Auteur d’un premier trimestre très intéressant, l’élève URB, bien calé en milieu de classement, apprend vite dans sa nouvelle classe de N1, malgré un calendrier chamboulé et sans arrêt contrarié par la crise sanitaire. Loin de s’apitoyer sur la situation, le coach trouve même des enseignements très positifs à la situation complexe. Explication de texte.
Après avoir disputé près d’un tiers du championnat, quel bilan tires-tu de la saison de ton équipe, promue, faut-il le rappeler ?
Nous sommes dans les clous de ce que nous envisagions. L’équipe a été construite avec le souci d’être performant à ce niveau et nous répondons présents, même s’il manque forcément un peu de constance dans les résultats. Nous sommes parvenus à vaincre les deux leaders de la poule, Rueil et Tours, mais nous nous sommes aussi inclinés à Dax. Nous sommes à notre place, en milieu de tableau, même si nous aurions pu, voire dû gagner contre Angers ou à Dax, justement. C’est aussi ça, l’apprentissage.
Ces bons résultats aiguisent-ils l’ambition d’aller chercher les play-offs plus tôt que prévu en fin de saison ?
Il faut déjà savoir si nous irons, ou non, au bout de la saison. Rien n’est acquis avec la situation actuelle et aujourd’hui, l’unique ambition ou objectif est de jouer les matchs, dès que possible et d’y faire belle figure. Cela passe par l’attitude des joueurs, le respect du jeu, le plaisir offert, même si le public n’est pas là, auprès de nous. Profitons de cette période pour nous améliorer. Il faut tirer du positif de chaque épreuve, et la crise sanitaire en est une. A côté de tous les désagréments et problèmes qu’elle engendre, nous avons aussi gagné du temps.
C’est-à-dire ?
Nous avons pu aborder des aspects qu’il est compliqué de travailler en configuration classique. Lors du premier puis du second confinement, nous avons pu approfondir les besoins et entraînements nécessaires pour chacun de nos joueurs. Tous ont des spécificités, des aptitudes bien à eux et nous avons eu le temps d’aller les identifier pour les renforcer. Quand nous avons été autorisé à continuer de nous entraîner en novembre et décembre, nous l’avons fait néanmoins dans le respect des règles imposées à la majorité à ce moment-là, sans contact ni touché. C’est une autre manière de travailler, tout aussi enrichissante et je suis ravi d’avoir eu l’adhésion des garçons. C’est aussi pour cela que nous avons avec nous cette saison Gilles Séro, qui travaille sur l’aspect psychologique avec Bastien, Pierre et moi-même. Les garçons, qui sont désireux de progresser et très pros, ont été réceptifs. Nous en ressortirons, sinon plus forts, mieux armés tactiquement, techniquement mais aussi mentalement.
Une période qui a paradoxalement, sans match, fait des dégâts au niveau infirmerie…
Chaque équipe du championnat vit cela cette saison, c’est incontournable avec le rythme haché de la compétition, des entraînements, les annulations de dernière minute. C’est une année totalement inédite et particulière, nous le savons. Juste avant le second confinement, nous avons perdu Mourad El Khir pour quelques semaines sur une grosse entorse de la cheville. Il y a aussi l’absence de Saïd Ben Driss qui était programmée, pour son genou puis s’est ajoutée le 31 décembre dernier la blessure au doigt de Bryan Pamba. Cette luxation demande du temps pour consolider et cela est très frustrant, car arrivé sur la fameuse minute de trop, en fin d’entraînement, ce moment où le corps dit stop mais où l’on continue quand même… Nous allons récupérer tous ces garçons mais il est vrai que nous sommes sanctionnés sur cet aspect d’un seul coup.
Joseph Chartouny, arrivé en joker, peut-il rester au-delà de la blessure de Bryan Pamba ?
C’est une possibilité à laquelle nous réfléchissons forcément. Il y a plusieurs aspects à considérer, calmement : l’équilibre du groupe en place, construit en début de saison, la place de chacun, son niveau sur la durée, lui qui n’avait plus joué depuis un an. Ses qualités sont évidentes, nous le suivions déjà et les dirigeants ont fait du super boulot en validant son arrivée dans des délais très rapides. Néanmoins, il faut bien réfléchir avant de modifier un groupe en cours de saison. Pour le moment, il est avec nous comme joker médical. Nous verrons la suite plus tard. Cette saison, il convient de vivre vraiment au jour le jour…
Plusieurs joueurs venus du Rennes PA cette saison sont venus en soutien de ton équipe. Cela souligne le nouvel élan autour du projet URB ?
C’est en effet une très bonne chose après l’été que nous avons vécu. Tout le monde va vers la même direction et l’apport, que ce soit aux entraînements ou en matchs, de Lucas Fontaine, Jochen Ravache, Thomas Sarazin ou Johan Eveillard a été précieux ! Ils nous ont filé un sacré coup de main et on sent que les choses se passent bien, malgré le contexte compliqué qui prive notamment la N3 de compétition. Le lien avec les U18 est aussi sorti renforcé et tout cela n’augure que du bon pour la suite.
Comment envisages-tu la suite et fin de la saison ? Une place parmi les cinq premiers et donc, un accès en play-offs est-il possible ?
Nous sommes dans le monde du sport, tout est possible mais néanmoins, je le répète l’objectif est le jeu, la manière, le plaisir de jouer. Si nous jouons bien, les résultats viendront d’eux-mêmes et nous offrirons alors des possibilités. Je crois plus à l’accomplissement par le jeu sur la durée qu’à une pression démesurée et permanente sur le résultat immédiat. Etre dans les cinq premiers, si cela se présente, pourquoi pas mais n’allons pas trop vite et continuons de travailler sur un basket plaisant, rapide. Nous devons progresser sur les transitions et attaques rapides. Nous allons déjà essayer de nous maintenir, d’éviter la poule basse de play-downs (les quatre derniers de chaque poules y seront conviés à l’issue de la phase régulière, ndlr). Si maintenant, une belle opportunité se présente, nous verrons bien. Mais cet horizon paraît pour le moment bien lointain. La priorité du moment, je me répète, reste de jouer.