Il a déjà un certain âge et a été l’objet de nombreuses attentions et interrogations en avant-match. Son expérience parle pour lui et pourtant, certains se demandaient bien s’il répondrait présent dans ce derby… Nous ne parlons pas de Raymond Domenech, 17ème entraîneur de l’ère Kita à Nantes et peut-être le dernier, qui sait ? Non, nous parlons bien de Romain Salin, aligné hier soir dans le but rennais alors qu’Alfred Gomis, titulaire annoncé en début de saison, était opérationnel et sur le banc à la Beaujoire : » J’ai privilégié la forme du moment « commentera après coup Julien Stéphan. Assurément, le coach a bien fait car le gardien formé au SRFC a éteint le débat si débat il y avait avec une performance solide. Un arrêt décisif devant Louza (16′), un centre tir vicieux de Corchia claqué en corner en seconde période et une présence vocale et physique de tous les instants en soutien de sa charnière Aguerd-Da Silva qu’il ne cesse d’haranguer. La mauvaise nouvelle de ce mercredi, il fut le rennais le plus décisif du soir. La bonne, il continue de faire le boulot avec sérieux et efficacité.
Au delà de la prestation de son gardien, le Stade Rennais a enchaîné un cinquième match sans défaite et reste bien accroché à sa quatrième place. Attention, cependant, avec un contenu comme celui proposé face à un FCN en mode bétonnage, il sera difficile de rester au contact d’un podium pour lequel plus de qualités dans le jeu seront nécessaires. Face à Nantes, les « Rouge et Noir » ont su faire circuler le ballon, avec une fluidité intéressante mais tout en restant dans l’incapacité d’accélérer ou de trouver la verticalité. Cela pose problème face à un bloc bas et limite les possibilités. Avoir la possession sans cadrer un seul tir dangereux de la partie est insuffisant et expose à un contre fatal en fin de partie. Dur de retenir du positif d’un match si fermé, dans un cadre « huis-clos » toujours aussi déprimant.
Aucun pénalty cette saison
D’où vient le souci ? N’ayant pas les diplômes ni la compétence du coach, nous serions bien vaniteux de penser avoir la solution tactique pour résoudre les soucis récurrents du Stade Rennais. Nous ne pouvons simplement que livrer quelques constats faits par l’ensemble des suiveurs « Rouge et Noir » : un jeu trop horizontal, au tempo modéré, peu de décalages et de surprises dans le jeu et un manque de présence dans la surface adverse criant. Pour preuve, Rennes reste la seule équipe de Ligue 1 à n’avoir bénéficié d’aucun pénalty cette saison. Pas assez de dribles, de provocations balle au pied ou d’initiative, c’est un fait. Pourquoi ? C’est là le travail du staff : déceler d’où vient ce manque, travailler et trouver la bonne animation, nécessaire pour rester dans le premier tiers d’une Ligue 1 bien plus serrée que l’an passé.
La qualité technique ne manque pas à Martin Terrier, Jérémy Doku, Romain Del Castillo, Yann Gboho ou Flavien Tait, joueurs destinés à dynamiter les ailes. Dans l’axe du milieu de terrain, Clément Grenier revient fort et apporte sa qualité, au moment où Eduardo Camavinga accuse un peu le coup physiquement d’un début de saison canon. Devant, l’absence de Serhou Guirassy pèse, incontestablement, mais M’Baye Niang comme Adrien Hunou, dans deux registres différents, ont aussi leurs qualités à faire valoir. Un but, des occasions, et tout cela devrait se remettre dans le bon sens…
Contre Lyon, samedi soir, le Stade Rennais bouclera la phase aller. Vainqueur face à l’OM, Monaco ou Montpellier à domicile (2-1 à chaque fois), auteur d’un nul pour l’ouverture à Lille (1-1), Rennes a montré qu’il aimait les « gros » cette saison, en dehors de sa déroute du Parc des Princes (3-0). Leader séduisant, l’Olympique Lyonnais s’avance avec des certitudes et voudra boucler la première moitié de championnat sur une bonne note. Battu une seule fois cette saison, l’OL est souvent passé par un trou de souris et sait exploiter la moindre erreur. Aux Rennais de ne pas en faire et de se montrer plus imaginatifs et agressifs offensivement, dans le bon sens du terme. L’an passé à l’issue de la 19ème journée, le SRFC comptait 36 points (11 victoires, 3 nuls, 5 défaites) . S’ils ne feront pas mieux, les joueurs de Julien Stéphan pourraient s’approcher de cet excellent bilan en gagnant, tout en lançant idéalement un mois de janvier costaud, avec un derby à Brest avant la réception de Lille puis un déplacement à Marseille. Avec Romain Salin dans le but ou Alfred Gomis ? La réponse donnera sans doute la tendance d’une hiérarchie semblant bel et bien bousculée sur le poste.