Privé de compétition depuis plus de trois mois, le Stade Rennais Rugby retrouve peu à peu les terrains d’entraînement, gagnant en intensité en vue de la reprise. La coach Anne Berville fait le point sur la gestion de l’équipe face à la crise sanitaire, et l’ambition du club de poursuivre sur sa belle lancée du début de saison.
Avant l’arrêt de la compétition, le Stade Rennais était parvenu à se qualifier pour les play-offs. Avec le recul, quel regard portez-vous sur les quatre premiers matchs ?
On est plutôt satisfaits du bilan comptable (3 victoires pour 1 défaite, NDLR). Dans le contenu, je pense qu’on aurait pu produire un peu plus de beau rugby sur certains matchs. Mais globalement, par rapport à la mise en route de l’équipe et au peu de temps qu’on a eu pour se préparer, ce qu’on a réalisé est plutôt cohérent.
Comment s’est effectuée la gestion physique et mentale du groupe avec la crise sanitaire ?
Cela a été assez compliqué parce qu’on était toujours dans l’attente de nouvelles décisions. On nous a souvent tenu en haleine pour savoir si oui ou non on aurait pu obtenir les dérogations pour s’entraîner. Cela n’a pas été facile de maintenir les filles dans une activité. Elles ont continué à s’entretenir individuellement, avec la préparatrice physique Céline Allainmat.
« Aller taper une demi-finale »
Malgré ce travail, il existe toujours un risque de les voir exploser physiquement au retour…
Bien sûr, c’est pour cette raison qu’on essaie de reprendre de façon progressive. On leur avait demandé d’être vigilantes et de continuer de travailler physiquement. La reprise des entraînements s’est faite au mois de décembre, lorsque le confinement a été levé. Elles ont commencé par des activités ludiques, des jeux avec peu d’intensité, et de la course. On a d’abord essayé d’éviter les contacts pour limiter le risque de blessures. Pendant les vacances de Noël, elles sont reparties sur de la préparation physique. Puis à la reprise de janvier, on a redémarré dans le même esprit qu’un début de saison, en mettant en place des séquences de contacts raisonnés et sur boucliers. On n’a pas eu trop de casse jusqu’à présent, donc on essaie de continuer sur cette lancée.
Concernant le retour à la compétition, quelles sont les perspectives de reprise pour 2021 ?
Il nous reste deux matchs de la phase retour à disputer. On a demandé une dérogation pour jouer le match contre Rouen le 30 janvier au lieu du 23, afin de nous laisser plus de temps de préparation. On enchaînera ensuite avec la réception du Stade Toulousain début février. Puis dès le mois de mars, ce sera le début de la phase de play-offs, un programme chargé nous attend avec seulement 3 ou 4 week-ends de libres.
Quels objectifs vous êtes-vous fixés pour cette fin de saison ?
Concrètement, ce serait d’accéder à la phase finale, de sortir des play-offs, pour aller taper une demi-finale. Après, avec le contexte actuel, on risque d’avoir moins souvent les joueuses de l’Équipe de France, notamment Caroline Drouin et Jade Le Pesq, si le Tournoi des Six Nations se met en bulle complète. On est donc dans l’incertitude par rapport à la qualité de l’effectif qu’on pourrait avoir.
Avez-vous commencé à cibler des secteurs que vous souhaiteriez renforcer en vue de la saison prochaine ?
Oui, on a déjà échangé avec nos joueuses pour voir lesquelles voudraient continuer l’année prochaine. On travaille toujours sur le recrutement à cette période, en pensant en même temps aux jeunes que l’on pourrait faire monter, car on essaie de s’appuyer sur la formation. On rencontre le plus souvent des difficultés sur les postes de première ligne, avec aussi quelques spécificités sur les lignes arrières. Mais rien n’est encore fait, seuls les premiers contacts ont été établis.