C’est dans un contexte toujours aussi particulier qu’a lieu début mai la dixième édition de l’open de tennis féminin de Saint-Malo, désormais membre du circuit WTA. Si le public devrait être, malheureusement, interdit, le spectacle, lui promet d’être au rendez-vous grâce au travail colossal entrepris autour du TCJA Saint-Malo !
«Cette édition, c’est le boulot de toute une année, d’une équipe. Le soutien de nos fidèles partenaires, si précieux, qui malgré la situation sanitaire, continue de croire en notre projet, nous font confiance. C’est aussi un tournoi très important pour les joueuses du circuit, qui viennent se préparer avant Roland Garros. J’espère que nous serons bien là, à partir du 2 mai ! » Les mots de Baptiste Guermeur, co-directeur du tournoi aux côtés de Thierry Cardona Gil sont teintés d’optimisme et d’appréhension. Le premier l’emportant sur le second malgré les temps qui courent.
Le monde du sport se conjugue encore aujourd’hui au conditionnel, sous la menace permanente de nouvelles règles ou protocoles. La petite balle jaune n’échappe pas à la règle. L’an passé, le tournoi, malgré des restrictions importantes, avait pu avoir lieu avec un public installé un siège sur deux, mais si heureux d’être là malgré tout ! Les réceptifs adaptés aux règles alors en vigueur, avaient permis cette convivialité et cet échange que trouvent les partenaires dans ces moments de partage. Cette année, malheureusement, les afficionados de tennis devront rester derrière un écran pour apprécier les exploits de joueuses classées jusqu’à la 11ème place du circuit mondial. Car oui, la bonne nouvelle réside dans la montée en gamme d’un tournoi déjà reconnu dans le tennis français, l’une des références absolues en la matière : « Nous intégrons cette année le circuit WTA. Quand Thierry a repris l’événement il y a dix ans, la dotation était de 15 000 $. Aujourd’hui, c’est presque dix fois plus et cela nous permet d’être parmi les tournois de première catégorie, le tout en sachant qu’il est organisé par le TCJA Saint-Malo, de manière associative. C’est une belle reconnaissance pour tout le travail qui a été entrepris. »
Avec six courts extérieurs de terre battue et sept en intérieur notamment, le complexe malouin a ce qu’il faut pour plaire, et se dote d’une tribune de 600 places en extérieur avec 80 loges, en temps « classiques ». Au tableau, un tournoi en simples avec 32 joueuses et un autre en double, dont certaines évoluant sur les deux tableaux, avec, s’il vous plait, des têtes d’affiche de premier plan : « Chez les Françaises, Caroline Garcia, Alizée Cornet ou Kristina Mladenovic peuvent tout à fait disputer le tournoi. L’an passé, la vainqueure, Nadia Podorska, est allée jusqu’aux demi-finales à Paris. Notre placement dans le calendrier est idéal quinze jours avant Roland Garros, et juste avant Strasbourg. Nous devenons une étape importante pour les joueuses professionnelles et nous nous devons de mettre à la disposition de toutes les meilleures conditions de jeu. »
KRISTINA MLADENOVIC, CAROLINE GARCIA OU ALIZÉE CORNET AU PROGRAMME ?
Avec environ 80 bénévoles en temps normal à leurs côtés, beaucoup moins à ce jour, les deux co-directeurs du tournoi ont travaillé dur pour respecter l’ensemble des protocoles et contraintes sanitaires et sont prêts à ouvrir le tournoi dont le plateau sera connu une dizaine de jours avant le coup d’envoi : « La Bretagne est une terre de tennis. Nous comptons bien offrir un spectacle de qualité durant cette semaine. La finale sera diffusée sur Bein Sport et nous travaillons avec TVR Rennes pour la diffusion de matchs. Notre site permettra également de suivre la compétition en temps réel. Nous remercions encore les institutionnels : Département d’Ille-et- Vilaine, Région Bretagne et Ville de Saint-Malo sans oublier la Fédération Française de Tennis de nous avoir aidé et accompagné sur l’aventure ainsi que nos nombreux partenaires privés, toujours là. Ce sont eux tous qui font que l’Open existe et grandit, année après année. Le sport, encore plus dans la période actuelle, est important, c’est une vraie échappatoire et un lien social prépondérant. Malgré le probable huis-clos (ndlr : la décision n’était pas encore officielle le 8 avril), nous espérons vivre une dixième édition une nouvelle fois riche en émotions, avant de se retrouver toutes et tous ensemble l’an prochain.» La fête n’en sera alors sûrement que plus belle !