Après de longues années passées en Espagne et une expérience mitigée à Challans, Sekou Cheick Condé a posé ses valises en compagnie de sa famille l’été dernier en Bretagne. Arrivé en poste 5 en doublette avec l’historique Saïd Ben Driss, l’international guinée n’a pas tardé à prendre ses marques et contribue grandement à l’exceptionnelle saison des siens. Découverte avec un joueur qualifié « d’incroyable et d’attachant » par son président Olivier Pérez.
L’ Union Rennes Basket est à la bataille pour prendre place sur le podium fin mars. Si on t’avait dit cela en septembre, y aurais-tu cru ?
Sincèrement, nous avons tous vu, nouveaux comme anciens, qu’il y avait beaucoup de qualités dans ce groupe, tant sur le plan basket qu’humain. L’alchimie a opéré très vite, sur et en dehors du terrain et nous avons pu avancer sans aucune pression. Personne ne nous attendait à cette place et cela nous a permis de jouer un bon basket, libéré et avec l’ambition de gagner chaque match qui se présente. Nous avons pu avancer dans l’ombre (rires) ! L’objectif initial était le maintien, il est acté, désormais, place au plaisir à chaque rencontre.
Tu arrives de Challans après une longue expérience ibérique. Le basket espagnol et français sont-ils très différents et en quoi ?
Oui, clairement, ce n’est pas du tout le même style. En Espagne, le jeu est beaucoup plus rapide, plus fluide avec beaucoup de passes, ça va très vite. Ici, la dimension physique est très importante, l’intensité également, le duel. Il y a deux approches différentes de la discipline et cela nécessite forcément du temps pour s’adapter. Il m’en a fallu pour apprendre à connaître Rennes puis mes coéquipiers.
Comment te sens-tu ici ?
Très bien, vraiment. La ville est très plaisante et j’ai été très bien intégré par le club, que ce soit les dirigeants, le staff ou les joueurs. Et les résultats, forcément, aident aussi ! Quand nous avions discuté avec mon agent de mon arrivée, le projet m’a plu et je vois que tout ce qui a été dit à l’époque se réalise. La vision du club à moyen et long terme est très intéressante et je suis fier d’appartenir à ce projet. Ici, on fait passer l’humain avant le reste et cela m’a convaincu. Je suis quelqu’un qui a besoin de se sentir bien dans le groupe pour donner le meilleur. Ici, je suis servi.
Quel rôle tiens-tu au sein du groupe ?
Sur le terrain, j’essaie d’apporter à chaque fois que je rentre sur le terrain, de donner le meilleur et de continuer aussi à progresser avec des coachs qui nous font très bien travailler. J’essaie d’être efficace au rebond, de défendre dur. Au sein du groupe, notre force, c’est de se parler et de se dire les choses dès que quelque chose ne tourne pas rond. Nous sommes de grands garçons, responsables avec de l’ambition mais aussi des bons mecs quand il faut relâcher la pression. Il y a de sacrés phénomènes dans ce vestiaire, croyez-moi et ce ne sont pas forcément ceux que vous imaginez…
Tu en fais partie ?
Disons que je suis quelqu’un qui aime mettre l’ambiance. Je suis timide et réservé à l’extérieur, quand je ne connais pas mais dans le groupe, j’aime bien taquiner et je ne suis pas le seul !
Cette osmose au sein du groupe explique-t-elle ces résultats si convaincants ?
Forcément, cela joue ! Nous nous entendons très bien, ça rigole mais ça bosse aussi beaucoup et la concurrence est saine. La dynamique actuelle de victoire s’explique par la progression de chacun et le plaisir pris tous ensemble. Quand je vois le talent de nos jeunes notamment, comme Youri Morose, Hugo Pellure ou Tyron Minfir, je me dis que nous avons un très bel avenir avec ce groupe parfaitement équilibré entre expérience et jeunesse !
De là à viser dès cette saison une montée en Pro B ?
Franchement, cet objectif-là est très compliqué à atteindre pour nous. Ce serait sans doute un peu tôt, même si nous allons continuer à jouer tous nos matchs avec l’ambition de gagner. Tout le monde peut battre tout le monde dans cette poule, rien n’est impossible mais nous pouvons aussi perdre des matchs qui sur le papier, seraient dits « jouables ». Donc restons tranquilles sur ce point-là, l’ambition, c’est de finir le plus haut possible, pourquoi pas dans les trois premiers même si je le répète, ce ne sera pas simple. De grosses rencontres nous attendent et il faut surtout continuer d’apprendre et d’accumuler de l’expérience en vue de la saison prochaine, avec je l’espère, le retour du public qui nous manque énormément !
En dehors du basket, as-tu appris à connaître ou aimer les autres clubs et sports rennais ?
Il y a bien Joffrey Sclear qui essaie de nous convertir à son Stade Rennais mais pour le moment, il n’y arrive pas totalement ! Je suis les sports en général de loin, sans avoir forcément d’équipe de cœur. Niveau basket, j’ai un faible pour les Lakers, nous sommes quelques-uns dans le vestiaire de ce côté-là.
La sélection guinéenne va disputer la CAN au mois d’août prochain, ce qui constitue un vrai événement pour le pays. Comment envisages-tu cela ?
C’est toujours une grande fierté et un réel bonheur de représenter les couleurs de mon pays. La Guinée retrouve la CAN 30 ans après sa dernière participation. Je serai vraiment ravi d’y être, d’autant que se déroulant au cœur de l’été, cela ne devrait pas être un problème vis-à-vis de mon club. C’est un réel objectif d’y être et pourquoi pas, de retrouver Bryan Pamba, mon coéquipier, qui joue lui pour la Côte d’Ivoire. Je me porte alors directement volontaire pour défendre sur lui, je sais déjà comment l’empêcher de briller. Pour le moment, ils nous ont battus à deux reprises de quelques points mais je veux ma revanche !