Une histoire de famille ! Avec un papa ex-joueur international et entraîneur au plus haut niveau, Théo Josserand n’avait guère d’autres choix que d’écrire son destin face à un filet, ballon en mains. Un héritage porté avec passion et détermination, qui a mené le garçon de Montpellier à Rennes en passant par Strasbourg et Nantes. Une aventure loin d’être terminée !
Dans la famille Josserand, le volleyball est au-delà d’une tradition, il est inscrit dans les gênes. Ce n’est pas Théo, 26 ans, attaquant-réceptionneur au REC Volley qui vous dira le contraire : « Je dois être né avec cette passion collée à la peau, d’office. J’ai commencé à six ans et j’ai adoré mais j’ai sans doute pas mal accompagné mon père avant ». Celui-ci est un nom très connu du volley français : Arnaud Josserand, réceptionneur-attaquant passé par Bordeaux, Fréjus, Lyon, Cannes et Nice comme joueur puis par Nice, Montpellier, Cannes, où il officie aujourd’hui, comme entraineur principal. A côté de cela, il est aussi l’adjoint en équipe de France de Laurent Tillie depuis 2012. De quoi en connaître un rayon sur son sport. Enzo, le frangin, est aussi de la partie et évolue pour sa part du côté de Beauvais, en Ligue B, au poste de pointu.
C’est à Nice que démarre l’histoire de Théo, qui fait en toute tranquillité ses gammes jusqu’à ses dix ans. A la maison, pas de passion pour les Aiglons de l’OGC Nice et le foot mais des matchs de volley, dévorés avec passion : « J’aimais déjà tous les sports mais c’est vrai que petit, influence paternelle oblige, je regardais beaucoup de matchs, notamment l’équipe de France. Je n’avais pas d’équipe de cœur mais une vraie passion pour le jeu. Niveau foot, mon équipe, c’est plutôt Montpellier… ». Passé par Cannes dans les bagages du papa, Théo intègre le Pôle de Montpellier à son entrée en quatrième. La voie est tracée, tout est limpide et le développement de l’homme et du joueur suit son cours. Pour autant, pas question de laisser tomber les études : « Mes parents ont toujours été très clairs là-dessus, je ne pouvais pas me construire un avenir en ne comptant que sur le volley ! J’ai donc pris le virage vers le STAPS après la terminale, en intégrant par la même occasion le Centre de formation de Montpellier. » Rapidement, les qualités de Théo laissent augurer de réelles possibilités de rejoindre le monde pro. Avec un papa coach, « peut-être plus sévère avec moi qu’avec les autres », l’apprentissage se fait et la première apparition en Ligue A intervient en 2014-2015, lors de la troisième saison au centre : « J’étais quatrième sur le poste, et des blessures ont fait que j’ai fini par jouer. Ce fut contre Cannes. Entre 2014 et 2016, j’étais avec les pros, j’entrais dans la rotation sur le poste mais je sentais que j’avais besoin de temps de jeu. ».
L’heure de l’émancipation est arrivée et celle du départ sonne. Ce sera Strasbourg, en Ligue B, pour un changement de vie : « Le contraste climatique entre Montpellier et Strasbourg, ce fut quelque chose ! J’aimais beaucoup ma vie dans l’Hérault mais j’avoue que j’ai aussi beaucoup aimé l’Alsace. Strasbourg est une ville magnifique. J’avais signé pour deux ans, la première année se déroule bien, je joue et je trouve donc ce fameux temps sur le terrain que j’étais venu chercher. Problème, le club rencontre de grosses difficultés financières et met la clé sous la porte. Je me suis retrouvé, comme mes coéquipiers, sur le carreau. » A la mi-juin, Théo n’a toujours pas trouvé de point de chute. Nantes, où Fulvio Bertini vient d’arriver, cherche à étoffer son poste Réception/attaque et le contact est pris, puis finalisé. Direction les bords de l’Erdre, donc, de l’autre côté de la France : « Qu’est qu’il pleut là-bas, c’est ce qui m’a le plus impressionné, vraiment ! La ville est belle mais au début, j’y étais seul, ma copine ne m’a rejoint qu’au bout d’un an. J’ai passé trois années à Nantes qui m’ont fait grandir. » Sur le terrain, l’ancien montpelliérain progresse et joue, au gré des rotations : « Je commençais peu les matchs mais j’entrais très régulièrement et je jouais. La dernière saison, j’ai beaucoup plus joué et nous avons vécu une très belle aventure, avec une grosse phase retour, malheureusement stoppée par la Covid-19… ». Comme à Strasbourg, la situation se complique. Cette fois-ci, pas de faillite pour le club mais une fin de contrat en pleine crise sanitaire qui le pousse même à envisager un arrêt définitif : « Les choses ont mis énormément de temps à se décanter. Avec mon agent, nous avons regardé toutes les solutions possibles y compris à l’étranger, mais nous ne trouvions pas de point de chute. L’arrivée massive de sud-américains cet été a sérieusement compliqué la donne pour les joueurs formés en France. Nantes m’a prévenu tard qu’ils ne me garderaient pas et ça, je le garde un peu en travers… ».
Sans club, celui qui a entamé un projet professionnel dans la diététique en parallèle à son sport imagine passer à autre chose, avant que Quentin Marion ne lui présente le projet du REC Volley : « Sincèrement, je n’étais pas chaud, au départ, pour repartir au troisième niveau national mais quand le projet m’a été présenté, j’ai réfléchi puis j’ai été convaincu. L’objectif est de monter dès la fin de cette saison. Je retrouve ici des collègues que je connaissais déjà, avec qui j’ai déjà évolué. De notre côté, nous devons faire le boulot sur le terrain, gagner nos matchs. Aux dirigeants, ensuite, de continuer de travailler pour staffer le club pour le monde professionnel ». En tête du championnat, l’équipe s’appuiera sur l’expérience de son réceptionneur-attaquant, professionnel, jusqu’en juin et un an de plus si montée. Pour celui-ci, le vrai défi consiste désormais à contribuer à redonner au volley rennais ses lettres de noblesses, tout en y apposant son nom mais aussi prénom. Avec l’envie de durer en Bretagne ? « Rennes est une belle ville mais je mentirais si je vous disais que j’ai pu visiter et découvrir les lieux de vie en dehors du volley. Mais j’espère bien en avoir l’occasion. Et puis, je vais vous faire un aveu : je trouve la météo plus agréable qu’à Nantes, il pleut beaucoup moins ! ». Rennes 1, Nantes 0 !