Non, le Stade Rennais n’est ni le Real Madrid, ni le Bayern Munich. Pas même le PSG… Le Stade Rennais, c’est un club qui a appris, parfois à ses dépens, à se stabiliser, « step by step » comme diraient les coachs de vie ! D’abord rester en Ligue 1 (fin des années 90), puis dans le top 10 (première partie des années 2000-2010) et depuis quatre à cinq ans, aux abords voire dans le top 5. La progression est constante, linéaire, et les apprentissages avalés les uns après les autres.
En cette année si particulière 2020, il y eut la Ligue des Champions, dans des stades souvent vides et au coeur d’un calendrier démentiel, la crise sanitaire et ses multiples conséquences, les incertitudes planant sur l’avenir et un décorum totalement inadapté à la folie et au spectacle. Il y eut aussi une plus grosse attente, une exigence, gages de l’entrée dans une nouvelle ère pour le club. Il y eut le mercato à rallonge et l’absence du douzième homme, si important à Rennes. Pourtant, au milieu de ces écueils, le Stade Rennais réalise son meilleur démarrage de saison avec 31 points déjà à l’issue des 17 premières journées. Ils sont quelques uns qui jubilaient de voir le SRFC en difficulté, ressortant pour l’occasion la poupée vaudou offerte par des copains pas très bien intentionnés à l’effigie du « méchant Julien Stéphan » pour y enfoncer fiel et aiguilles… Inutile, et bon à remettre au placard : non personne n’a lâche le groupe, ni le coach. Personne… Au passage, celui-ci a fêté comme il se doit sa centième par une victoire. Remarquable !
Hier soir, sans briller, loin de là, mais avec une véritable solidarité et un investissement total, à défaut d’idée et de possibilités d’accélérer, les Rennais ont pris trois points de plus, comme lors des trois sorties précédant celle-ci. Metz avait tout du challenger qui vient vous cueillir, sans prévenir. Frédéric Antonetti et son phrasé unique et reconnaissable entre tous, se chargea de l’ambiance sonore. Sur le terrain, le combat fût âpre. Pas de poteau, ni de péno, juste un joli tir parfaitement placé de Clément Grenier (53′) et une parade précieuse à 0-0 pour Romain Salin, deux minutes avant. Un bon match de fin d’année, avec malgré tout de l’intensité à défaut de vitesse et d’occasions, mais surtout la confirmation de la montée en puissance de Jérémy Doku, à qui il ne manque plus qu’un but pour se libérer, le retour en forme de Clément Grenier, très influent dans le jeu et donnant de la voix en permanence et, à noter, le second clean-Sheet pour Romain Salin.
Tout n’est pas parfait, ni rose, à l’issue de ces quatre victoires de rang, comme tout n’était pas noir lors de la terrible série de novembre. Le Stade Rennais, comme tous les européens cette saison, a souffert d’un enchaînement de matchs qui fit du grabuge partout, notamment à Paris (10 blessés ! ). Soulignons en ce sens l’excellent travail du staff médical ainsi que celui réalisé sur le plan de la préparation physique. Au vu de l’avalanche de matchs disputés, le SRFC n’a finalement pas eu tant de « dégâts » en comparaison à son confrères engagés sur la scène européenne. 9 victoires, 4 nuls, 4 défaites, le bilan est « exceptionnel » pour Julien Stéphan, et nous ne sommes pas loin d’en penser la même chose. Ce avec des recrues pas encore toutes au même niveau, l’absence de public, l’impossibilité ou presque de travailler aux entraînements et pas de réel buteur mais des dangers venant de partout. De quoi augurer d’une seconde partie de saison passionnante, qui démarrera par un derby savoureux à la Beaujoire, où les « Rouge et Noir » auront l’occasion d’enfoncer leurs voisins dans la crise. Ensuite viendra Lyon, pour un réel tournant quant aux possibilités rennaises cette saison. 2021 n’a pas encore toqué à la porte mais, pour bien des raisons, n’avons qu’une hâte : y être déjà.