Fort d’un groupe nouveau dans un championnat plus fort que la saison passée, l’objectif du maintien dans cette division est clair et net pour Yann Chubilleau, entraineur du REC Volley Féminin. Actuellement classées septièmes, les joueuses devront encore engranger des points pour aborder la phase de play-downs le plus sereinement possible.
Comment se sont déroulés les premiers mois de cette saison 2020-2021 ?
Les circonstances ont été un peu particulières, c’est vrai, car nous avions beaucoup d’arrivées et les joueuses ne se connaissaient pas. Il a fallu tout réapprendre ensemble, sur le point de vue tactique et stratégique également. En plus de cela, nous n’avons pas pu faire de matchs amicaux car nous avions des cas de Covid-19 dans notre effectif. Notre premier match des filles toutes ensemble fut en championnat. Elles sont tout de suite entrées dans le grand bain. Cela a été un frein dans nos performances et a pu nous donner quelques hésitations. Nous avons réussi à trouver notre rythme de croisière et à être uni autour d’un vrai projet commun au bout du troisième match. La capacité d’adaptation et le relationnel fort, que les filles ont pu créer entre elles, est important pour l’effort commun. Toutes ont envie de donner le meilleur pour le groupe.
Justement depuis le début de saison, quel est l’objectif que vous vous êtes fixés pour cette année ?
Il est clair et simple : rester dans la même division. C’est notre deuxième saison à ce niveau. C’est un championnat hybride qui conjugue joueuses pro et amateurs. Nous avons beaucoup de choses à apprendre et à construire. Pour le maintien, aujourd’hui, il nous manque encore beaucoup de points. Néanmoins, c’est un championnat relativement ouvert, les matchs sont accessibles. Il est possible d’aller chercher des points face à des grosses équipes. Malheureusement, nous vivons une saison atypique avec des éléments extérieurs que nous ne maîtrisons pas du tout. Les déplacements dans toute la France sont parfois très difficiles, et il n’est pas évident de construire de belles performances dans ces conditions-là. Cela se joue souvent à quelques détails.
Qu’est ce qui change sur le terrain et dans les performances, par conséquent, par rapport à l’année dernière ?
Le recrutement est beaucoup plus qualitatif, les joueuses fournissent des performances beaucoup plus intéressantes. Nous avons notamment un axe central qui est beaucoup plus fort. Nous avons renforcé notre poste de passeuse mais aussi de pointue et de centrale. Au club, de l’année dernière, il ne reste plus que les anciennes. Ce sont toutes des joueuses avec du potentiel, qu’elles arrivent à mettre au profit du groupe. Mais il est aussi vrai que le championnat est un peu plus fort que l’an passé. Il y a une donne importante que tous les clubs avaient : à cause du Covid-19 certaines bonnes joueuses étaient restées sans club. Donc le recrutement a pu se faire avec cet avantage, ce qui a fait augmenter le niveau général du championnat.
Pour vous le Coronavirus n’a pas changé votre rythme, la trêve de Noël a pu permettre d’avoir une petite pause.
Oui, en effet. Nous avons continué à nous entraîner dans les mêmes conditions qu’avant car nous sommes considérés comme un sport pro. Les filles ont pris une semaine de vacances et puis nous avons repris l’entraînement entre Noël et Nouvel An. Il faut que nous gardions le rythme pour ne pas avoir de blessures ou de difficultés à reprendre les matchs au moment de la reprise. Il y a quelques petits éléments extérieurs un peu dérangeants mais nous restons sur la même base.
Quels vont être les objectifs à respecter pour la deuxième partie de saison ?
Nous devons prendre un maximum de points dans les journées qui arrivent pour pouvoir aborder les plays-downs de la manière la plus sereine possible qu’il soit. Il y a encore des équipes face auxquelles nous devons prendre des points. Dans ce championnat, nous avons la certitude que nous pouvons faire quelque chose sur chaque rencontre. Nous ne calculons pas ce que nous devons faire. Nous jouons et nous devons être compétitives à chaque fois. Tous les matchs se jouent à couteaux tirés et c’est là l’intérêt de cette saison. Si nous sommes bien, nous pouvons faire un coup face à des équipes inattendues.
Vous avez perdu des points sur tapis vert. Pourquoi et comment gérer cela ?
En effet, la Fédé nous a retiré des points sur tapis vert pour des raisons administratives. Si cela n’était pas arrivé, la situation en vue du maintien aurait été beaucoup plus agréable mais nous assumerons les conséquences. L’engagement des filles n’a pas changé. Elles sont irréprochables, certaines sont professionnelles, elles doivent toujours être au meilleur de leur forme pour jouer au plus haut niveau.
Après la disparition du Rennes Volley 35 la saison passée, Rennes n’a plus de club de volley qui évolue au plus haut niveau. Pourra-t’on en retrouver un jour dans les années à venir ?
C’est une question qu’il faudrait plutôt poser à un dirigeant plutôt qu’à un technicien. Le projet du club est d’emmener les filles le plus haut possible. Je reste à ma place, qui est de performer dans ma division. Mais c’est vrai qu’il est possible de penser à mettre sur pied un nouveau projet de volley de haut niveau à Rennes. Historiquement, ce sont les garçons qui ont toujours été mis en avant mais pourquoi ne pas montrer également de quoi les filles sont capables. Il serait possible de conjuguer les deux clubs, c’est une idée que nous entendons parfois dans les discours de nos élus rennais. Si nous arrivions à mettre une équipe féminine et une équipe masculine à haut niveau dans le même club, ce serait une première en France. Je pense que Rennes a la capacité de le faire.