Le championnat de N2 féminin est à l’arrêt depuis novembre 2020. À ce jour, nul ne sait sur quoi débouchera la saison des filles de l’Avenir de Rennes. Leur coach, Agnès Fébrissy, fait le point sur la situation.
Ni le gouvernement, ni la Fédération de basket n’ont donné d’informations concernant la reprise et la poursuite du championnat. Que savez-vous de votre côté ?
C’est le statu quo complet. Nous attendons avec impatience la décision gouvernementale de rouvrir les salles. La Fédération a évoqué l’idée d’arrêter totalement la saison mais l’ensemble des dirigeants ont fait le forcing pour que ce ne soit pas le cas. Du moins, pas tout de suite. Pour avoir des montées et des descentes cette année, il faudrait jouer 50 % de nos matches. En ce qui nous concerne, il en restera six. Pour l’instant, nous n’avons pas plus d’informations.
En tant que coach, comment vivez-vous la situation ?
Je suis dans l’attente, comme tout le monde. Je ne fais aucun projet et je m’en remets au bon sens. Je pense qu’il est difficile, pour les filles, de garder leur motivation. Heureusement que je n’ai pas que le basket dans ma vie ! Je suis prof d’EPS au quotidien. C’est compliqué, là aussi, de donner des cours dans de bonnes conditions mais je me dis qu’on ne peut rien faire d’autre qu’attendre. On ne peut pas se projeter tant que l’épidémie est là. Je préfère largement être à ma place qu’à celle des responsables de la Fédération, qui doivent prendre des décisions hyper importantes. Nous avons tous le même but : reprendre le plus vite possible afin de pouvoir disputer un maximum de matches. Mais dans quelles conditions ? Là est la question. Il ne faut pas se mettre en danger. C’est valable pour les joueuses comme pour le staff.
Quelles sont les alternatives qui ont été mises en place pour vos joueuses ?
Deux fois par semaine, elles ont une visioconférence avec un préparateur physique. On programme des séances d’une heure et quinze minutes. Elles font du développement musculaire, un peu de cardio et surtout, elles se maintiennent en forme. C’est aussi un bon moyen de garder le contact. L’objectif est simple : reprendre mais pas à zéro. Il y aura peut-être une semaine de travail de fond mais je veux pouvoir remettre tout de suite le jeu et le basket en place. On sera limitées dans le temps. On avait évoqué une reprise des entraînements le 20 janvier pour une reprise du championnat en février. Nous n’aurions eu que trois ou quatre semaines. Je pense que le schéma sera identique s’il y a une reprise prochainement.
« Nous ne saurons jamais jusqu’où nous aurions pu aller »
Au niveau du jeu en lui-même, vous avez pensé à mettre des exercices en place ?
Nous avons pu nous entraîner encore quelque temps. Puis plus rien. Certaines catégories, comme les Pôles ou les Espoirs, peuvent encore le faire et tant mieux pour elles. Après, chaque municipalité a le droit de prendre des décisions. À Rennes, c’était clair : nous devions arrêter de nous entraîner. Je ne me voyais pas demander à mes joueuses de faire passer le ballon entre leurs jambes dix fois de suite chez elles… Cela n’avait pas forcément beaucoup d’intérêt. Elles sont soit étudiantes, soit salariées. Elles n’ont pas toutes le même temps à consacrer à la pratique de ce sport. Nous, ce que nous voulons, c’est être ensemble pour les entraînements et pour la compétition, préparer et disputer des matches.
Dans le contexte actuel, pensez-vous déjà à septembre ?
C’est long, six mois. Mais en même temps, ça va arriver vite. J’ai du mal à me projeter car pour moi, la saison 2020-21 n’a pas vraiment commencé. J’ai du mal à penser à la prochaine même si, c’est vrai, c’est le bon moment pour cela. Il faut déjà que je fasse un bilan complet avec mon équipe, savoir qui va rester, qui va partir. J’ai quelques étudiantes qui sont susceptibles de s’en aller. J’ai quelques idées en tête, des pistes éventuelles, mais j’ai du mal à m’y mettre et à penser au futur dans le contexte actuel.
Vous avez disputé cinq matches pour autant de victoires. Il faudra peut-être faire une croix sur cette saison. Plutôt frustrant, non ?
C’est vrai que nous étions parties très fort avec cinq bons matches. Nous avions constitué une équipe pour jouer les premiers rôles en championnat et, pourquoi pas, viser la montée. Il s’agissait en tout cas de finir dans le haut du classement. Même si les groupes des années passées étaient différents, nous avions perdu à chaque fois un ou deux matches en début de saison. Cette fois, ça n’a pas été le cas. Nous avons toujours gagné, avec une équipe homogène et compétitive. Il ne faut pas oublier les blessures potentielles et tous les aléas extérieurs. Mais tant pis. C’est frustrant, oui, nous ne saurons jamais jusqu’où nous aurions pu aller.