Mélissa Delalande, 21 ans, a signé des performances remarquées cette saison sur le poste d’arrière gauche. Blessures, Covid-19, relation au hand, intégration dans l’équipe : elle revient, pour nous, sur son parcours depuis son arrivée au Saint-Grégoire Rennes Métropole Handball.
L’année dernière, tu avais connu pas mal de pépins physiques et on n’avait pas souvent eu l’occasion de te voir à l’œuvre. Ni de parler de ta pratique ! Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton histoire avec le hand ?
J’ai commencé vers 8 ans. J’ai suivi mon frère mais aussi mes parents qui y jouaient également. C’était un peu le sport de la famille. J’ai voulu faire la même chose qu’eux, tout simplement. Jusqu’à mes 16 ans, je jouais à Villemomble, en N2, près de Paris. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à jouer avec le Pôle. À l’époque de la Terminale, je suis partie dans le club d’Issy-les-Moulineaux pour évoluer avec l’équipe réserve.
Cela fait un an et demi que tu es arrivée à Saint-Grégoire. Comment les premiers contacts avaient-ils été noués ?
C’est tout simplement Olivier Mantès, le coach, qui m’a contactée. Nous avons discuté du projet du club et des ambitions qu’il avait pour l’équipe, pour les années à venir. Je suis venue faire un test sur un entraînement et nous avons pu échanger de vive voix. Dans la foulée, j’ai rencontré l’ensemble des membres du club. J’ai tout de suite bien accroché avec tout le monde, l’environnement me plaisait. Je connaissais très peu la région, même si ma grand-mère et l’une de mes tantes habitent près d’ici. Je n’étais jamais partie de Paris mais j’étais prête à le faire. Et grâce à Saint-Grégoire, j’ai eu l’occasion de sauter le pas.
Ton arrivée en Bretagne n’a pas été couronnée de réussite puisque tu as enchaîné les blessures. Comment as-tu vécu cette période ?
Quand je suis venue faire l’entraînement-test, avant de signer, je sortais tout juste d’une phase de rééducation après avoir été touchée aux ligaments croisés. J’avais quasiment fait une année sans match et même sans entraînement. Je savais que ça allait être compliqué mais je me suis accrochée. Malheureusement, j’ai enchaîné les petites blessures, entre un problème de cartilage et des déchirures au niveau des ischios. Résultat : l’année dernière, je n’ai pu jouer qu’un seul match après la préparation. Ça a été une période très dure, je voyais bien que le groupe avançait sans moi. J’avais peur de perdre la confiance du coach et de le décevoir car c’est lui qui m’avait fait venir quelques mois avant. Dans un tel cas de figure, il faut être fort dans sa tête. Bien se soigner et continuer d’avancer comme on peut.
« J’ai l’impression de revenir deux ans en arrière et de reprendre là où je m’étais arrêtée »
Comment s’est déroulé ton retour sur le terrain ?
Je suis revenue entre janvier et février 2020. Je commençais à retrouver mes repères sur le terrain et mon handball mais une fois encore, tout s’est arrêté. Pas à cause d’une blessure mais à cause du premier confinement. Ça a été un nouveau coup dur. Heureusement, nous avons continué de nous entraîner ensemble avec les filles par visioconférence. Ça m’a aidé à garder le moral et la forme pour la saison qui arrivait.
La saison en cours peut-elle être considérée comme ta première en rose avec, enfin, du temps de jeu et des buts ?
Oui. Entre mes blessures et le confinement, je n’avais pas disputé une saison en entier depuis longtemps. Il faut que je retrouve mon niveau et que je sois régulière dans mes performances. J’ai l’impression de revenir deux ans en arrière et de reprendre là où je m’étais arrêtée, avant ma blessure aux ligaments croisés. Je savais faire beaucoup de choses. Avec toutes ces blessures, mon niveau a baissé un peu et je dois travailler dur pour retrouver toutes mes sensations. Maintenant que tout va bien, je peux me concentrer sur le jeu et sur mon rôle sur le terrain. C’est le plus important pour moi.
Tu fais partie des plus jeunes dans le groupe, comment te sens-tu au sein de l’effectif ? Avec le coach, ça se passe comment ?
J’ai tout de suite été à l’aise avec les filles. Je me sentais bien, même si je suis toujours un peu timide au début. Il m’a fallu du temps pour sortir de ma réserve et les blessures ne m’ont pas facilité la tâche. Aujourd’hui, je suis vraiment bien installée. En ce qui concerne le coach, c’est super. Je me sens à l’aise avec Olivier Mantès. On a une vraie relation de confiance. J’ai de très bons échanges avec lui, ça m’aide sur le terrain et si je me sens bien ici, c’est aussi grâce à lui.
Quelles sont tes ambitions pour les années à venir ?
Je viens de prolonger pour deux ans, j’en suis vraiment heureuse. Je pense que le niveau de D2 me convient pour l’instant. Je sens que je suis en progression, jour après jour. C’est un championnat assez dense et enrichissant. J’ai très envie d’aller le plus haut possible. Tant qu’à faire, j’aimerais réussir cela ici, avec mes coéquipières actuelles.
En dehors du hand, tu es étudiante. Comment se passent les études pour toi ?
Cette année, je termine ma licence en STAPS. Ce n’est pas toujours évident d’alterner les études et les entraînements. Je me laisse beaucoup de temps de repos après le hand parce que je n’ai pas envie de reproduire les erreurs de ces deux dernières années. Je me sens bien, aujourd’hui, et je n’ai pas envie de me blesser de nouveau. Je ne prends pas toujours autant de temps que je le voudrais pour réviser et être à fond dans mes cours mais c’est ainsi. L’un des avantages de la situation actuelle, ce sont les cours en distanciel. Je perds moins de temps dans les transports, je vais juste à la fac pour les cours de sport. Je mesure aussi ma chance : pouvoir sortir pour aller faire les entraînements, être avec mes collègues. Cela maintient les liens et dans la période que nous vivons, c’est quelque chose de sacré.