eut aussi, enfin, le culot de Bruno Genesio, qui n’hésita pas à offrir, à raison, sa première titularisation à Lesley Ugochukwu dans l’entre-jeu pour compenser l’absence d’Eduardo Camavinga et sa première apparition, en fin de match, au jeune Andy Diouf. Deux belles réussites avec des jeunes qui ne se sont pas posés la moindre question à raison !
Du culot, du talent, du mental mais aussi du sang-froid, pour laisser passer l’orage, ne pas tomber dans les provocations adverses et patiemment, revenir dans le match pour en prendre le contrôle. Ce contenu méritait mieux mais c’est un point de repris sur des Lensois et Marseillais aux trajectoires diamétralement opposées. Dimanche, à Monaco, il faudra au moins les mêmes ingrédients pour espérer ramener quelque chose de la Principauté et s’offrir un final de folie face à Nîmes au Roazhon Park, le 23 mai prochain. Toutes les raisons d’y croire sont d’ores et déjà réunies !