A Rennes depuis trois ans, la centrale de l’équipe de Yann Chubilleau prend son rôle de joueuse d’expérience à cœur au sein de son équipe, en nets progrès cette année. Beach, sélection nationale et envies de haut niveau, l’internationale marocaine s’est confiée au JRS.
L es plays-downs ont commencé début avril. Quels sont les ambitions du REC Volley dans cette deuxième partie de saison capitale ?
Notre objectif est clair, nous visons le maintien. Nous allons devoir sortir les griffes pour montrer que nous sommes encore présentes sur cette fin de saison. Je ne connais pas parfaitement toutes les équipes que nous allons affronter mais je reste confiante. Toute l’équipe est soudée pour atteindre le même objectif et le groupe vit très bien.
Tu es à Rennes depuis 2018. Comment te sens-tu ici ?
Je suis arrivée à Rennes car le projet que le club porte me plaisait vraiment. Mon rôle est important, j’essaye du mieux que je peux d’apporter mon expérience à l’équipe, notamment de par mon vécu en Italie. J’essaie d’apporter au maximum dans tous les domaines, de transmettre le plus possible à mes coéquipières.
Tu évoques l’Italie. Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours dans le volley ?
J’ai commencé le volley en Italie à l’âge de 9 ans. J’ai évolué pendant quelques années dans le Club de San Dona Di Piave, non loin de Venise. Je suis arrivée en France, pour mes études notamment, près de Mulhouse. Là, j’ai rejoint l’ASPTT Mulhouse, mais tout ne s’est pas passé comme prévu. Les dirigeants ne m’ont pas tout dit, notamment sur le système ou encore le niveau du club. Je devais rester deux ans mais finalement, au bout de trois mois, je suis partie. Je suis alors retournée en Italie avant une petite pause de quelques années pour me concentrer sur mes études. Quatre ans après, lorsque j’ai décidé de reprendre le volley, j’ai été convoqué par le Maroc.
Comment as-tu géré ce retour sur les terrains ?
Après quatre ans d’interruption, physiquement, c’était très dur mais techniquement, je n’avais rien perdu. Le club m’avait laissé quinze jours d’essai pour faire mes preuves, mais au bout de trois jours, je savais que les choses étaient bien engagées. Sur le plan physique, j’ai dû travailler dur pour revenir à un bon niveau.
Pourquoi avoir choisi la sélection du Maroc alors que tu pouvais également opter pour l’Italie ?
C’est le choix du cœur, mon pays, tout simplement. Je suis désormais bien intégrée à l’équipe. Nous avons disputé beaucoup de compétitions ensemble. Cet été encore, nous participerons aux championnats d’Afrique. Dès que je ne joue pas avec Rennes, je prends la direction du Maroc pour participer aux stages. C’est aussi avec eux que j’ai découvert le beach-volley.
Beaucoup de joueurs et joueuses pratiquent le Beach à côté de leur carrière pro. Qu’apporte cette discipline par rapport au volley dit classique ?
Les deux sont vraiment très complémentaires. Le Beach est vraiment beaucoup plus physique. Je ne pourrais pas faire que du beach, le sable est beaucoup plus dur à appréhender que le sol d’une salle. C’est pour cela que j’ai fait le choix de ne jouer qu’avec l’équipe Nationale.
Tu as été formée en Italie. En quoi le volley italien est-il si différent et si fort de ce qui pratique ailleurs, notamment en France ?
Les deux pays sont complétements différents. Dès l’âge de 12 ans, en Italie, il est possible de s’entraîner tous les jours pendant plusieurs heures. A l’âge de 16 ans, les jeunes filles ont le niveau N1 ou même Elite. Elles pourraient largement jouer avec nous. L’Italie entraîne les joueuses à aller plus loin dans leur formation de volleyeuse. Il existe une forte culture volley là-bas où c’est un sport majeur, reconnu.
Quelles sont tes ambitions personnelles pour la suite de ta carrière ?
Jouer au plus haut niveau, comme toute compétitrice. J’aimerais le vivre. Je joue déjà avec la sélection Nationale mais aller dans un club au plus haut niveau, ce serait encore plus enrichissant pour moi. Je pense que j’en ai les capacités, en travaillant dur. J’attends les opportunités si celles-ci se présentent.
Quelle est ton activité en double-projet à côté du volley ?
Je fais des études en immobilier pour préparer mon après carrière. J’ai encore un peu de temps devant moi mais je préfère anticiper l’avenir. Les deux sont compatibles aujourd’hui car je fais mes cours à distance donc je peux prendre mon temps pour bien étudier. Entre les temps de volley, de kiné et mes études, les journées sont bien remplies !